Un article de Salim Lamrani

50 vérités sur Ernesto « Che » Guevara -5-

26 juin 2017, par Salim Lamrani

Le « guérillero héroïque » cubano-argentin perdure dans la mémoire collective comme symbole de résistance à l’oppression.

En 1964, le Che renonce à ses fonctions au sein du gouvernement révolutionnaire afin de reprendre la lutte armée en Amérique du Sud. Les conditions n’étant pas encore réunies, