Stop Opération Wuambushu

La France « n’arrêtera pas » l’opération « Wuambushu »

25 avril 2023

La tension monte entre Paris et Moroni. Alors que les Comores ont fermé leur port aux bâteaux français, le préfet de Mayotte a fait part de sa détermination à mener l’opération très controversée de lutte contre l’immigration clandestine, en détruisant les bidonvilles et explusant les comoriens. Een dépit de l’opposition de l’Etat voisin des Comores.

La France « n’arrêtera pas » l’opération « Wuambushu » (« reprise » en mahorais) lancée à Mayotte au nom de la lutte contre la délinquance, l’immigration clandestine, et les bidonvilles.

« Les opérations (…) de lutte contre la délinquance et contre l’habitat insalubre, avec leurs conséquences sur l’immigration clandestine, on ne les arrêtera pas », a assuré Thierry Suquet lors d’un point presse, sur un parking de Tzoundzou, dans la banlieue de Mamoudzou.

Le représentant de l’Etat français a également dit espérer « reprendre rapidement » les rotations de bateaux vers l’île comorienne d’Anjouan. Pourtant les Comores ont refusé l’accostage d’un navire transportant une soixantaine de personnes. Selon le préfet, il y avait notamment parmi ces passagers des « gens qui rentraient aux Comores parce qu’ils étaient en situation illégale ».

Pourtant, le ministre comorien de l’Intérieur, Fakridine Mahamoud, s’y oppose toujours. Il a indiqué que « tant que la partie française décidera de faire des choses de façon unilatérale, nous prendrons nos responsabilités ».

Il a assuré qu’ « aucun expulsé ne rentrera dans un port sous souveraineté comorienne ». Le préfet de Mayotte dit de son côté espérer que la situation se résoudra par « le dialogue ». « On a des intérêts communs avec les Comores, qui sont en particulier la sauvegarde de la vie humaine en mer et le contrôle de l’immigration clandestine », a souligné ce dernier.

Près de 1.800 policiers et gendarmes, dont des centaines de renforts de France, sont exceptionnellement mobilisés à Mayotte pour cette opération controversée, à laquelle le gouvernement n’a pas officiellement donné de date de lancement ni de fin.

Des dénonciations ont été proféré par des habitants, ayant constaté des vols, des fouilles inutiles et des excès de brutalité et de violence excessive. La France prévoit de déloger des migrants en situation irrégulière des bidonvilles de Mayotte, 101e département français, et d’expulser les sans-papiers, en majorité des Comoriens – vers Anjouan, l’île comorienne la plus proche située à 70 km.

Dans les bidonvilles menacés de destructions, habitants et représentants de l’Etat se préparent à la première opération d’expulsion, prévue ce 25 avril à 6 heures du matin. Les deux députés de Mayotte, Estelle Youssouffa (Liot) et Mansour Kamardine (LR), ont apporté leur « soutien » à l’opération controversée, la première voyant dans les bidonvilles des « foyers d’insécurité, de violence, qui abritent les trafiquants et les gangs ».

A l’inverse, l’association Droit au logement (DAL) a appelé le 23 avril à stopper cette opération « brutale » et « anti-pauvres » et le collectif « Uni-e-s contre une immigration jetable » (UCIJ-2023), qui réunit 400 associations et syndicats, a dit lundi craindre « des violences et atteintes au droit ».


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