Conflit Hamas-Israël : intensification des combats

20 hôpitaux sur 36 à Gaza ne sont plus opérationnels

13 novembre 2023

Le nombre de blessés augmente quotidiennement, alors que le système de santé est « à genoux », et que les forces israéliennes bombardent les hôpitaux.

Les appels au cessez-le feu se multiplient face à l’intensification des combats autour des hôpitaux à Gaza, au moment où la guerre déclenchée par l’attaque meurtrière du Hamas en Israël le 7 octobre est le 11 novembre dans sa sixième semaine.

De violents combats entre les troupes israéliennes et des combattants de l’organisation islamiste, Hamas, se sont poursuivis autour de l’hôpital al-Shifa dans la ville de Gaza, le plus important du territoire, selon un correspondant de l’AFP.

De plus, dans le cadre d’une escalade israélienne à grande échelle contre les hôpitaux de la bande de Gaza, l’hôpital Al-Shifa et ses environs sont constamment visés par les bombardements de l’armée israélienne, qui prétend "que l’hôpital abrite un quartier général de militants palestiniens", ce que le gouvernement de Gaza a démenti à plusieurs reprises.

L’ONG Médecins sans frontières (MSF) a annoncé sur X qu’"au cours des dernières heures, les attaques contre l’hôpital al-Shifa se sont intensifiées de façon dramatique", et a évoqué une situation "catastrophique" à l’intérieur de l’établissement. Le 10 novembre, le Hamas a fait état de 13 morts dans une frappe sur l’hôpital al-Shifa où ont tenté de se réfugier des civils, comme dans d’autres hôpitaux du territoire.

« Le système de santé est à genoux »

Lors de la 7ème réunion du Conseil de sécurité, les ambassadeurs, les chefs de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et du Croissant-rouge palestinien ont rapporté de terribles nouvelles de Gaza et réclamé que cessent les bombardements.

Le chef de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a renouvelé ses appels à un cessez-le-feu, soulignant que le système de santé de la bande de Gaza est "à genoux". Il a déclaré qu’il comprenait parfaitement la colère et le chagrin du peuple israélien après les attaques "barbares" du Hamas. L’assassinat de 1 400 personnes est "incompréhensible", a-t-il ajouté, se disant préoccupé par le sort des otages toujours détenus.

Il a également déclaré comprendre aussi la colère, le chagrin et la peur des habitants de Gaza, qui subissent "la destruction de leurs familles, de leurs maisons, de leurs communautés et de la vie qu’ils ont toujours connue".

La situation sur le terrain à Gaza est sombre, selon le Dr Tedros, où les hôpitaux effectuent des opérations sans anesthésie. Il a cité la statistique d’un enfant tué toutes les dix minutes. "Personne n’est en sécurité nulle part", a-t-il formulé.

Depuis le début du conflit, l’OMS a recensé plus de 250 attaques contre des centres de santé à Gaza et 25 en Israël. Plus de 100 employés de l’ONU ont été tués.

La moitié des hôpitaux de Gaza ne fonctionnent plus du tout, et les autres sont en surrégime, a assuré l’OMS. "Le système de santé est à genoux", a martelé le chef de l’OMS.

De son côté, Marwan Jilani, Directeur général du Croissant-Rouge palestinien, a fait état d’une propagation de maladies et d’une infestation croissante des plaies par des vers en citant le cas d’un enfant présentant une infection oculaire. Tout cela ne saurait cependant décrire à ses yeux les "horreurs absolues", le traumatisme et les cicatrices psychologiques de dormir chaque nuit sous des bombardements.

Des tirs nourris sur l’hôpital Al-Qods à Gaza

A Gaza, 14 000 civils déplacés, plus de 400 malades et blessés, ainsi que les équipes médicales et la direction du Croissant-Rouge se trouvent à l’hôpital Al-Qods.

Le générateur principal a été coupé le 8 novembre à cause du manque de carburant. Le risque est "très sérieux" de perdre tous les patients en unités de soins intensifs et les enfants placés dans des incubateurs.

Le Croissant-Rouge palestinien a déclaré le 10 novembre l’hôpital Al-Qods, à l’ouest de la ville de Gaza, a été la cible de tirs nourris, après que les chars israéliens se sont positionnés à 20 mètres de l’établissement de santé.

C’est ce qu’ont montré des vidéos partagées par le personnel de l’hôpital sur la plateforme X. "Des tirs nourris et des bombardements d’artillerie ont visé l’hôpital Al-Qods, faisant plusieurs blessés parmi les déplacés à l’intérieur de l’établissement", a indiqué l’une des employés de l’hôpital.

Cette dernière a indiqué que "les chars sont désormais à 20 mètres de l’hôpital qui a été encerclé de tous côtés. Maintenant, personne ne peut y entrer ou sortir".

La même source a souligné que "la situation à l’hôpital est catastrophique, car à l’intérieur se trouvent 14 000 personnes déplacées, pour la plupart des enfants et des femmes".

Le Croissant-Rouge palestinien a appelé "la communauté internationale et les institutions humanitaires à intervenir immédiatement et d’urgence pour protéger son personnel travaillant à l’hôpital Al-Qods".


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