Une stratégie pour amplifier le dynamisme d’une nouvelle industrie

Filière TIC à Maurice : créer 18.000 emplois en trois ans

29 août 2007, par Manuel Marchal

Face à l’impact de la mondialisation des échanges sur deux piliers de son développement, le sucre et l’industrie textile, Maurice se mobilise pour faire du pays un acteur important de l’industrie des technologies de l’information et de la communication.

Le secteur des TIC à Maurice pourrait employer 25.000 personnes d’ici trois ans, soit 18.000 de plus qu’aujourd’hui. « La Board of Investment (BOI) de Maurice y croit fermement. Ce secteur, estime-t-il, a un potentiel de croissance extrêmement important. En 2004, il employait, en effet, moins de 2.000 personnes. Aujourd’hui, il compte plus de 185 compagnies et 7.000 employés. 3.000 personnes de plus devraient y travailler d’ici fin 2008 ». Telles sont les données publiées le 15 août dernier par notre confrère mauricien "L’Express".
Dans un article intitulé « Le BOI parle de 25.000 employés dans le secteur des Tics d’ici 2010 », "L’Express" rend compte de la participation d’une délégation mauricienne au NASSCOM ITES-BPO Strategic Summit qui s’est tenu à Bangalore, au cœur de la Silicon valley indienne, les 6 et 7 août derniers.
Selon le BOI, une des conditions pour que Maurice puisse créer près de 20.000 emplois en trois ans dans les nouvelles technologies de communication est de « monter en gamme ».

« Monter en gamme »

C’est dans cette perspective que se situait la participation de Maurice à cette rencontre de haut niveau. « Il n’y a pas de logique des choses d’aller en Inde chercher des clients. C’était plus pour voir les différentes façons de promouvoir la montée en gamme », explique dans les colonnes de "L’Express" Eric Fung, Directeur d’ABC Datacall. Quant à Alexandre Gourel de Saint Pern, General Manager de Harel Mallac Group, il souligne que « l’avenir, c’est de monter en gamme. Nous n’avons pas la quantité de gens disponibles comme les Philippines ou l’Inde ».
Le séjour a été ponctué de visites dans des centres de production de cette nouvelle industrie. Les Mauriciens ont ainsi pu rencontrer 25 jeunes compatriotes émigrés qui travaillent dans les TIC en Inde. La visite de la délégation mauricienne a également permis de tracer le cadre d’une stratégie de partenariat avec l’Inde.
« L’Inde a une approche qui est déterminée par la demande, par exemple au niveau de la formation et de l’expertise. Nous avons rencontré pas mal de capitaines de cette industrie. Ce qui est intéressant, c’est qu’à Maurice, nous avons les moyens de devenir un centre intéressant », affirme Raju Jaddoo, Managing Director de la BOI, cité par "L’Express". Notre confrère relève que pour le dirigeant de la BOI, « il n’est nullement question de concurrencer l’Inde, mais d’apprendre et de former des partenariats ».

L’atout francophone de Maurice

Des partenariats qui pourraient s’appuyer sur un atout de Maurice : la francophonie. « Il y a aussi l’axe triangulaire, Inde, Maurice, et le marché francophone », précise le dirigeant du BOI, ajoutant que « la stratégie, c’est d’attirer les compagnies dans les marchés francophones pour faire des captives ».
Ce partenariat pourrait se décliner sous forme de création d’entreprises à capitaux mauriciens et indiens. « Nous avons vu des entreprises étrangères qui sont intéressées à faire du joint venture », a déclaré à "L’Express" François de Grivel, Président de l’Association des centres d’appels BPO. Ce dernier « évoque aussi la possibilité de développer des multilingual contact centres à Maurice, c’est-à-dire des centres d’appels qui seraient francophones et anglophones », selon "L’Express" qui ajoute que « de nombreuses compagnies reconnues sont déjà présentes à Maurice. Teleforma, Infosys, Hinduja, Accenture et Orange figurent parmi ces opérateurs ».
L’industrie mauricienne des TIC se mobilise et noue des partenariats avec une des futures superpuissances économiques demain pour créer 18.000 emplois au cours des trois années qui viennent. Cela illustre le dynamisme et le potentiel d’une filière en plein développement.

Manuel Marchal


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