
Assemblée générale de la section PCR de Sainte Suzanne
2 juillet, parC’est dans une ambiance chaleureuse avec un état d’esprit fraternel que les délégués de la Section PCR de Sainte-Suzanne se sont réunis en (…)
17 janvier 2008
Il ne faut plus se voiler la face. Les signes d’une détérioration des ressources en eau à Maurice sont là. Et si, ailleurs dans le monde, de véritables tensions existent, pouvant même être source de conflits, on ne saurait négliger la portée sociale de la pénurie d’eau. Il est temps d’agir, avant que le mécontentement ne déborde.
Les habitants d’Écroignard et de Roche-Bois avaient manifesté, de manière véhémente, leur indignation face aux problèmes de pénurie d’eau. Ils n’y sont pas allés de main morte pour revendiquer leur droit à une fourniture raisonnable du précieux liquide. La police a même été mandée sur les lieux pour empêcher que la situation ne tourne au vinaigre. Et on aurait tort de croire que ce type de soulèvement est un incident isolé, voire local.
En effet, les conflits associés à l’eau, surtout aux répercussions d’une pénurie sur les sociétés, constituent un phénomène planétaire. Ainsi, dans certains pays du Proche-Orient, d’Amérique Centrale, dans le Nord ou le Sud de l’Afrique, des États sont en conflit à cause de l’eau.
Une réduction de la pluviosité
Par exemple, la situation peut à tout moment déraper entre la Turquie, la Syrie et l’Irak. Il faut savoir que les deux fleuves qui alimentent la Syrie et l’Irak, à savoir le Tigre et l’Euphrate, prennent leur source en Turquie. Il suffit donc à ce pays de fermer le robinet pour que ses interventions militaires dans le Nord de l’Irak contre les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan se transforment en guerre pour l’eau .
Chez nous, les facteurs susceptibles d’aggraver les conséquences sociales d’une pénurie l’emportent de loin sur les mesures arrêtées jusqu’ici par le gouvernement pour les atténuer. D’autant que la réalisation de certains projets tarde. À titre d’exemple, la mise en place d’un barrage à Bagatelle, pour accroître la capacité de 16 millions de mètres cubes, ne sera achevée qu’en 2013.
C’est là un exemple qui s’applique également aux régions où la pénurie peut déclencher un conflit. D’un côté, il y a les facteurs qui pèsent sur les ressources actuelles en eau. Ce sont, entre autres, une démographie galopante, l’urbanisation, les nouvelles donnes dans l’agriculture et le tourisme, une consommation inconsidérée, la limite des mesures visant à réduire les fuites, ou encore les connexions illégales au réseau de distribution. Puis, il y a des facteurs qui sont hors du contrôle immédiat de l’Homme. On parle là des changements climatiques caractérisés, entre autres, par l’avancée de la désertification qui, par exemple, gagne du terrain en Afrique, et une réduction considérable de la pluviosité.
La position de Maurice par rapport à ces phénomènes n’est pas brillante.
Prenons seulement deux exemples. Maurice a fait du tourisme un des piliers de sa croissance économique. Le nombre de visiteurs qu’elle vient d’accueillir approche du million. Et le pays vise la barre de deux millions de touristes. Comment s’y prendra-t-on pour partager les ressources en eau potable, en comptant la population du pays, entre trois millions d’individus ?
Certains argueront que les hôtels sont bien rodés dans le domaine du recyclage des eaux usées ou de la mise en place de projets de dessalement d’eau de mer. Soit. Mais il sera bien difficile pour convaincre un habitant de Roche-Bois ou d’Écroignard, privé d’eau pour sa consommation quotidienne, que l’eau utilisée dans les hôtels pour l’arrosage des parcours du golf est recyclée.
Pas au-delà de deux mois
Alors qu’on a déjà tiré la sonnette s’alarme sur les changements climatiques, Maurice dépend encore exclusivement du “bon vouloir” du ciel pour satisfaire les besoins en eau. Entouré de mer, le pays n’a jamais jugé utile de lancer un vaste programme de dessalement. « Nous supplions le ciel », soutient Mamade Beebeejaun, assistant directeur de la station de la météo.
Mais les pluies qui ont arrosé l’île début 2008 ne suffiront à satisfaire qu’un seul jour de consommation. Le stock d’eau dont dispose le pays n’ira pas au-delà de deux mois. Pendant des années, nous nous sommes contentés d’utiliser seulement 23%, soit 982 millions de mètres cubes (Mm3), des précipitations annuelles. La totalité, soit 837 Mm3 de cette eau, est retenue dans des réservoirs (surface water), et le reste, 145 Mm3, par des nappes phréatiques.
En attendant la construction de barrages, il n’existe aucun recours à des solutions temporaires, par exemple, l’installation de citernes de stockage comme en Israël, ou de barrages en amont des vallées, comme en Inde. Cette dernière solution a aussi l’avantage de combattre le ruissellement et l’érosion.
