
Hommage à la femme de Bruny PAYET
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Les femmes dénoncent des scandales électoraux à Saint-Pierre
22 avril 2004
Il y a 60 ans, au lendemain de la Seconde guerre mondiale, le droit de vote était accordé aux femmes, conformément au programme mis au point par le Conseil national de la Résistance qui regroupait les différentes composantes de la lutte contre l’occupation nazie. Pour la première fois, elles étaient reconnues en tant que citoyennes. Pourtant, 60 ans après ce pas en avant, la politique a encore bien du mal à se conjuguer au féminin comme on l’a vu notamment à Saint-Pierre lors des dernières élections...
À la lumière d’incidents et d’agressions survenus avant, pendant et après la dernière campagne électorale à Saint-Pierre, force est de constater que si, par bien des aspects, la démocratie a régressé depuis trois ans dans cette commune, les femmes en sont les premières victimes, comme l’expliquaient hier les responsables de l’UFR (Union des femmes de La Réunion) lors d’une conférence de presse à Saint-Pierre.
Il existe suffisamment de difficultés dans une société qui n’est pas organisée pour que les femmes s’engagent en politique pour que, par des actes antidémocratiques, on ne les décourage pas, expliquait Graziella Leveneur, conseillère générale de La Ravine des Cabris.
Les violences évoquées par les responsables de l’UFR ne sont pas qu’une vue de l’esprit. Les différents témoignages entendus hier apportent la preuve que la démocratie est un combat permanent et que, pour paraphraser une certaine formule, elle ne s’use que si l’on ne s’en sert pas.
Martine Judith fait partie de ces jeunes femmes qui se sont engagées dans le combat politique lors des récentes campagnes électorales. Pour son premier engagement, elle n’a pas été gâtée et son témoignage est édifiant.
"Le dimanche 28 mars, j’étais assesseur titulaire de la liste de l’Alliance au bureau 34 à l’école Célimène, à La Ravine des Cabris et mon mari délégué titulaire. Quand nous sommes arrivés devant le bureau de vote, à 7 heures 30, le portail était cadenassé, tandis qu’à l’intérieur, se tenaient des gens de la mairie de Saint-Pierre, un adjoint, et beaucoup de nervis. On ne nous a pas laissés entrer, et nous avons été couverts d’insultes. Des gens, qui attendaient l’ouverture du bureau pour voter, ont vu tout cela et ont fait part de leur indignation", raconte Martine.
Elle poursuit : "Finalement, peu après 8 heures, nous avons pu entrer, ainsi que d’autres personnes qui venaient voter. Nous avons protesté auprès du président du bureau qui nous a finalement acceptés dans la composition du bureau. Puis, une dame, employée communale, a apostrophé le président, lui a mis le doigt sous le nez en lui disant qu’il n’était pas question de nous accepter. Et donc, nous n’avons pas fait partie du bureau, mais nous sommes restés, même si mon mari a été lui aussi éjecté..."
C’est dans ce même bureau que Pascal Basse, candidat de l’Alliance, venu s’informer des incidents, s’est fait expulser lui aussi par des nervis qui l’ont violemment jeté en dehors du bureau.
Informée, la Commission de contrôle est intervenue... trois fois dans la journée et a assisté le soir au dépouillement qui s’est déroulé dans des conditions rocambolesques, comme le rappelle Martine Judith : "Lors du dépouillement, le nombre de signatures de la liste d’émargement ne correspondait pas au nombre d’enveloppes trouvées dans l’urne. Le président a déclaré : “ce n’est pas grave !” Mais il a dû recompter plusieurs fois sous le regard de la Commission de contrôle, qui a dû lui rappeler les règles d’un dépouillement...".
Le récit de Pascal Basse, du Mouvement Républicain et Citoyen, candidat de la liste de l’Alliance, est tout aussi édifiant. Informé des incidents qui ont émaillé le début du scrutin dans le 34ème bureau, il s’y rend et là, malgré les nervis, réussit à entrer dans le bureau. La suite montre à quel point certains se fichent comme de leur première chemise du Code électoral et de la démocratie en général.
"Il y avait au moins une quinzaine de gros bras. Je me suis mis à un coin de table et j’ai commencé à faire un constat écrit de toutes les infractions au Code électoral que j’ai constatées. Et elles étaient nombreuses ! À un moment, M. Périanayagom, adjoint de La Ravine des Cabris, est venu me dire que je n’avais rien à faire là. Je lui ai répondu que le Code électoral prévoit qu’un candidat peut se rendre dans n’importe quel bureau de vote. Pour toute réponse, des nervis m’ont pris par les mains et par les pieds et m’ont jeté en dehors du bureau. L’un d’entre eux m’a dit : “si tu n’es pas content, tu peux prendre l’avion tout de suite !”"
