MAYOTTE l’oubliée, la preuve par la prime de noël

12 décembre 2020, par David Gauvin

La présence française à Mayotte date du 25 avril 1841. Ce territoire socialement hors norme, est devenu département français depuis le 28 mars 2003. Aujourd’hui plus de 17 ans après la départementalisation les droit sociaux ne sont toujours pas étendu. Il suffit de constater que la prime de noël pour les bénéficiaires du RSA y sera de 76,22 euros au lieu de 152,45 euros sur tout le territoire français.

Une départementalisation hasardeuse

Depuis le pacte de départementalisation acté fin 2003, les droit sociaux et en particulier le RSA a été étendu à Mayotte. La cour des comptes en 2016 dans un rapport constate que « La réforme aurait été insuffisamment préparée et pilotée donnant lieu à des conséquences économiques qui soulèvent des inquiétudes pour le futur. La départementalisation aurait nécessité d’être davantage préparée car Mayotte est très différente des autres départements et régions d’outre-mer. Le cent-unième département français est confronté à une croissance démographique importante liée à un très fort taux de chômage (36,6 %), ce qui provoque un retard certain face aux autres départements français. De plus, des incertitudes demeurent sur l’état civil et l’indisponibilité de se préparer face à la prise en charge des nouvelles compétences qu’offre l’État français (RSA, fonds de solidarité pour le logement, etc.) »

Des droits sociaux non étendus malgré une situation sociale désastreuse

L’île compte 84% de sa population qui vit sous le seuil de pauvreté.
Mais pourtant sur un territoire socialement hors norme et présentant autant de difficulté de développement l’égalité social aurait du être réalisée tout de suite. Mais comme à la Réunion, il a fallu des grandes manifestations pour qu’elle soit mis en place. Malgré tout les montants des minimas sont très inférieurs à ceux applicable en France.
RSA socle personne seule : 282,39 euros à Mayotte/ 550,93 en France
L’AAH et l’APCH n’ont été étendu qu’en 2017, mais l’accès au droit est encore très dure.
La CMU Complémentaire n’est pas appliquée à Mayotte.

Une situation sanitaire catastrophique

La capacité total de l’hôpital de Mayotte est de 411 lits, alors que seul le GHER compte 450 lits. L’île est le territoire français le plus dépourvu en termes de personnel médical, puisqu’on ne compte à Mayotte que 0,18 médecins pour 1 000 habitants, contre 2 en Métropole (et 1,8 à la Réunion. L’obésité est l’un des fléaux majeurs en matière de santé à Mayotte : selon l’ARS, près d’une femme sur deux (47%) est obèse, et une personne sur 10 est diabétique entre 30 et 69 ans. En conséquence, l’hypertension artérielle et le diabète ont une prévalence record sur le territoire.
Au vu du panorama, il n’est pas étonnant que l’épidémie de Covid ait flambé à Mayotte, et qu’un pont aérien mis en place vers la Réunion.

Face à cette situation, Mayotte mérite un plan de survie. Il est impensable en France d’imaginer la situation réelle des mahorais malgré une présence française sans discontinuité depuis 1841. Mayotte est bel et bien la grande oubliée de la République.

David Gauvin

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