Des reportages pour RFO-Mayotte confisqués par la police

7 août 2008

Le cameraman de RFO-Mayotte à Moroni s’est vu confisquer deux cassettes contenant des reportages destinés à être diffusés sur la chaîne française de l’Outre-mer émettant à partir de Mayotte.

Cela s’est produit ce mardi matin, à l’aéroport international prince Said Ibrahim, lorsque le journaliste Ibrahim Youssouf s’est présenté, comme il a l’habitude de le faire, au sein de l’aérogare pour confier ses reportages à un passager prenant le vol régulier à destination de Dzaoudzi, qui le remettra sur place à un représentant de RFO-Mayotte.

C’est à ce moment-là qu’un agent de la Direction nationale de la sûreté du territoire (DNST) est intervenu pour saisir les deux cassettes. « Quand j’ai demandé à l’agent de la DNST pourquoi il a confisqué mes reportages, il m’a répondu que c’est un ordre venant d’en haut », nous a déclaré le journaliste, qui est aussi photographe correspondant de l’AFP à Moroni.

Et lorsqu’il a tenté d’obtenir une explication auprès du directeur de la DNST, Abou Achiraf, qu’il a joint par téléphone, le journaliste n’en saura pas davantage. Ils seront préalablement visionnés par les services de la police nationale, avant toute restitution, lui aurait-on signifié.

Mais selon le photographe reporter, qui est aussi accrédité au journal gouvernemental “Al-Watwan”, la confiscation de ces documents audiovisuels « pourrait avoir un lien avec l’actualité brûlante de ces derniers jours, notamment le rejet par l’Assemblée nationale du projet de loi de citoyenneté économique, et la crise énergétique », qui s’amplifie dans le pays suite à la pénurie des hydrocarbures.

El-Had Said Omar, Agence comorienne de presse (HZK-Presse)

D’après les informations que nous avons pu recueillir, il apparaît que parmi les manifestants, certains auraient crié des slogans contre le gouvernement et le Président Sambi. Les restrictions actuelles suscitent dans la population comorienne une vague de protestation et de contestation. D’abord protestation sociale, ces mouvements, après surtout le projet de "vendre" la citoyenneté comorienne à 4.000 familles ressortissantes des Emirats Arabes Unis, sont devenus des contestations qui deviennent de plus en plus politiques.
NDLR

Ile de Mayotte

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus