Une baisse insuffisante

168 millions d’enfants travaillent dans le monde

8 octobre 2013

Un nouveau rapport de l’OIT montre que la lutte contre le travail des enfants est en bonne voie, même si l’objectif d’en éliminer les pires formes d’ici 2016 ne sera pas atteint au rythme actuel.

Un nouveau rapport de l’Organisation internationale du Travail (OIT), “Mesurer les progrès de la lutte contre le travail des enfants”, indique que le nombre d’enfants qui travaillent à travers le monde a diminué d’un tiers depuis 2000, passant de 246 millions à 168 millions. Nonobstant, ces progrès ne suffiront pas à éliminer les pires formes de travail des enfants d’ici 2016, un objectif sur lequel la communauté internationale s’était accordée grâce à l’OIT.

« Nous avançons dans la bonne direction, mais les progrès sont encore trop lents. Si nous voulons vraiment mettre un terme au fléau du travail des enfants dans un futur proche, nous devons redoubler d’efforts ensemble. Il existe 168 millions de bonnes raisons pour cela », déclare le Directeur général de l’OIT, Guy Ryder.

Les dernières estimations de l’OIT, publiées quelques jours avant la Conférence mondiale sur le travail des enfants qui s’ouvre aujourd’hui à Brasilia, montrent que l’essentiel des progrès a été accompli entre 2008 et 2012, quand le chiffre mondial a reculé de 215 à 168 millions.

Plus de 80 millions dans des métiers dangereux

Plus de la moitié des 168 millions d’enfants qui travaillent dans le monde sont engagés dans des activités dangereuses, activités qui mettent directement en péril leur santé, leur sécurité et leur développement moral. Actuellement, le nombre d’enfants qui effectuent des travaux dangereux s’élève à 85 millions, contre 171 millions en 2000.

Le travail dangereux est souvent considéré comme l’équivalent des pires formes de travail des enfants puisque les enfants employés à des travaux dangereux représentent l’immense majorité de ceux en proie aux pires formes de travail des enfants.

Le rapport identifie un certain nombre d’actions qui ont permis de réaliser des progrès dans la lutte contre le travail des enfants ces dernières années. Les choix politiques et les investissements qui les accompagnent en matière d’éducation et de protection sociale semblent particulièrement pertinents pour faire reculer le travail des enfants.

Des espoirs

Parmi les autres facteurs figurent la détermination politique des gouvernements, le nombre croissant de ratifications des deux Conventions de l’OIT concernant le travail des enfants, des choix politiques forts et des cadres législatifs solides.

« Personne ne peut s’attribuer seul le mérite de ce résultat, parce que nombreux sont ceux qui ont attiré l’attention sur les effets négatifs du travail des enfants sur la croissance économique, l’avenir de nos sociétés et les droits des enfants. Cependant, le rôle de l’OIT à la tête de ce combat contre le travail des enfants, à travers ses normes et son système de supervision, ses conseils, son renforcement des capacités et son action directe, mérite une mention spéciale » , a conclu Constance Thomas, Directrice du Programme international de l’OIT pour l’abolition du travail des enfants (IPEC).

Quelques chiffres

- Le nombre global d’enfants en situation de travail a diminué d’un tiers depuis l’année 2000, passant de 246 millions à 168 millions. Plus de la moitié d’entre eux, c’est-à-dire 85 millions, effectuent des travaux dangereux (ils étaient 171 millions en 2000).

- La région d’Asie-Pacifique continue à enregistrer les plus grands nombres d’enfants (presque 78 millions ou 9,3% de toute la population d’enfants), mais l’Afrique sub-saharienne continue à être la région avec la plus forte incidence de travail des enfants (59 millions, plus de 21%).

- Il y a 13 millions (8,8%) d’enfants astreints au travail en Amérique latine et les Caraïbes, tandis qu’ils sont 9,2 millions (8,4%) dans la région du Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.

- L’agriculture continue à être de loin le secteur avec le plus grand nombre d’enfants astreints au travail (98 millions, ou 59%), mais le nombre d’enfants dans les services (54 millions) et l’industrie (12 millions) n’est nullement négligeable — principalement dans l’économie informelle.

- Le travail des enfants chez les filles a diminué de 40% depuis 2000, alors que chez les garçons, la diminution est de 25%.
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