Mayotte et les autres îles des Comores : un lien indélébile malgré le néocolonialisme français
Cyclone Chido à Mayotte : deuil national d’une semaine aux Comores
18 décembre 2024, par Manuel Marchal
Le chef de l’État de l’Union des Comores, Azali Assoumani, a décrété un deuil national de sept jours, d’après le décret N°24-185/Pr publié hier lundi 16 décembre. Le deuil court du « 16 au 22 décembre 2024 inclus suite au passage du cyclone Chido qui a fait de nombreuses victimes et de nombreux dégâts matériels sur l’archipel des Comores, principalement à Mayotte », indique le décret qui ajoute que « le drapeau de l’Union des Comores érigé sur les lieux, bâtiments publics et édifices publics est mis en berne ».
Après le passage dévastateur du cyclone Chido à Mayotte, le président de l’Union des Comores a donc décrété une semaine de deuil national pour honorer la mémoire des victimes. Ce geste fort souligne le lien historique et affectif entre Mayotte et les autres îles des Comores, bien plus profond que celui de la France avec ce territoire qu’elle continue d’administrer alors que l’archipel est redevenu indépendant en 1975.
Contrairement aux Comores, la France n’a pris aucune mesure similaire. Aucun deuil national n’a été décrété pour pleurer les victimes de Chido à Mayotte. Ce silence officiel questionne : comment un État prétendant gérer ce territoire peut-il rester aussi indifférent sur ce plan face à une tragédie humaine d’une telle ampleur ?
En effet, si une catastrophe de ce type avait touché Paris ou une autre région de la France et fait des centaines de victimes, le gouvernement français n’aurait pas manqué de décréter un deuil national, avec drapeaux en berne obligatoire pour tous les édifices publics, y compris à La Réunion et à Mayotte.
Le Premier ministre français préfère assister à un Conseil municipal que d’aller au chevet des victimes de Chido
D’ailleurs, le Premier ministre français, François Bayrou, a préféré assister à un conseil municipal dans sa ville plutôt que de se rendre au chevet des victimes du cyclone Chido.
Cette absence de reconnaissance nationale en France envers Mayotte semble révéler un rapport colonial toujours présent. C’est un révélateur de l’objectif profond de l’administration française de Mayotte. En effet, Paris dépense beaucoup d’argent pour acheter la paix sociale à Mayotte afin de maintenir les habitants de cette île sous sa dépendance. De plus, le gouvernement français mène une politique de division en faisant des plus pauvres les responsables de tous les maux. Il utilise une des vielles ficelles du colonialisme : diviser pour régner.
L’aide humanitaire française est importante depuis le passage du cyclone Chido. C’est la moindre des choses car Paris n’a pas été capable de protéger la population qu’elle administre en débloquant les moyens nécessaires pour offrir aux habitants de Mayotte des logements capables de résister à un phénomène prévisible dans une île tropicale : un cyclone. Cette aide humanitaire importante a aussi pour but de noyer toute contestation sous un océan d’argent public. La peur de Paris est que cette catastrophe climatique soit l’étincelle de nouvelles émeutes. L’annonce d’un couvre-feu va dans ce sens. Imaginerait-on à La Réunion un couvre-feu après le passage d’un cyclone ?
Fraternité comorienne
Depuis 1841, date controversée de la vente de Mayotte à la France par un usurpateur, le statut de l’île a toujours été un sujet de tension. Si Paris revendique son administration, les gestes de respect envers ses habitants sont rares. L’envoi d’argent public pour acheter la paix sociale et les consciences et la chasse aux « étrangers » sont les seules manifestations visibles de sa politique à Mayotte. En revanche, les Comores, malgré des décennies de disputes territoriales, ont immédiatement exprimé leur compassion envers Mayotte, montrant que les liens de cœur surpassent les frontières politiques imposées.
Cette tragédie rappelle une vérité dérangeante : la gestion de Mayotte par la France semble davantage basée sur des intérêts géopolitiques et militaires que par une réelle préoccupation pour la population de Mayotte, encore récemment touchée par une épidémie de choléra. Face à cela, l’attachement comorien, empreint d’histoire et de fraternité, apparaît comme une réponse authentique, opposée à l’indifférence institutionnelle française.
M.M.
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