Et comme un malheur n’arrive jamais seul, un phénomène climatique nouvellement répertorié, appelé La Nina, est venu s’ajouter aux facteurs aggravants. La Nina est caractérisée par un refroidissement de la surface de l’eau des océans, ce qui, par ricochet, empêche la formation de nuages porteurs d’eau de pluie. Les experts météorologiques lui attribuent en grande partie la réduction de la pluviosité dans nos parages.
Maurice marche sur des œufs
Qu’on se le dise, Maurice marche sur les œufs. Et ce n’est pas Abu Twalib Kasenally, le ministre des Services publics, qui dira le contraire. « C’est une situation difficile à gérer. Notre Water Resource Monitoring Committee doit jongler avec toutes les considérations afin de satisfaire tout le monde ». Et comme l’affirme notre interlocuteur, les récentes pluies n’ont pas résolu le problème. « De plus, nous avons mis sur pied un Strategic Working Group avec la participation des parties concernées pour être à l’écoute des partenaires socio-économiques ».
Il faut aussi savoir que les réservoirs ne sont remplis qu’à 40% en moyenne. « Tant que les grosses pluies ne viennent pas et que nous n’aurons pas atteint 85% de nos réserves pour la saison en cours, les coupures seront maintenues. La région des Plaines- Wilhems est la plus touchée. De quelque classe sociale que l’on soit, il est important de ne pas gaspiller l’eau ». À bon entendeur...
Une source de conflits dans le monde
« De même que le pétrole a été à l’origine de nombreuses guerres au cours de ce siècle, l’eau sera à la source des conflits du siècle à venir ». Cette phrase, tirée d’un rapport de la Banque mondiale paru en 1995, a été largement reprise dans les médias et a suscité de très nombreux commentaires. Pour certains spécialistes, cette perspective semble aujourd’hui inéluctable.
Sur le site du ministère français de l’Écologie et du Développement durable, on y consacre un dossier assez complet sur la géopolitique de l’eau. Les auteurs de ce document expliquent que l’histoire de l’humanité a démontré que les hommes se sont toujours battus pour s’approprier les ressources et les matières premières qui leur sont indispensables.
Ainsi, l’eau deviendra une denrée rare et forcément convoitée en raison de l’accroissement de la population et de l’augmentation des volumes de consommation. Dans certaines régions du globe, où plusieurs pays dépendent d’une même source en eau, des tensions et des conflits sont inévitables. Car chaque pays cherchera à disposer de la plus grande quantité possible pour satisfaire les besoins de sa population.
Et si c’est nécessaire, il le fera au détriment de ses voisins.
Ces risques de conflits concernent principalement les pays qui sont traversés par un même fleuve, ou qui dépendent d’une ressource souterraine commune. On cite souvent le cas de la Turquie, de la Syrie et de l’Iraq, qui se partagent les eaux du Tigre et de l’Euphrate. De même, le contentieux sur l’eau semble être un élément décisif dans le bras de fer qui oppose Israël et ses voisins des territoires occupés ou les pays arabes les plus proches (Syrie, Jordanie).
L’Égypte, dont l’économie dépend largement des eaux du Nil, doit également les partager avec les 10 autres États du bassin du Nil, au nombre desquels l’Éthiopie et le Soudan. Depuis une dizaine d’années, la Libye a engagé une exploitation à outrance des nappes aquifères fossiles du Sahara. Ce qui génère des frictions avec les pays riverains. En effet, cette nappe souterraine s’étend bien au-delà de la seule Libye et représente une importante réserve d’eau pour le Tchad, l’Égypte ou encore le Soudan.
L’Asie concentre, quant à elle, quelques points chauds. Il existe ainsi des tensions entre l’Inde et le Bangladesh au sujet du Gange et entre l’Inde et le Pakistan pour ce qui est de l’Indus. Les spécialistes qui considèrent l’émergence de guerres pour l’eau comme inéluctables s’appuient également sur deux autres arguments. Certains d’entre eux affirment que les guerres de l’eau ont toujours existé. D’autres, plus nuancés, estiment que de tels problèmes interviennent déjà dans de nombreux conflits, mais qu’ils n’en constituent pas l’élément décisif. Toutefois, avancent-ils, avec l’aggravation des risques de pénurie et la raréfaction de la ressource, l’eau pourra devenir un enjeu prioritaire et attiser les convoitises, au point de déclencher de nouveaux conflits.
La goutte qui fait déborder le vase...
L’île Maurice entière doit se plier aux rituelles coupures d’eau. Une situation à laquelle il a bien fallu s’ajuster, mais lorsque des défauts de distribution viennent s’y greffer, les débordements ne sont pas loin.
