Mauvaise nouvelle pour Maurice

400 travailleurs du textile licenciés

7 février 2005

Dans sa dernière édition, l’hebdomadaire mauricien “Week-end” relate un nouvel épisode des conséquences de la mondialisation dans l’île sœur.

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Les deux unités de Southern Textile, situées à Plaine Magnien et Midlands, ont fermé leurs portes vendredi après-midi. Les difficultés financières auxquelles faisait face cette entreprise de textile seraient la raison mise en avant pour expliquer cette fermeture. Près de 400 employés, dont une soixantaine d’étrangers, négocieront à partir de demain, lundi, leur compensation avec la direction de l’usine. Le président de la Free Democratic Unions’ Federation (FDUF), Youssouf Sooklall, également membre du Human Resource Development Council, a par ailleurs fait appel aux autorités en vue de mettre sur pied une "structure formelle et permanente" pour encadrer les licenciés de la zone franche et ceux qui sont menacés de licenciement.
Les négociations de l’usine de textile auprès des établissements bancaires en vue de redresser sa situation financière n’ayant pas abouti, Southern Textile a annoncé officiellement la fin de ses activités, vendredi après-midi, à ses employés. Près de 400 personnes, issues des villages du Sud de l’île, sont concernées par cette fermeture. Les délégués syndicaux et le président de la Free Democratic Unions’ Federation ont eu une réunion avec les dirigeants de l’usine dans la soirée d’hier pour négocier le paiement des indemnités aux licenciés.
Selon les informations recueillies hier matin, la direction de l’usine a fait comprendre qu’elle était en faveur du paiement des compensations et des salaires. Mais concernant le paiement des "préavis", dont trois mois de salaire pour des employés ayant plus de trois ans de service et deux semaines de salaire pour ceux ayant moins de trois ans de service, elle a demandé qu’elle en soit exemptée. "La direction de l’usine a fait comprendre qu’elle était consciente des provisions de la loi et elle a demandé un certain délai pour le paiement des salaires et les compensations. Concernant le préavis, nous avons finalement proposé que la direction prenne la responsabilité d’informer individuellement les employés. Pour ceux qui exigeront que les préavis soit payés, nous entamerons les procédures nécessaires pour réclamer leur dû en cour", a déclaré Youssouf Sooklall.
Le président de la FDUF a soutenu qu’une des préoccupations des employés, à part le paiement des compensations, était actuellement de retrouver un emploi. Selon lui, il existe, valeur du jour, très peu d’usines qui ont poursuivi leurs activités dans le sud de l’île. "Je connais très bien le problème puisque je l’ai vécu avec les licenciés de Floreal Knitwear. Actuellement, nous avons près de 400 personnes sur le pavé et qui ne sont pas sûres de trouver un emploi dans cette partie de l’île. Je pense qu’il est temps que nous nous organisions pour mettre en place une structure pour les encadrer. Jusqu’ici, les actions en faveur des licenciés ont été organisées séparément. Pourquoi ne pas concerter nos actions et mettre en place une structure formelle et permanente pour ces licenciés ?" s’est-il demandé.
Le syndicaliste estime que cette structure devrait permettre à nombre de licenciés de retrouver un emploi, de se recycler ou de se lancer à son propre compte. "Nous savons tous qu’il y a encore des menaces qui pèsent sur l’emploi dans le textile. Il est de notre devoir de trouver une formule avant que d’autres exercices de licenciement n’interviennent", a-t-il lancé.


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