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La dynamique du “non” au Traité constitutionnel européen se renforce
23 mai 2005
Hier, à une semaine du référendum, 201 personnes issues de tous les milieux socioprofessionnels ont déjà signé l’Appel des 200 de La Réunion lancé par le Collectif pour le “non”. Ce dernier tenait hier une conférence de presse pour expliquer le sens de cet appel ainsi que pour faire le point sur la campagne électorale, à une semaine du vote.
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J-7 : la mobilisation pour une Europe sociale ne faiblit pas. Dans cette dynamique, le Collectif pour le “non” a présenté hier à la presse l’Appel des 200 de La Réunion. À une semaine du référendum sur le traité établissant une Constitution pour l’Europe, 201 personnes ont déjà signé cet appel. Salariés du privé, fonctionnaires, travailleurs privés d’emploi, retraités, responsables associatifs, chefs d’entreprise, agriculteurs, syndicalistes, élus ou militants politiques, tous se lèvent pour dire que "face à la mondialisation libérale et aux firmes transnationales, nous avons besoin d’Europe". "Mais celle qui se fait aujourd’hui n’est pas l’Europe dont nous avons besoin", précisent les signataires de l’appel.
L’Appel des 200 est une initiative lancée dans toute la République afin de montrer "qui est sur le terrain pour militer pour le “non” de gauche", explique Laetitia Marchais, présidente d’ATTAC Réunion. La responsable associative souligne également la diversité des signataires.
Défendre la diversité culturelle
L’Appel affirme notamment que "les peuples ne se reconnaissent pas dans cette pseudo Europe qui a le marché pour idole et la négociation secrète pour liturgie. Il est urgent de sortir de cet engrenage". Au contraire, les signataires de l’Appel des 200 sont "des partisans résolus d’une Europe du droit pour toutes et tous à l’emploi, mobilisée contre le chômage, la précarité et la dégradation du cadre de vie". Ils se mobilisent pour "une Europe qui renforce les garanties sociales, met en œuvre un développement économique compatible avec les équilibres écologiques, défend la diversité culturelle, respecte la laïcité et veille à la stricte application de l’égalité entre les hommes et les femmes". Cela passe par voter “non” dimanche prochain, afin de rejeter un traité constitutionnel qui est "une grande menace pour l’idée européenne elle-même".
En plus, l’Appel des 200 à La Réunion comporte un “additif lié aux Régions ultra-périphériques” qui revient sur les insuffisances de l’article III-424 du traité. "Cet article n’offre donc aucune garantie sérieuse à l’ensemble des RUP en matière de services publics, d’emploi, d’investissements structurants qui font pourtant cruellement défaut à La Réunion".
Pas contre l’Europe
Didier Bourse, d’ATTAC Réunion, revient pour sa part sur l’actualité de la campagne. Il souligne que "le “non” reste majoritaire dans les sondages". Il ne faut pas perdre de vue que "ceux qui suivent le “non” ne sont pas contre l’Europe", mais bien au contraire ils pensent qu’"une Europe sociale va se dégager". "C’est une nouvelle dynamique, une dynamique d’espoir et de solidarité" qui s’affirme selon Didier Bourse qui ajoute qu’un des arguments des tenants du “oui”, à savoir l’isolement de la France, ne tient pas. Il suffit de regarder l’avance considérable du “non” dans les sondages aux Pays-Bas, or, les Néerlandais votent quelques jours après nous. Un peu plus loin, en Pologne, le “non” est aussi devant, "alors que l’on sait que les Polonais ont besoin, comme La Réunion, que la solidarité européenne s’applique", précise le membre du collectif.
"Là où il y a référendum, la population est favorable au “non”, alors que dans les pays qui ont choisi la ratification parlementaire, les députés votent “oui” : c’est une rupture entre l’élite politique et la population", note le représentant d’ATTAC-Réunion. Pour Laetitia Marchais, cela montre que "la grande victoire est de relancer le débat politique par le haut. Les citoyens sont capables de comprendre que l’Europe libérale n’est pas pour eux".
"Notre “non” est profondément européen", souligne-t-elle avant de conclure : "dire “non”, c’est créer une dynamique pour reconstruire une gauche porteuse d’une véritable alternative".
Manuel Marchal
Paroles de signataires
Au cours de la conférence de presse d’hier, plusieurs signataires de l’Appel des 200 à La Réunion ont été invités à s’exprimer.