Ainsi, les nerfs des habitants de Roche-Bois et d’Écroignard, et ceux des autorités, ont été mis à rude épreuve fin 2007. Un tuyau cassé à la rue Brabant, une route à grande circulation à Port-Louis, et ce sont les habitants de Saint-Martin et de Camp-Zoulou à Roche-Bois qui en font les frais. À la veille de la Saint Sylvestre, une centaine d’entre eux, excédés, sont descendus dans la rue pour protester contre le manque d’eau. Le robinet ne coulait plus depuis quatre jours, selon eux. En colère, ils ont obstrué une partie de l’autoroute, ce qui a forcé les policiers dépêchés sur place de dévier la circulation. Un ingénieur de la Central Water Authority (CWA) revient sur ces événements. « Comme le tuyau cassé se trouve dans une rue où il y a beaucoup de circulation, il n’a été possible d’effectuer des réparations qu’après les heures de pointe ».
À Écroignard, la distribution d’eau erratique avait eu raison de la patience des habitants. Ces derniers ont bruyamment exprimé, en octobre, leur ras-le-bol face à la coupure d’eau qui est imposée annuellement, depuis trois ans. Leur principal grief, le projet d’extension de l’approvisionnement en eau dans l’Est, qui prend trop de temps. Ces travaux concernent l’installation d’un tuyau de 50 m pour desservir la région allant d’Écroignard à Bramsthan. Les travaux qui devaient s’achever fin octobre leur auraient permis de bénéficier d’une distribution quasi-normale en dehors des coupures effectuées pour lutter contre la pénurie d’eau cet été. Le directeur de la CWA, Harry Booluck, est toutefois parvenu à leur faire entendre raison.
Réservoirs cherchent eau désespérément
Nos réservoirs sont, vous l’aurez deviné, presque à sec. Au lieu de 42,07 millions de mètres cubes (Mm3), nos six réservoirs ne contiennent plus que 28,43 Mm3. Exception faite à La Nicolière, qui affiche un taux de remplissage de 58,6% alors que sa capacité de stockage est de 59,5 %. La Ferme en est à 25% (+4,3%) et Mare-Longue 42,2% (+12,9%). Midlands qui a une capacité moyenne de 67,4% est actuellement rempli à 33,9%. La situation est également dramatique du côté de Mare-aux-Vacoas, qui n’est rempli qu’à 38%. En temps normal ce réservoir peut conserver 60,5% d’eau.
Des sources d’eau alternatives ont été mises à contribution. La CWA a recours à des forages afin d’atténuer les effets de la sécheresse sur la population. Ces travaux sont entrepris à Rivière-du-Rempart, où on arrive à puiser 6.000 m3 d’eau par jour. Les autres sites sont situés à Bel-Étang : 3.000 m3 d’eau par jour ; Mare-d’Albert : 2.000 m3 d’eau quotidiennement, et Pavillon : 2.000 m3 par jour. Des puits appartenant au secteur privé, et qui sont normalement utilisés pour les besoins de l’irrigation, ont également été mis à la disposition de la CWA.
Qu’en est-il des projets ?
De nombreux projets sont en chantier pour faire face à la demande de plus en plus importante en eau. Ainsi, le ministère des Services publics explique qu’une National Water Policy, actuellement en préparation, permettra d’établir des actions pour améliorer la fourniture en eau dans tous les secteurs.
Il faut savoir que le pays en recueille environ 920 millions de mètres cubes par an. Le plus gros consommateur est le secteur de l’agriculture avec 46%, suivi du secteur énergétique avec 32%, et la fourniture domestique se retrouve en troisième position, avec 21%. Le potentiel d’exploitation est de 1.233 Mm3 par an.
Pour les prochaines 30 années, 10% de plus seront nécessaires, c’est-à-dire 123 Mm3 supplémentaires en termes de fourniture.
Et afin d’optimiser et de rationaliser les ressources, de nouveaux barrages seront construits. Le Bagatelle Dam devrait être achevé d’ici 2013, ce qui permettra de desservir les basses Plaines-Wilhems. Il fournira un volume additionnel de 16 Mm3 par an.
Une étude de faisabilité pour le Sud est aussi en cours. Cela permettra de déterminer quels sont les autres projets qui devront être mis en œuvre là-bas pour satisfaire une demande croissante. Afin d’alimenter la côte Ouest, la mise en place d’un réseau de distribution est en cours à partir de Mare-aux-Vacoas, en passant par Diolle et Hollyrood. L’achèvement des travaux est prévu pour 2009.
Il s’agit aussi de maximiser les ressources et de réutiliser ce qui peut l’être. Ainsi, les eaux usées sont traitées pour les besoins de l’irrigation. Par exemple, à la station de Saint-Martin, l’eau est traitée pour être réutilisée dans la région Ouest. La réduction des pertes en eau à travers la CWA figure en bonne place. Les pertes tournent actuellement autour de 45%, et devront être ramenées à 25% d’ici cinq ans.
Lindsay Prosper et Bindu Boyjoo,
L’Express (Maurice)
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