Interview historique d’un président de la République dans « l’Humanité »

Pour la suppression du droit du sol à Mayotte, Emmanuel Macron « très profondément attaché à ce droit pour la France »

20 février

Premier président de la République en exercice à s’exprimer dans « l’Humanité », Emmanuel Macron a justifié le projet de suppression du droit du sol à Mayotte pour l’acquisition de la nationalité française. D’après lui, cela permettra de « casser le phénomène migratoire à Mayotte ».
Si cette réforme aboutit, l’enfant d’un ressortissant français né à Mayotte n’aura pas la nationalité française si un des parents à une autre nationalité, alors que depuis 2011 Paris a fait de Mayotte un département français.

« L’Humanité » du 19 février était un événement. Pour la première fois, l’interview d’un président de la République en exercice figurait dans les colonnes du journal fondé par Jean Jaurès en 1904. Emmanuel Macron a répondu aux questions sans concession des journalistes de « l’Humanité » invités au Palais de l’Elysée.
Cet événement était doublé d’un autre : Emmanuel Macron s’est exprimé officiellement sur le projet de réforme de la Constitution visant à supprimer le droit du sol pour obtenir la nationalité française à Mayotte.

Si cette réforme aboutit, l’enfant d’un ressortissant français né à Mayotte n’aura pas la nationalité française si un des parents à une autre nationalité, alors que depuis 2011 Paris a fait de Mayotte un département français.

D’après le chef de l’État, cette mesure excluant Mayotte du droit commun pour définir qui y est citoyen de la République française a une justification : « Nous devons casser le phénomène migratoire à Mayotte, au risque d’un effondrement des services publics sur l’île ». Le nombre d’arrivées sans visa à Mayotte est amplifié par « des difficultés sécuritaires dans la région des Grands Lacs », à l’origine d’« une arrivée massive de personnes en provenance de Tanzanie et d’autres pays ».

Emmanuel Macron affirme également au sujet du droit du sol : « Je reste très profondément attaché à ce droit pour la France ». D’après lui, changer la Constitution pour supprimer le droit du sol « n’est pas une attaque à la République indivisible car la Constitution la reconnaît aussi comme plurielle et décentralisée ». Et d’ajouter ceci : « Nous pouvons adapter la Loi fondamentale aux territoires ultramarins : nous l’avons fait pour la Polynésie française, pour la Nouvelle-Calédonie ».

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