Festival International du Kréol

« La créolité c’est l’égalité »

22 décembre 2014, par Céline Tabou

Alors que La Réunion célébrait sa Fèt Kaf, le 20 décembre, des centaines de mauriciens participaient au « Gran Konser » de Port Louis, dans le cadre du 9e Festival International du Kréol (FIK), placé sous le thème « Kréolité et égalité ».

Une trentaine d’artistes sont passés sur scène au 9e Festival international du Kréol organisé à Maurice, comme Mario Ramsamy, Emile et Images, Yannick Noah, Srjo l’ambiance Kreol (Réunion), Jean Marc Volcy (Seychelles), le groupe Solitaire (Rodrigues). Ce festival aura certes été marqué par le changement de gouvernement, mais il a surtout montré sa volonté de lancer le mot d’ordre : Egalité.

« La créolité, c’est l’égalité »

Pour le chanteur mauricien Ras Vérité, « la créolité c’est l’égalité », une égalité qui se fait encore attendre. Selon le journaliste Jean-Clément Cangy, il est possible d’avancer le chiffre de 10.000 familles « vivant dans l’extrême pauvreté et dans une précarité totale ». Ces familles « squattent des terres pour y vivre entre quatre feuilles de tôles pourries, elles ne font peut-être qu’un seul repas par jour et dorment par terre sur un sac de jute ».
Sans oublier, qu’il y a à « Maurice des chômeurs, le taux de chômage tournant autour de 8 % ». Cette situation s’explique par « un développement à plusieurs vitesses, les riches devenant plus riches et les pauvres plus pauvres. Le développement laisse sur les bas-côtés de la route les laissés-pour-compte », a déploré le journaliste.
Le développement économique du pays, après l’envolée des années 1990, s’est affaibli, mais il n’est surtout « pas bien réparti, certaines régions sont plus favorisées que d’autres ». D’ailleurs, « les villas, les hôtels les plus luxueux côtoyant (de l’autre côté de la route) les cases, les taudis, les plus modestes. Le développement n’est pas pour tout le monde », a expliqué Jean-Clément Cangy.

La culture pour lutter contre les inégalités

Du point de vue communautaire, les différences sont également visibles, bien que “cachées”, a dénoncé Ras Vérité, pour qui « il est important de dire la vérité ». Car ces divisions pèsent sur les rapports intercommunautaires et le développement de l’île. Ce frein a d’ailleurs été mis en exergue par le ministre des Arts et de la Culture, Santaram Baboo, qui a assuré que « l’avenir de Maurice est l’inter-culturalité ». Pour cela, il faut créer des « passerelles entre toutes les composantes de la nation ».
Parmi ces passerelles, le Festival International du Kréol (FIK), qui sera désormais délocalisé par le nouveau gouvernement. Xavier Duval, vice-président en charge du tourisme a assuré qu’il sera “amélioré”, afin que « les villages organisent le festival » dans leurs territoires, car « ce n’est pas seulement le gouvernement », qui devra mettre en place et promouvoir ce festival.
Pour le vice-Premier ministre en charge du tourisme, Xavier Duval, « la créolité et l’égalité n’ont pas gagné » de terrain depuis des années. Raison pour laquelle, « il y a du travail à faire pour l’égalité et la justice sociale ». Le FIK est aussi un moyen de « démontrer aux Mauriciens que la créolité n’est pas seulement la musique », mais aussi des ateliers culinaires, des jeux pour enfants, de la littérature.

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