Une réflexion à connotation raciste qui fait dire à Pascal Basse qu’"à la mairie de Saint-Pierre, il y a des gens qui non seulement s’assoient sur le Code électoral, mais ont aussi des pensées racistes". Et d’ajouter : "Ce qui est plus grave, c’est que tout cela s’est passé dans une école, en présence de M. Périanayagom, directeur d’école. La semaine, en apprend aux élèves à respecter le droit et le dimanche, on fait le contraire avec des voyous, des nervis...".
Face à tous ces incidents à répétitions avant, pendant et après les élections, Graziella Leveneur a interpellé les autorités. Dans un courrier adressé au sous-préfet de Saint-Pierre, en date du 4 mars, la conseillère générale de La Ravine des Cabris dénonçait un acte d’intimidation dont elle et quelques autres militantes avaient été victimes, chemin Sainte-Céline.
Effectuant un porte à porte, les militantes ont été abordées par une douzaine de gros bras surgis de plusieurs voitures, leur intimant l’ordre de leur remettre leurs tracts et journaux en leur possession. "La Ravine des Cabris ne doit pas être une zone de non-droit", écrivait notamment Graziella Leveneur au représentant de l’État dans le Sud.
Dans un courrier en date du 8 mars, le sous-préfet de Saint-Pierre répondait qu’il avait demandé aux services de gendarmerie de se saisir de l’affaire aux fins d’enquête et que ces faits devaient être examinés "avec la plus grande sévérité".
Quelques jours avant le second tour des régionales, ce sont des assesseurs et membres du bureau de l’Alliance qui ont été visités, intimidés, ont fait l’objet de pressions ou de promesses de la part de représentants de la Mairie. Là encore, Graziella Leveneur est intervenue auprès du préfet qui, en date du 8 avril, lui écrivait : "certains de ces faits ont été portés à ma connaissance par la Commission de contrôle..."
Pour toutes ces affaires, plaintes ont été déposées. Or, Martine Judith, qui voulait avoir copie de la plainte qu’elle avait déposée, s’est rendue à la gendarmerie de La Ravine des Cabris où un gendarme lui a répondu qu’il n’y avait aucune trace de ladite plainte... Une chose est sûre en tous cas : les victimes de ces actes d’un autre âge n’entendent pas en rester là et espèrent bien que les autorités et la justice y mettront bon ordre en sanctionnant les fauteurs de trouble...
S. D.
Prévenir d’autres tentatives à une plus grande échelle
Jean-Michel Folio, ancien conseiller général de La Ravine des Cabris, ancien adjoint d’Élie Hoarau à la mairie de Saint-Pierre et conseiller municipal d’opposition, a lui aussi été victime des nervis durant la dernière campagne électorale. Cela se passait à Pierrefonds, un soir, après un meeting. Des nervis, dont certains employés communaux faisant partie de la... brigade municipale de surveillance, s’en sont pris à la voiture de Jean-Michel Folio, brisant toutes les vitres, abîmant la carrosserie...
Ancien adjoint aux finances, Jean-Michel Folio donne deux chiffres dont la signification n’est pas neutre. En 2000, sous l’ancienne municipalité donc, les dépenses de personnel représentaient 39 millions d’euros. Aujourd’hui, ces mêmes dépenses se montent à 50 millions d’euros. Si l’on ajoute à cela les distributions de bons avant et pendant la campagne, les promesses d’embauche de CES, cela veut tout simplement dire, explique Jean-Michel Folio que "la Mairie a mis le paquet".
Autre question posée par Jean-Michel Folio : "pourquoi tous ces incidents dans le 34ème bureau ?" Tout cela ne doit sans doute rien au hasard. Il se trouve qu’avec 1.290 inscrits, ce bureau est le plus gros de toute la commune, et il a toujours été favorable à la gauche en général et au PCR en particulier. Si l’on ajoute à cela le fait que, par le grand nombre d’inscrits, les opérations de dépouillement sont plus longues qu’ailleurs et arrivent donc en dernier au bureau centralisateur, ceci peut expliquer cela.
Et quand on entend certains partisans de Michel Fontaine annoncer sans détour "pou zélection le maire zot va voir plis ke sa ankor !" On peut se demander si, d’une certaine façon, ces incidents dans le 34ème bureau ne constituent pas une sorte de "galop d’essai", un "entraînement", histoire de tâter le terrain, avant de passer à une échelle supérieure lors de prochains scrutins. Les prochaines municipales, par exemple. Kom di kréol : "i pèze si la ké pou voir si la tète i bouge..."
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