Avec la remise en cause des accords préférentiels pour le sucre et le textile

Ce que le FMI recommande aux Mauriciens

6 janvier 2006

Le Fonds monétaire international (FMI) a invité les autorités mauriciennes à élaborer une stratégie économique globale associant les mesures de réforme structurelle et les politiques visant à atteindre la stabilité macro-économique.
Il s’agit là de certaines des nombreuses recommandations faites par le Conseil exécutif du FMI à la suite de la dégradation de l’environnement économique externe à Maurice, particulièrement en ce qui concerne les secteurs du sucre et du textile.
L’Île Maurice est actuellement confrontée à une récession de son activité économique, à un accroissement du déficit de son compte courant extérieur actuel et à une baisse de ses réserves de liquidités internationales. Dans son résumé d’une réunion consultative qu’il a eue avec les autorités mauriciennes le 2 décembre 2005, le Conseil a averti qu’à moins que des mesures de redressement ne soient prises, l’ensemble de la position fiscale pour l’exercice 2005/2006 devrait se dégrader encore plus, en raison des recouvrements de recettes moins importants que prévus initialement.

Des transferts de main-d’œuvre

Le conseil exécutif a encouragé les autorités de Port-Louis à "explorer les options pour une implication plus active du secteur privé, comme la privatisation, qui va aider à encourager l’investissement et la croissance". Il a insisté sur le fait que Maurice doit revoir le rôle du secteur public dans les activités commerciales, ainsi que la solidité financière des grandes entreprises publiques. "Les directeurs ont aussi souligné l’importance de la création d’un marché du travail plus flexible pour faciliter le transfert des travailleurs des secteurs en récession vers d’autres plus dynamiques", indique le résumé de la réunion.
Cependant, le conseil a insisté sur le fait que les efforts pour faciliter les transferts de la main-d’œuvre entre différents secteurs devront être assortis de programmes de formation ciblant les besoins des secteurs en pleine croissance de l’économie.
Concernant les secteurs du textile et du sucre, le conseil s’est dit encouragé par les plans de restructuration introduits à Maurice pour limiter les effets de la perte des conditions commerciales préférentielles dans ces 2 secteurs. Il s’est félicité des mesures en cours pour renforcer l’efficacité des activités et trouver de nouvelles opportunités d’exportation pour le textile. Cependant, le conseil a mis en garde contre l’utilisation de mesures incitatives fiscales pour ces 2 secteurs, compte tenu de la situation fiscale difficile actuelle.

Élargir l’assiette fiscale

Les directeurs se sont félicités des plans visant à intensifier la surveillance du secteur financier et à harmoniser le traitement fiscal des banques locales et offshore, et ils ont invité les autorités à prendre des mesures pour endiguer une dégradation supplémentaire de la position fiscale en 2005/2006.
"À cet égard, ils ont recommandé une surveillance prudente de la situation financière de toutes les grandes entreprises nationales", souligne le résumé. Les directeurs ont aussi insisté sur la nécessité de concevoir des programmes de soutien pour les secteurs du sucre et du textile qui n’augmenteront pas les dépenses publiques.
Le conseil a souligné qu’une stratégie fiscale à moyen terme forte et crédible devait être formulée pour maîtriser la dette publique et garantir une viabilité fiscale. Ses membres ont souligné la possibilité d’élargir l’assiette fiscale et de rationaliser les dépenses en ciblant les groupes ayant besoin d’une aide.

Supprimer toutes les taxes d’importation

Ils ont encouragé les autorités à aller jusqu’au bout de leur projet de suppression de toutes les taxes d’importation, ce qui va soutenir les efforts de renforcement de la concurrence. Les directeurs ont aussi mis en garde contre l’adoption d’un régime anti-inflationniste à part entière vu la nécessité de peaufiner les instruments de politique monétaire, les perspectives extérieures incertaines et la nécessité d’une consolidation fiscale. "Les directeurs ont insisté sur le fait que le taux de change (de la monnaie nationale) doit refléter les mouvements des fondamentaux macro-économiques. À cette fin, ils se sont déclarés favorables à une plus grande flexibilité du taux de change, en soulignant que les interventions sur le marché extérieur devaient être limitées à amortir l’instabilité à court terme afin de protéger les réserves en liquidités internationales", souligne le document qui a aussi été transmis à Port-Louis.


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