Marie-Cécile Seigle-Vatte, élue des Verts
Élue des Verts, Marie-Cécile Seigle-Vatte estime que la montée du “non” "a fait perdre le cap aux dirigeants nationaux". Ces derniers soutiennent maintenant le “oui” de la même façon que les dirigeants de l’UMP ou du PS, alors que le résultat du vote des militants avaient été un “oui” critique.
Marie-Cécile Seigle-Vatte a rappelé les principes contenus dans l’appel : "Notre “Non” est européen, écologiste, altermondialiste et solidaire". Car "ce traité doit être combattu par les écologistes" pour plusieurs raisons.
Tout d’abord parce qu’il sacralise le productivisme, la croissance pour la croissance au détriment de la maîtrise de l’énergie. Ensuite, les orientations en faveur du nucléaire ne sont pas abrogées. L’accroissement de la productivité agricole profite aux multinationales au détriment des paysans. Les biens communs comme la culture sont réduits à l’état de marchandise. Le lien à l’OTAN et l’encouragement aux investissements militaires sont affirmés. Enfin, "ce traité, élaboré en cercle fermé, ne peut être le geste fondateur de la fédération de citoyens européens que nous appelons de nos vœux".
Marie-Cécile Seigle-Vatte appelle les écologistes qui partagent ces raisons à voter “non” dimanche prochain.
Hilaire Maillot, conseiller régional
Pour l’élu de la majorité régionale, le texte soumis à référendum dimanche prochain n’offre pas d’ouverture en faveur de la société. "Ce qui est présenté est uniquement en faveur des grosses entreprises", affirme-t-il, "à la majorité régionale, nous ne pouvons pas marcher là-dedans".
Avec cette Constitution, "la France, l’Outre-mer, et encore plus La Réunion sont pénalisés", soutient Hilaire Maillot. "À la Région, nous sommes avec vous sans détour", conclut-il en s’adressant aux initiateurs de l’Appel des 200 à La Réunion.
Éric Soret, syndicaliste FSU
Insistant sur le fait que "la CGTR et la FSU font campagne pour le “non”", Éric Soret revient sur "l’affolement du camp du “oui” qui n’a pas d’argument de fond, alors que nous expliquons le texte et son contexte". Pour Éric Soret, en constitutionnalisant des politiques économiques comme la lutte contre l’inflation, ce traité montre que ses priorités "sont à l’inverse de ce qu’il faut pour lutter contre le chômage".
"Le bilan du libéralisme, c’est 8,9% de chômage en moyenne en Europe", poursuit le syndicaliste. "Les 25-50 ans sont majoritairement pour le “non”", indique Éric Soret, "or c’est dans cette tranche d’âge que l’on retrouve la population des travailleurs. Les femmes aussi sont majoritairement contre le texte".
"La charte des droits fondamentaux a été remaniée à l’insu de ses auteurs", note l’enseignant, "elle ne garantit pas la laïcité". Pour Éric Soret, il est important dimanche prochain de "faire entendre un “non” syndical".
Jean-Paul Panechou, M.A.R.
"À La Réunion, la situation est invivable avec 100.000 chômeurs. Le projet de traité constitutionnel marque le désengagement des États dans la lutte contre le chômage. Jusqu’à présent, l’État doit garantir le droit au travail. Dans le projet, on a juste le droit de travailler et la liberté de rechercher un emploi.
Par ailleurs, l’euro coûte cher. Les Réunionnais souffrent de la hausse du coût de la vie.
Avec le traité constitutionnel, on cherche à construire une puissance militaire et économique pour s’opposer aux États-Unis, à l’Inde et à la Chine. Pourtant, dans le même temps, des grandes entreprises européennes comme Renault délocalisent leur production en Inde. La prochaine voiture à bas prix Renault, la Logane, sera vendue 10.000 euros à La Réunion. Elle coûtera à Renault 3.000 euros, car en Inde les travailleurs à la chaîne sont payés un euro de l’heure".
Le Collectif pour le “Non”
Le Collectif pour le “Non” à ce traité constitutionnel est composé de AC !, Agir pou nout tout, Association initiatives dionysiennes, Alternatifs, ATTAC, FSU, MARON, Priorité socialiste Réunion, Pour une République sociale, RADIUM, SNEP, SNETAP, SUD Éducation, Union des démocrates et socialistes réunionnais.
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