Situation catastrophique à Mayotte

Plusieurs syndicats alertent sur « la situation explosive »

4 juin

Les numéros uns de plusieurs syndicats (CFDT, CGT, CFE-CGC, Unsa, Solidaires et FSU) ont alerté le gouvernement sur « la situation explosive » à Mayotte, dévasté par le cyclone Chido en décembre, et exigé que « les lois de la République » s’y appliquent, dans une lettre adressée lundi au gouvernement.

« L’heure est à la reconstruction mais depuis six mois nos équipes constatent que passés les travaux d’urgence, les chantiers n’avancent plus », ont-ils écrit dans ce courrier adressé aux ministres Manuel Valls (Outre-mer) et Catherine Vautrin (Travail, Santé et Solidarités), et envoyé à la presse lundi soir.

Les centrales syndicales citent notamment « les dessertes de la barge, indispensables pour relier l’île de Petite-Terre à celle de Grande-Terre, toujours très limitées », « le Centre Hospitalier de Mayotte (qui) n’a toujours pas été mis hors d’eau », ainsi qu’une « prise en charge sanitaire des habitants, et notamment des accouchements, indigne ».

« Par manque d’enseignants et de places dans les établissements, les élèves ne sont pris en charge qu’à mi-temps dans les écoles (et seulement trois heures par jour pour l’école élémentaire) », ont-ils déploré, rappelant que « Mayotte est le territoire le plus pauvre de France ».

«  Nous vous alertons solennellement car la situation à Mayotte est explosive. Les habitants de l’île n’en peuvent plus d’être traités comme des citoyens de seconde zone », ont souligné les signataires parmi lesquelles Marylise Léon (CFDT), Sophie Binet (CGT) et François Hommeril (CFE-CGC).

« Il faut prendre la mesure des besoins immenses de l’archipel notamment en matière de services publics, si on veut le sortir de la crise que le cyclone Chido n’a fait qu’amplifier », affirment-ils encore.

Les syndicaux ont exigé « que les lois de la République s’appliquent pleinement à Mayotte en commençant par celles concernant l’immigration ». Ils demandent la fin du visa territorialisé « qui enferme ses détenteurs à Mayotte et les empêche de rejoindre la métropole ».

« La convergence sociale doit être mise en place au plus vite, en commençant par mettre fin à l’abattement du Smic mahorais dès 2026 », ont demandé ces derniers.

En décembre, le passage du cyclone Chido a fait 40 morts officiels et causé 3,5 milliards d’euros de dommages sur l’archipel.

La semaine dernière, le Sénat a adopté le projet de loi-programme du gouvernement pour « refonder » Mayotte, un texte prévoyant près de quatre milliards d’euros d’engagements financiers de l’État pour l’archipel dévasté, dont le volet migratoire et sécuritaire a suscité beaucoup de débats dans l’hémicycle.


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