Etude de l’INSEE sur les migrations

Plus d’un adulte sur deux vivant à Mayotte n’y est pas né

11 mars 2017

L’INSEE a présenté ce vendredi 10 mars une étude sur la population de Mayotte. Les mobilités sont très prégnantes à Mayotte et recomposent la population : en 2015, plus d’un adulte sur deux vivant à Mayotte n’y est pas né. Les natifs d’Anjouan sont les plus nombreux (30 %). Quatre résidents sur dix, âgés de 18 à 79 ans, sont ainsi de nationalité étrangère, la moitié d’entre eux étant en situation administrative irrégulière. L’émigration est également forte.

En 30 ans, la population de Mayotte a été multipliée par 3. Cette croissance démographique n’est pas terminée.

Les mobilités sont très prégnantes à Mayotte et recomposent la population : en 2015, plus d’un adulte sur deux vivant à Mayotte n’y est pas né. Parmi eux, les natifs des Comores sont les plus nombreux : ils représentent 42 % de la population du département. Les personnes nées à Anjouan, l’île des Comores la plus proche de Mayotte, sont majoritaires (30 %), et bien plus nombreuses que les natifs des îles plus éloignées de Grande Comore ou de Mohéli (12 %).

Les personnes nées en France forment une part faible de la population mahoraise (8 %). Parmi les natifs de l’étranger, 15 % ont la nationalité française de naissance ou par acquisition.

25 % des natifs ont émigré

Au-delà des flux importants d’immigration, la forte émigration des jeunes natifs de Mayotte vers la France, et dans une moindre mesure vers La Réunion, contribue également à transformer et recomposer la population de Mayotte. En 2012, 26 % des adultes natifs de Mayotte résidant en France vivent hors du département, principalement en France et à La Réunion. Près de la moitié des 18-24 ans sont dans ce cas (45 %), soit une proportion bien plus élevée qu’aux Antilles et à La Réunion (33 % et 20 %). La mobilité des jeunes est donc plus forte à Mayotte que dans les autres DOM. Sans cette émigration, les natifs de Mayotte seraient majoritaires parmi les adultes résidant à Mayotte (57 % contre 45 % actuellement).

À Mayotte, la moitié des natifs âgés de 25 à 34 ans ont déjà vécu au moins six mois à l’extérieur de l’île ; ce n’est le cas que de 20 % des 45 ans ou plus. Ils ont résidé le plus souvent en France (63 %) et dans une moindre mesure à La Réunion (28 %). Ils ont souvent bénéficié des nouvelles « aides publiques à la mobilité » : c’est le cas de 60 % des « natifs de retour » âgés de 25 à 34 ans, soit une proportion nettement supérieure à celle des générations plus âgées. En moyenne, ces jeunes ont séjourné cinq ans hors du territoire mahorais.

60 % des habitants ont la nationalité française

Quatre résidents sur dix, âgés de 18 à 79 ans, sont ainsi de nationalité étrangère, la moitié d’entre eux étant en situation administrative irrégulière. C’est parmi les Comoriens que l’on compte la plus grande part d’étrangers « sans titre ». Très élevé chez les plus jeunes, le taux d’irrégularité administrative diminue fortement avec l’âge, passant de 74 % chez les 18-24 ans à 30 % pour les 45 ans ou plus. Cet écart reflète notamment la durée de présence sur le territoire (les plus jeunes sont aussi arrivés plus récemment). La grande majorité de ces étrangers « sans titre » déclarent ainsi aspirer à une régularisation de leur situation administrative et un peu plus de la moitié en ont déjà fait la demande.

(Source INSEE)

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