Pour l’OIT, il faut améliorer la gouvernance des migrations de main-d’œuvre

4,3 millions de travailleurs immigrés en Amérique latine et dans les Caraïbes

2 septembre 2016

Le nombre de travailleurs migrants augmente rapidement. Il existe des couloirs migratoires dans cette région où circulent des personnes hors de toute légalité et sans protection. Il est urgent d’aborder la dimension sociale des migrations, déclare le Directeur régional de l’OIT.

Au cours des cinq dernières années, le nombre de travailleurs immigrés vivant en Amérique latine et dans les Caraïbes est passé de 3,2 à 4,3 millions, tandis que beaucoup d’autres empruntaient les axes migratoires vers d’autres régions ; cela se traduit par des défis et des opportunités à prendre en compte de toute urgence, conclut un nouveau rapport de l’OIT.

Les Latino-américains utilisent les axes migratoires pour se rendre dans d’autres régions. Aux Etats-Unis, sur un total de 45 millions de migrants, 21 millions sont originaires d’Amérique latine. En Espagne, 1 étranger sur 3 vient d’Amérique du Sud, selon des sources citées par le rapport.

L’étude de l’OIT, « Migrations de main-d’œuvre en Amérique latine et dans les Caraïbes » (La migración laboral en América Latina y el Caribe ), identifie un système complexe de 11 grands axes de mobilité des travailleurs et les analyse : neuf d’entre eux sont des axes Sud-Sud, reliant des pays de la région, et 2 sont des axes Sud-Nord, extrarégionaux, avec les Etats-Unis et l’Espagne pour destinations.

Selon le rapport, ces axes évoluent en permanence en raison des « changements dans l’interdépendance économique et sur les marchés du travail », et se développent en termes de volume, de dynamisme et de complexité.

« La recherche de nouveaux débouchés professionnels est à coup sûr la principale motivation des migrants. Néanmoins, les politiques migratoires relèvent souvent du paradigme du contrôle des frontières et de la sécurité nationale et ne prennent pas en compte la dimension sociale », a déclaré le Directeur régional de l’OIT, José Manuel Salazar, à l’occasion du lancement du rapport dans la capitale mexicaine.

En outre, dans ces pays, « il existe un divorce net entre les politiques d’emploi et les politiques relatives aux migrations de main-d’œuvre et il est maintenant urgent qu’elles deviennent complémentaires », a rappelé M. Salazar.

Il a ajouté que « rares sont les pays de la région qui ne participent pas à ces mouvements migratoires – comme pays d’origine, de transit ou de destination ».

232 millions de migrants dans le monde

Sur 232 millions de migrants dans le monde en 2015, 150 millions (64 pour cent) sont des travailleurs migrants, selon les données mondiales de l’OIT.

Vingt-sept pour cent (environ 41 millions) d’entre eux vivent en Amérique – 37 millions en Amérique du Nord et 4,3 millions en Amérique latine et dans les Caraïbes.

« C’est un phénomène complexe, il y a des pays de transit et d’origine dans la région, ainsi que des pays de destination ; il s’accompagne de défis et génère fréquemment des difficultés et des inquiétudes mais il est aussi porteur d’opportunités qu’il faut saisir », a déclaré le Directeur régional de l’OIT.

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