Catastrophe de Fukushima
3 ans après, un bilan humain désastreux
12 mars 2014, par
Le 11 mars 2011, un tsunami a entrainé un important accident nucléaire dans l’ouest du Japon. Trois ans après la triple catastrophe : un séisme, un tsunami et un accident nucléaire, le Japon est encore en train de décontaminer la zone et de reconstruire.
Les conséquences du tsunami sur la centrale de Fukushima devraient persister durant quarante années, au cours desquelles, les autorités japonaises doivent faire face à d’importants défis comme la population exposée aux radiations, le stockage des déchets nucléaires et la précarité de la centrale de Fukushima Daiichi
Un bilan humain inquiétant
La correspondante du journal « Libération » a fait état du bilan humain de la catastrophe du tsunami, où 15.884 personnes sont décédées et 6.100 ont été blessé. Sur le bilan officiel, 9.537 morts viennent de la préfecture de Miyagi. 2.633 individus sont toujours portés disparus et recherchés par des équipes de volontaires.
D’après une enquête du quotidien « Asahi Shimbun », cité par « Libération », dans les préfectures d’Iwate, de Miyagi et de Fukushima, 2.973 personnes sont décédées suite à de la fatigue physique ou psychologique, ou encore du stress, depuis le 11 mars 2011. Les conséquences de la radiation, ont conduit à du stress et des dépressions post-traumatiques chez 33,8% des garçons et filles âgés de 3 à 5 ans, d’après le ministère de la Santé.
De plus, des enquêtes mettent en avant une hausse des divorces, des familles séparées, de l’alcoolisme et des suicides, depuis trois ans. Au lendemain de la catastrophe, le gouvernement avait promit la construction de 30.000 logements, seul 3% ont été réalisé. Près de 267.000 personnes vivent encore dans des habitats temporaires et des préfabriqués.
Les antinucléaires toujours mobilisés
Dimanche 9 mars, des milliers de personnes ont manifesté à Tokyo à l’approche du troisième anniversaire de la catastrophe de Fukushima. Les manifestants antinucléaires se sont rassemblés dans le parc Hibiya au cœur de la capitale, à deux pas des ministères et autres bâtiments gouvernementaux, avant de marcher vers le Parlement, a expliqué l’Agence France Presse.
Les manifestants ont dénoncé l’industrie nucléaire et le Premier ministre Shinzo Abe. « L’énergie nucléaire est une ressource de base importante », affirme à de nombreuse reprise, le Premier ministre conservateur Shinzo Abe, pour qui « les réacteurs jugés sûrs devront être remis en exploitation ». Arrivé au pouvoir fin 2012, son gouvernement a décidé de supprimer le projet du précédent gouvernement de centre-gauche de « zéro nucléaire » d’ici à 2040.
Yasuro Kawai a expliqué à l’AFP qu’il n’y a plus « aujourd’hui d’électricité d’origine nucléaire au Japon. Si nous poursuivons cette politique du zéro nucléaire et si nous faisons des efforts pour promouvoir l’énergie renouvelable et investissons dans les technologies à faible consommation d’énergie, il est possible de vivre sans le nucléaire ».
40 ans avant la fin de la contamination
Entre 3.000 à 4.000 personnes travaillent tous les jours à Fukushima, « dans des conditions incroyablement pénibles », d’après les observateurs. Ils déblayent, installent des équipements, construisent un mur souterrain, retirent le combustible usé des piscines d’entreposage ou trient simplement les vêtements, chaussures, masques et casques.
Une zone est interdite sur un rayon de 30 kilomètres autour de la centrale. Tout un espace agricole auparavant réputé pour son riz, son bœuf ou ses pêches est désormais contaminé depuis la fusion de trois réacteurs de la centrale de Fukushima Daiichi. En dépit des progrès réalisés sur une partie du site, le chaos persiste près des réservoirs d’eau contaminée.
La radioactivité est très importante dans les réacteurs détruits par le tsunami, si bien que les employés ne devraient pas s’y rendre d’aussi tôt pour décontaminer. D’après Dale Klein, ex-président de l’Autorité américaine de régulation nucléaire et membre d’un comité de suivi de la crise, la gestion de l’eau contaminée « n’est toujours pas satisfaisante », parce que « quatre pas en avant, deux en arrière » sont faits. Ce dernier a expliqué à l’agence de presse Reuters que « chaque nouvelle fuite d’eau ruine presque toute la confiance un peu regagnée ». Les yeux se tournent vers Tepco, la compagnie détentrice de la centrale, afin qu’elle en fasse plus et plus vite. Car près de 450.000 tonnes de liquide radioactif sont accumulés dans 1.200 réservoirs disséminés sur le site.
Céline Tabou