La loi d’urgence pour Mayotte oblige le gouvernement à faire ce qu’il a refusé
Mayotte : Paris a un mois pour faire le bilan des morts de Chido
28 février
« Dans un délai d’un mois à compter de la promulgation de la présente loi, le Gouvernement remet au Parlement un bilan exhaustif de la catastrophe, incluant le nombre de personnes décédées, disparues, blessées et amputées lors du passage du cyclone Chido survenu dans la nuit du 13 au 14 décembre 2024. », précise l’article 35 de la Loi d’urgence pour Mayotte promulguée dans le « Journal officiel » du 24 février 2025.
Cette disposition oblige donc le gouvernement français à faire ce qu’il a refusé depuis le début : faire le bilan humain de la catastrophe. Ceci montre que les parlementaires estiment que le chiffre officiel de 40 morts est loin de correspondre à la réalité. Le nombre de 60000 morts avait été évoqué par Mayotte Première sur la base de données de secouristes avant que cette information soit retirée.
Par ailleurs, Paris devra également donner des informations sur les conséquences d’un autre refus, celui de l’égalité sociale. L’article 36 de la loi indique en effet que « le Gouvernement remet au Parlement, dans un délai de trois mois à compter de la promulgation de la présente loi, un rapport sur les disparités persistantes entre les montants des prestations sociales versés à Mayotte et ceux versés dans l’hexagone (en France - NDLR) et dans les autres départements d’outre-mer. Ce rapport évalue l’impact de ces écarts sur le niveau de vie des Mahorais et propose un calendrier concerté d’alignement des prestations sociales sur celles de l’hexagone (de France - NDLR) ».
Parmi les autres dispositions figure la prise en charge par Paris de la reconstruction et des réparations des écoles, collèges et lycées touchées par le cyclone Chido, à la place des communes et du Conseil départemental, l’assemblée unique de Mayotte :
« A Mayotte, jusqu’au 31 décembre 2027, par dérogation à l’article L. 2121-30 du code général des collectivités territoriales et aux articles L. 212-1, L. 212-4 et L. 212-5 du code de l’éducation, l’Etat ou un de ses établissements publics désigné par le ministre chargé de l’éducation nationale peut assurer la construction, la reconstruction, la rénovation, la réhabilitation, l’extension, les grosses réparations et l’équipement des écoles publiques des communes désignées par arrêté du ministre chargé de l’éducation nationale au regard des dégâts subis par les écoles à la suite du cyclone Chido ou des événements climatiques survenus entre le 13 décembre 2024 et le 13 mai 2025, à la demande des communes concernées. »
Une autre disposition vise à freiner la reconstruction de leur maison par les habitants qui n’ont pas la nationalité française et qui, selon Paris, sont présents illégalement sur ce territoire comorien administré encore par la France : « Jusqu’au 31 décembre 2025, à Mayotte, la vente par une entreprise à un particulier de tôles pouvant servir de matériau de construction est subordonnée à la présentation d’un titre d’identité et d’un justificatif de domicile ou du récépissé mentionné au I de l’article 13 ainsi qu’à la signature d’une déclaration par laquelle l’acheteur s’engage à utiliser ces matériaux pour la reconstruction ou la réfection de son logement et à s’abstenir de toute revente à un tiers. »
Voici d’autres mesures prévues par la loi d’urgence sur Mayotte :
« Dans les conditions prévues à l’article 38 de la Constitution, le Gouvernement est autorisé à prendre, par voie d’ordonnance, dans un délai de trois mois à compter de la promulgation de la présente loi, toute mesure relevant du domaine de la loi destinée, pendant une durée limitée ne pouvant excéder deux ans, à modifier et à adapter les règles de construction et de lutte contre les locaux ou installations constituant un habitat informel au sens de l’article 1er-1 de la loi n° 90-449 du 31 mai 1990 précitée pour mieux tenir compte des caractéristiques et des contraintes propres au territoire de Mayotte afin de faciliter et d’accélérer les opérations de reconstruction ou de réfection des constructions, aménagements et installations dégradés ou détruits en raison des événements climatiques survenus entre le 13 décembre 2024 et le 13 mai 2025 ainsi que de renforcer l’évacuation et la démolition des locaux ou installations constituant un habitat informel. »
Marchés publics sans publicité
« Peuvent être négociés sans publicité mais avec mise en concurrence préalable les marchés de travaux soumis au code de la commande publique qui sont nécessaires à la reconstruction ou à la réfection des équipements publics et des bâtiments affectés par le cyclone Chido survenu à Mayotte les 13 et 14 décembre 2024 ou par les événements climatiques survenus entre le 13 décembre 2024 et le 13 mai 2025 et qui répondent à un besoin dont la valeur estimée est inférieure à 2 millions d’euros hors taxes. »
Suspension du recouvrement forcé des impôts impayés
« Du 14 décembre 2024 au 30 juin 2025, les procédures de recouvrement forcé relatives aux créances dont sont redevables les personnes physiques et les personnes morales fiscalement domiciliées ou dont le siège social est situé dans le Département de Mayotte et dont le recouvrement incombe aux comptables publics sont suspendues.
