Illustration du dynamisme et de la motivation des enseignants et des étudiants de Madagascar

Université Toamasina : de jeunes responsables prônent l’ouverture sur le monde

18 juin 2023, par Manuel Marchal

À Madagascar, la population est très jeune. Dans le milieu universitaire, cet atout est valorisé, notamment à l’université de Toamasina. Cette jeunesse de l’encadrement s’accompagne d’une importante volonté d’ouverture, notamment vers La Réunion.

Entrée du Campus de Barikadimy à Toamasina.

À vol d’oiseau, Toamasina, seconde ville de Madagascar, se situe en face du Port avec laquelle elle est jumelée. Toamasina constituait également la dernière étape du paquebot des Messageries maritimes avant d’accoster à La Réunion. Depuis la décolonisation de Madagascar, les liens entre Toamasina et La Réunion se sont distendus alors qu’une descente dans la ville souligne de nombreuses convergences culturelles et démographiques entre Toamasina et les centres urbains du littoral réunionnais.

Faculté de Droit, d'Economie et de Gestion de l'université de Toamasina.
Faculté de Droit, d’Economie et de Gestion de l’université de Toamasina.

16000 étudiants à l’université de Toamasina

Lieu d’échanges et de partages par excellence, l’université peut constituer un support pour renouer ces liens.
L’université de Toamasina compte actuellement 16000 étudiants répartis dans plusieurs sites répartis dans trois villes : Toamasina, Fenerive Est et Ambatondrazaka.
Le campus de Barikadimy se situe à la sortie de Toamasina, près de la route d’Antananarivo. Comme les autres centres universitaires malgaches, il témoigne du dynamisme et de la motivation des enseignants et des étudiants de ce pays.
Sur les 16000 étudiants de l’université de Toamasina, 1000 sont inscrits dans la Mention Droit de la Faculté de Droit de Sciences économiques et de Gestion.

L’équipe de la Mention Droit ainsi que M. le Vice-Doyen de la Faculté.

De jeunes responsables

Comme dans d’autres départements de l’établissement, les jeunes enseignants chercheurs sont invités à prendre leurs responsabilités. C’est ce que souligne la moyenne d’âge de Laurens Ndrianasy, vice-doyen de la Faculté et Shirley Mara, chef de la Mention Droit.
La Mention Droit a été créée en 2007 à Toamasina. Auparavant, l’université d’Antananarivo était la seule possibilité pour tous les étudiants de la région souhaitant devenir juriste.
Mais entre la Licence et le Master qui permet ensuite d’exercer par exemple comme avocat, il existe une importante déperdition, avec seulement une vingtaine d’étudiants soutenant un mémoire de Master.

Impact de la pauvreté

Pour Shirley Mara, la cause essentielle est la pauvreté des étudiants. Cela ne leur permet pas de valoriser tout leur potentiel et provoque de nombreux abandons après l’obtention de la Licence.
Et avec cette Licence, les postes occupés sont loin de correspondre en grande majorité avec un profil de juriste.

Bibliothèque de la Faculté de Droit, d’Economie et de Gestion de l’université de Toamasina.

Une des pistes explorées est le partenariat avec des entreprises locales pour qu’un ou plusieurs étudiants en Master puissent bénéficier d’un apprentissage avec la certitude d’une embauche après avoir décroché le Master. Des partenariats ont existé et sont en cours avec plusieurs grandes entreprises d’envergure nationale. Ceci permet également de donner une bonne visibilité à la Mention. Mais la sélection est très sévère en raison du nombre très limité des bourses de ce type.

Ouverture et partage

La Mention Droit a également pour ambition de davantage s’ouvrir sur l’extérieur en se tournant par exemple vers le pays le plus proche, La Réunion.
Avoir un lien avec La Réunion permettra d’échanger des expériences entre enseignants et étudiants de deux îles sœurs, indiquent les deux responsables. Une plus grande ouverture sur le monde peut être source de motivation supplémentaire pour les étudiants et ainsi un moyen de lutter contre les abandons après la Licence.
Nul doute que pour les Réunionnais, de tels échanges ne pourraient qu’être enrichissants tout en se plaçant dans une perspective d’avenir : la nécessité de créer des liens de proximité pour que ce qui reste de l’économie reunionnaise ne soit pas broyé par la globalisation ultra libérale des échanges.
Quant aux Malgaches, ils pourraient puiser dans cette expérience la découverte d’autres organisations de travail plus intégrées, ce qui pourrait faciliter l’évolution vers un pays émergent qui aura réussi à relever le défi de la lutte contre la pauvreté.

Manuel Marchal

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