Montée de la protestation sociale

1er août 2006

Le 5 août, les syndicats mobilisent contre le gouvernement de l’Alliance sociale.
Une plate-forme syndicale organise une manifestation "anti-Sithanen" - Rama Sithanen étant ministre des Finances de l’île Maurice - le 5 août à Quatre-Bornes. L’appel à cette manifestation de protestation contre la politique anti-sociale du gouvernement mauricien émane de la SCF (Senior citizens federation). Le président de la SCF, Potayya Kuppan estime que les personnes les plus touchées par la politique ultra-libérale du gouvernement sont les enfants et les personnes âgées.
De vives critiques s’élèvent par ailleurs dans la société mauricienne à l’encontre d’un gouvernement dit d’Alliance sociale, dont un des projets "phare" est de repousser l’âge de la retraite à 65 ans. Le président de la SCF a également dénoncé à cette occasion un projet gouvernemental de supprimer la distribution gratuite de pain aux enfants dans les écoles. Des coupes sombres dans les subsides (au riz et à la farine) font également partie des mesures les plus décriées.
La même semaine, le secrétaire général de l’association des Consommateurs de l’île Maurice (ACIM), Jayen Chellum, a dénoncé à son tour "un budget sans dimension sociale" tandis que son organisation lance une pétition nationale contre les mesures budgétaires du gouvernement, qualifiées de "tsunami d’augmentations" : sur le prix du pain, le gaz ménager et l’essence. Dans l’autre sens, la suppression des "subsides", la faiblesse de la compensation salariale* ainsi que des mesures restrictives sur les prêts au logement et les assurances-vie sont ressenties comme des agressions contre le pouvoir d’achat des catégories les plus modestes.
Le gouvernement mauricien issu des élections générales de l’année dernière a pris une optique politique très libérale. La préparation de son premier budget est notamment signalée par une hausse importante de la TVA (qui passe de 15% à 18%).
"Les pays en développement doivent libéraliser leur économie et s’évertuer à devenir plus compétitifs", a déclaré de son côté le ministre des Finances Rama Sithanen devant un parterre d’officiels des institutions financières internationales et diverses agences de développement - auxquelles il demandait de soutenir les efforts du gouvernement mauricien pour "serrer la ceinture" à tout le monde. Ces instances étaient réunies en conférence internationale dans l’île sœur les 17 et 18 juillet derniers.

*À l’île Maurice, un comité tripartite décide du niveau de l’augmentation salariale pour résister à la hausse des prix ; il intervient sur une "compensation salariale", à ne pas confondre avec les révisions salariales (hausses de salaires, liées à la productivité).


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