Création de la Fédération des partis progressistes de Mayotte

4 mai 2009, par Manuel Marchal

Quatre partis mahorais ont signé samedi un accord prévoyant la création de la Fédération des partis progressistes mahorais. Alliance, MPM, PSM et PCRM se rassemblent pour « unir l’ensemble des forces vives de Mayotte autour d’un projet au cœur duquel doit se retrouver la population mahoraise ».

Quatre partis politiques mahorais se sont réunis vendredi et samedi derniers à l’Etang-Salé : l’Alliance pour un développement maîtrisé et solidaire, le Mouvement populaire mahorais (MPM), le Parti socialiste mahorais (PSM) et le Parti communiste rénové mahorais (PCRM). La conférence s’est conclue samedi par la signature d’un accord pour la création de la Fédération des partis progressistes de Mayotte, elle s’est tenue à l’invitation du Parti communiste réunionnais représenté par Claude Hoarau samedi.
Claude Hoarau rappelle les relations suivies entre le PCR et le mouvement progressiste mahorais. Il explique également que la consultation du 29 mars dernier sur l’évolution statutaire était inscrite dans la loi votée en 2001 quand le maire de Saint-Louis était parlementaire. Le 29 mars dernier, les Mahorais ont à 95% voté pour la transformation de la collectivité en département. « Que va-t-on mettre dans ce statut ? Nous sommes prêts à faire bénéficier aux Mahorais de notre expérience de lutte », indique Claude Hoarau.
Ibrahim Bacar (MPM) insiste sur le fait que les quatre partis convergent vers une solidarité à plusieurs niveaux : entre Mahorais, dans la région avec La Réunion et les îles de l’Union des Comores, nationale avec la lutte pour l’égalité, et européenne avec l’objectif du statut de RUP.
Bacar Ali Boto (Alliance) indique quant à lui que la nouvelle fédération fait le choix d’entretenir des relations avec des partis locaux comme le PCR, afin de travailler « avec nos frères et voisins immédiats ». Le vote du 29 mars change la donne politique qui était jusqu’à présent marquée par un projet prédéfini, le changement de statut.
Saïd Ahamadi (PSM) note l’importance de La Réunion, trait d’union entre Mayotte et la France. Le renforcement des relations entre Mayotte et La Réunion, « c’est une force nouvelle », souligne-t-il, tout en précisant qu’un des objectifs de la fédération est de lutter contre les effets pervers de la départementalisation.
Assani Alidina du PCRM plaide pour « faire de la politique autrement, avec des projets sérieux ». Il appelle les Mahorais à avoir confiance en eux, à ne plus avoir de complexes afin d’aller vers un renforcement des liens avec les autres îles de l’archipel. Mais la départementalisation doit aussi s’accompagner du respect des propositions mahoraises : « vous c’est vous, nous c’est nous ».

M.M.


Co-développement avec les autres îles de l’archipel

L’acte fondateur de la Fédération des partis progressistes de Mayotte accorde une place aux relations avec les autres îles de l’archipel, au chapitre « Une solidarité régionale » :
« Au sein de cet espace, nous devrons apporter une attention particulirèe à nos relations avec les trois îles des Comores. Il s’agit pour nous de dépassionner le débat sur l’immigration comorienne et de promouvoir une véritable politique de co-développement. Laquelle profitera aux Mahorais, aux Anjouanais, aux Mohéliens et aux Grands Comoriens. Un partenariat gagnant-gagnant est à construire dans le temps et dans le stric respect des particularités de chacun.

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Messages

  • Durant même la campagne pour le "oui" lors de la consultation des électeurs, on avait fait comprendre aux "petits partis" de Mayotte (qui avaient pourtant rallier le club consensuel et quasi-unique du "oui") qu’ils n’étaient là que pour embellir le décor et jouer aux pots de fleurs !

    Malgré tout, ce mini "club de loosers" qui va finir par justifier son appellation, a avalé toutes les couleuvres pour juste (peut-être ?) donner une visibilité à ses leaders du dimanche soir. En effet on ne leur avait jamais donné la parole durant les quinzaines de meetings tenus à travers toute l’île de Mayotte durant la période de campagne.

    Les résultats à peine proclamés, il leur a été médiatiquement signifié qu’ils pouvaient reprendre leurs anciennes places dans les cimetières anonymes et perdus de la vie politique mahoraise. "Le comité de suivi du pacte pour la départementalisation de Mayotte" constitué, juste après, par Mr Ahamed ATTOUMANI DOUCHINA, Président du Conseil Général de Mayotte, exclut très formellement la présence de tout parti non représenté au sein de l’assemblée du conseil général de Mayotte...(lire la suite)

  • .....La démarche de Mr DOUCHINA, en particulier, et de tous les "grands partis" de Mayotte en général, paraît fort regrettable car très opportuniste. En effet, ces derniers cherchent à confisquer le débat en légitimant les seules interventions des membres de leurs pseudos experts, en excluant de manière quasi officielle, toute contribution d’une tierce personne. Pour les hommes, actuellement aux affaires, la priorité semble juste de se positionner en vue des prochaines échéances électorales, en éliminant toute éventuelle "parasite".

    Or le résultat, massif et populaire de la consultation (95%), commande une démarche collective de tout le peuple mahorais pour l’inciter à prendre part de manière impliquée et active à ce qui va être le sort et le destin de l’île.

    Par conséquent, si l’objectif de ce cercle " d’exclus" est de favoriser l’expression du peuple et des forces vives de Mayotte, on peut comprendre et même soutenir leur démarche fédératrice (pseudo ?). Mais si c’est juste pour faire les "beaux " avant les prochaines échéances électorales, espérons que les mahorais sauront les maintenir dans leurs cercueils dorés, destinations programmées des apprentis illusionnistes actuellement au pouvoir.


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