Insécurité à Mayotte

Création d’un centre éducatif fermé d’ici fin 2024

22 août 2022

Le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, a annoncé le 19 août la création d’un centre éducatif fermé (CEF) à Mayotte, pour « répondre aux enjeux démographiques » de Mayotte où l’âge moyen de la population est de 23 ans, contre 41 ans en France.

« Ce nouvel établissement propose une offre éducative dédiée, pensée comme une alternative à l’incarcération, pour les mineurs les plus ancrés dans la délinquance et pris en charge par la Direction de la protection judiciaire de la jeunesse (DPJJ) », a expliqué le ministère dans un communiqué. Sa mise en service est prévue fin 2024.

Selon le ministère de la justice, Éric Dupond-Moretti a porté après sa visite en mars 2022 à Mayotte, où les acteurs de la prise en charge des mineurs avaient demandé la création d’un CEF.

Ce nouveau centre vient « répondre aux enjeux démographiques de l’île et aux besoins exprimés par la juridiction en termes de placement judiciaire », selon le communiqué.

« Le placement d’un mineur en CEF s’inscrit ainsi dans une démarche de réapprentissage de la vie quotidienne, en collectivité, s’appuyant sur la responsabilisation quant à l’acte commis, la prévention des conduites à risques et la sociabilisation pour une meilleure réinsertion », a souligné le ministère.

L’implantation d’un CEF à Mayotte « répond à la volonté d’une justice de proximité » selon le ministère qui indique que « le maintien des liens familiaux y sera favorisé et la préparation à la sortie renforcée, dans l’intérêt des jeunes pris en charge, de leurs familles et de la société ».

Interrogé par Le Journal de Mayotte, le président du Conseil départemental, Ben Issa Ousseni, a salué cette décision.

Ce dernier s’est félicité de l’annonce, "c’est une vraie avancée en termes de traitement de la délinquance et de protection de l’enfance, dans un contexte où notre île en a grand besoin. Au-delà de cette excellente nouvelle, nous portons dans notre projet pour Mayotte (2021-2028) le soutien à la création d’une cour d’appel de plein exercice, dont le parquet aura la mission de définir une politique pénale répondant aux spécificités de la criminalité à Mayotte. Une attente déjà formulée dans notre contribution à une loi Mayotte. Mais pour l’heure, nous saluons comme il se doit cette avancée et veillerons à son opérationnalité".

De son côté, le syndicat FO Justice a dit prendre acte de cette décision et soutient les actions visant à lutter contre la récidive. Cependant, "nous tenons à rappeler que les crises fréquentes dans ce type de dispositifs sont avant tout liées à un manque d’appropriation du dispositif par les différents acteurs, un défaut de recrutement et une carence managériale".


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