Les pénalités et les majorations prévues en cas de retard de paiement des impôts ne sont pas applicables au titre de la période allant du 14 décembre 2024 au 30 juin 2025 pour les impôts dont sont redevables les personnes physiques et les personnes morales fiscalement domiciliées ou dont le siège social est situé à Mayotte et dont la moitié au moins du chiffre d’affaires est réalisée à Mayotte. Cette période peut être prolongée par décret jusqu’au 31 décembre 2025, pour tout ou partie des redevables, en considération de leur situation économique et financière et, pour les entreprises, de leur appartenance à une même catégorie en fonction de leur taille et de leur activité. »
22 mars, par Rédaction Témoignages
À la demande du ministre d’État, ministre des Outre-mer, Manuel Valls, un réexamen approfondi de la situation des communes touchées par le cyclone (…)
22 mars, par Christian Fontaine
Tikok ek Tikarl na poin dé kamarad i antann bien konmsa ! Kisoi la pli i tonm, kisoi solèy i flanm, zot i mars toultan ansanm konm sousout ek la (…)
22 mars, par Rédaction Témoignages
En réponse à la catastrophe naturelle par le cyclone Garance, qui a durement frappé notre île, Maurice Gironcel, en tant que Maire de (…)
22 mars, par Rédaction Témoignages
Les déclarations de François Bayrou contre toute remise en cause de l’âge de départ à la retraite fixé à 64 ans révèlent une nouvelle fois (…)
22 mars
Dans un document initialement dévoilé par Le Monde, le gouvernement a présenté un projet de barème aux conseils départementaux. Ce barème pourrait (…)
22 mars, par Justin
Mézami zot i koné kan wi fé in n’afèr i fo sa lé klèr. Si sé in sha i fo wi oi li bien sou toute son koutur é wi oi si sa i bote aou pou vréman. (…)
18 mars, par Rédaction Témoignages
Réunie le vendredi 14 mars 2025 sous la Présidence d’Huguette Bello, la commission permanente a voté de nouvelles mesures pour répondre aux (…)
18 mars, par Rédaction Témoignages
Professeure retraitée de l’Éducation Nationale, Docteure en civilisation, Consultante sénior en anthropologie culturelle, Conseillère scientifique (…)
18 mars, par Rédaction Témoignages
Le 18 décembre 2024 lors du meeting de lutte organisé à l’occasion de la Journée Internationale des Migrant.e.s, nos organisations et collectifs (…)
18 mars
Amélie de Montchalin a soutenu le premier ministre, François Bayrou, qui avait estimé la veille qu’il n’était pas possible de revenir à cet âge (…)
19 mars, par Rédaction Témoignages
Retrouvez un extrait du texte d’Elie Hoarau, "L’ère de la responsabilité : La Réunion à l’heure du choix" : Les quatre vieilles colonies La (…)
19 mars, par Rédaction Témoignages
La loi du 19 mars 1946 érigeant les quatre « vieilles colonies » de Guadeloupe, Guyane, Martinique et La Réunion en départements, adoptée à (…)