Ile Maurice :

Diversification de l’économie

19 juin 2008, par Risham Badroudine

Face à la réforme sucrière imposée par la Commission européenne, l’île sœur doit trouver de nouvelles ressources. L’île compte également sur la Commission de l’Océan Indien pour réaliser son intégration régionale.

Positionner l’île Maurice parmi les dix économies les plus performantes du monde en termes de facilitation des affaires, tel est l’objectif du gouvernement. Le Budget 2008/2009 prévoit une série de mesures pour créer un environnement propice aux affaires. On peut citer, entre autres, la simplification du système d’octroi de permis, la création de bureaux de crédits, facilité d’achat d’une résidence principale pour les investisseurs...
Le Ministère de l’Agro-industrie et da la Pêche va également présenter un plan de développement pour la période 2007/2015.

Menace sur la sécurité alimentaire et l’économie en général

Selon un officiel du ministère, « la mondialisation, le commerce international, la production du biodiesel, les changements climatiques, l’érosion des préférences commerciales qui ont agi jusqu’ici comme filets de protection pour le secteur sucre, entre autres, ont tous provoqué une instabilité sans pareil. Ils ont affecté la disponibilité et les prix de différents produits et de nourriture pour les animaux. Ils menacent, tous, la sécurité alimentaire et l’économie en général », a-t-il affirmé.

La facture alimentaire s’est élevée à 870 millions de dollars en 2007

Les besoins en aliment de l’île sont estimés à 690.000 tonnes annuellement dont environ 75% sont constitués de produits agricoles et alimentaires importés. L’année dernière, la facture a été de 870 millions de dollars, ce qui indique un très haut niveau de dépendance commerciale. 375 millions de dollars ont été payés pour le riz et la farine, et 263 millions de dollars pour le bétail et les aliments pour bétail.

Le sucre ne couvre plus la facture d’importations alimentaires et agricoles

Aujourd’hui, la seule culture d’exportation ne couvre plus la facture d’importations alimentaires et agricoles. « Vu que le secteur sucre n’offre plus cette couverture totale de nos importations alimentaires et agricoles, le Ministère de l’Agro-industrie et la Pêche estime qu’une nouvelle stratégie est nécessaire pour notre système agroalimentaire, particulièrement pour un secteur agro-industriel diversifié. D’où la préparation de cette stratégie qui sera dévoilée sous peu », selon un officiel.

Baisse de 108 dollars par tonne de sucre

La production sucrière de l’île sœur devrait atteindre les 460.000 tonnes cette année contre 437.000 tonnes l’année dernière. Dans le cadre de la réforme sucrière imposée par la Commission européenne, le prix de la tonne de sucre sera de 550 dollars en 2008 contre 658 dollars l’année dernière, soit une baisse de 108 dollars par tonne. D’ici trois ou quatre ans, la production de sucre roux sera « enn zafèr du pasé » à Maurice, a affirmé Gilbert Espitalier Noël, président de la Mauritius Sugar Production Association (MSPA) lors d’une journée informative à l’intention des employés de l’industrie de la canne à Casela. Il a précisé que d’ici 2011-2012, 325.000 tonnes de sucre raffiné (sucre blanc) et 125.000 tonnes de sucres spéciaux seront produites à Maurice chaque année. Le sucre blanc vaut actuellement 20% de plus que le sucre roux.
Selon la Chambre d’Agriculture de Maurice, le taux de production du sucre a été influencé par des conditions climatiques difficiles en début d’année. Les pluies sont survenues en retard et en abondance au mois de mai alors que la canne commençait à mûrir.
La canne à sucre autrefois première industrie et source de revenus du pays est aujourd’hui devancée par d’autres secteurs. L’île ne compte plus que six usines sucrières et, à terme, selon le plan de restructuration de l’industrie sucrière, il ne devrait plus y avoir que quatre.

Risham Badroudine

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