Paul Bérenger appelle à connaître la vraie histoire de l’esclavage

5 février 2005

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Le Premier ministre mauricien Paul Bérenger a plaidé mardi pour une réelle et une meilleure connaissance de l’histoire de l’esclavage, qu’il a assimilé à la souffrance, à la barbarie ainsi qu’à un crime contre l’humanité.
Intervenant lors d’une cérémonie officielle organisée à Pointe Canon (dans le Sud de l’île) pour commémorer le 170ème anniversaire de l’abolition de l’esclavage, M. Bérenger a souligné que les jeunes Mauriciens ne comprenaient pas assez le système de l’esclavage. "Il faut connaître la vraie histoire de l’esclavage et de la résistance", a-t-il déclaré, ajoutant que la vraie histoire de l’esclavage est la souffrance, la barbarie et qu’il s’agit d’un crime contre l’humanité, qui a entraîné "une résistance héroïque face à l’oppression et à l’injustice".
Malgré ses propres recherches et celles des chercheurs et des historiens, cette vraie histoire est encore mal connue, a laissé entendre M. Bérenger, avant de souligner que l’esclavage et l’engagement des travailleurs indiens ont été à la base du développement de l’île. "C’est sur cette base que nous avons construit l’identité mauricienne. Je dois aussi dire que Maurice est un des rares pays au monde dont les habitants ont des ancêtres venus tous de l’étranger : France, Madagascar, Mozambique, Inde et Chine", a poursuivi le Premier ministre.
Il a également exprimé sa fierté d’avoir vu Maurice "remplir son devoir de mémoire envers les esclaves", en faisant du 1er février un jour férié depuis 2001 et en initiant diverses actions contre la misère et l’exclusion, "de façon à corriger, autant que possible, les séquelles de l’esclavage".
De son côté, le président de la République par intérim, Raouf Bundhun, a dénoncé ce qu’il a appelé "les tentatives de justifier l’esclavage pour lui donner une mission soi-disant scientifique, économique et politique". M. Bundhum a déclaré reconnaître les mouvements humanitaires et abolitionnistes en Angleterre et en France qui ont obligé le pouvoir colonial à abolir ce système d’exploitation de l’homme par d’autres hommes.
Diverses activités, dont des marches et des expositions retraçant l’histoire des esclaves et des spectacles ont marqué dans l’île la célébration du 170ème anniversaire de l’abolition de l’esclavage.


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