La sécurité menacée à Mayotte

L’ACCDOM alerte le gouvernement de la situation à Mayotte

26 janvier 2021

Dans une lettre adressée au Premier ministre, Jean Castex, Maurice Gironcel, Président de l’ACCDOM a fait part de l’inquiétude des maires ultramarins concernant la situation à Mayotte sur le plan de la sécurité publique.

Alors que les élus mahorais ont alerté à de nombreuses reprises le Premier ministre, les moyens mis en œuvre restent "soit insuffisants, soit inadaptés".

Raison pour laquelle, les Maires des Outre-Mer, rassemblés au sein de l’Association des communes et collectivités d’Outer-mer (ACCDOM), "sont préoccupés et suivent avec intérêt les préconisations que votre gouvernement entend mettre en œuvre pour rassurer les élus, rassurer la population et ramener la sérénité dans ce département".

"Nous savons que les solutions ne sont pas si simples mais des actions expressives et efficaces doivent se mettre en place en étroite collaboration avec les élus", a écrit Maurice Gironcel.

En effet, depuis plusieurs jours, Mayotte est le théâtre de violences inouï laissant craindre une aggravation de la situation. La préfecture du 101ème Département de France a demandé le 24 janvier une intervention massive de la Gendarmerie "pour mettre fin aux violences de ces dernières 24 h et permettre aux habitants de retrouver la tranquillité publique".

Or Mayotte est le département français le moins diplômé, le plus touché par la pauvreté et celui qui a le plus de chômeurs, selon une récente synthèse de l’INSEE.

Dix ans après la départementalisation du territoire, 77% de la population mahoraise vit sous le seuil de pauvreté.

En effet, seuls 29,5% des Mahorais.es sont en emploi, ainsi sur 256 500 habitants, 22 500 sont au chômage, ce qui représente 30% de la population de l’île. A cela s’ajoute le travail au noir, avec deux tiers des entreprises de Mayotte qui sont informelles.

Enfin, Mayotte est l’un des départements français qui génère le moins de richesses, avec 2 milliards d’euros par an, et un PIB par habitant faible, avec une moyenne de 9380 euros par an.

Ce contexte économique et social tendu impose au gouvernement une prise en compte profonde des défis à relever pour les Mahorais. Le gouvernement doit prendre des mesures adaptées au territoire et à sa population pour un développement durable.


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