Réaction du gouvernement des Comores au projet français de fin du droit du sol à Mayotte
Fin du droit du sol à Mayotte : « début d’une remise en cause de la soi-disant appartenance de l’ile Mayotte à la France »
16 février
Ce 13 février, le ministère des Affaires étrangères des Comores a donné sa position suite à l’annonce d’une réforme de la Constitution française pour supprimer le droit du sol à Mayotte.
Tout d’abord, « cette annonce ne concerne pas les Comoriens, qui à Mayotte sont chez eux ».
Rappelant le maintien de l’administration française depuis 1975 au mépris du droit et du respect des peuples, le gouvernement des Comores souligne que « la situation précaire et inquiétante qui perdure dans cette île ne peut donc être attribuée qu’à ceux qui en ont la gestion depuis toutes ces années ».
« Déplorant une décision qui remet en cause l’histoire de la France et des principes qui fondent la République, l’on est en droit de se demander si la volonté affichée de supprimer le droit du sol à Mayotte ne serait pas, enfin, le début d’une remise en cause de la soi-disant appartenance de l’ile Mayotte à la France ! »
« Le Ministre de l’Intérieur français vient d’annoncer une révision constitutionnelle destinée à supprimer Le droit du sol dans l’île comorienne de Mayotte, convaincu que cette mesure est la réponse idoine à la crise sécuritaire qui affecte cette Île depuis des années. Quoi qu’il en soit, cette annonce ne concerne pas les Comoriens, qui à Mayotte sont chez eux.
Inutile de rappeler, que cela fera bientôt 49 ans depuis que Mayotte est administrée par la France au mépris du droit international et des résolutions pertinentes de l’ONU, qui non seulement réaffirment l’unité et l’intégrité des Comores composées de 4 iles indépendantes, ÿ compris Mayotte, mais somment la France de respecter la souveraineté des Comores sur cette Île.
Inutile de rappeler aussi que cela fut bientôt 49 ans depuis que la France multiplie les consultations considérées comme nulles et non avenues par l’ONU, pour changer Mayotte, de statut en statut, jusqu’à l’admettre comme département français.
La situation précaire et inquiétante qui perdure dans cette île ne peut donc être attribuée qu’à ceux qui en ont la gestion depuis toutes ces années.
Ainsi, tout en déplorant une décision qui remet en cause l’histoire de la France et des principes qui fondent la République, l’on est en droit de se demander si la volonté affichée de supprimer le droit du sol à Mayotte ne serait pas, enfin, le début d’une remise en cause de la soi-disant appartenance de l’ile Mayotte à la France !
Quoi qu’il en soit, les Comores ne cesseront jamais de revendiquer Mayotte, un territoire comorien avec ses traditions, sa langue et sa culture, et ni le temps ni les modifications constitutionnelles ne pourront altérer une histoire millénaire, un destin partagé par les Comoriens des quatre îles sœurs.
Fait à Moroni, le 13 février 2024 »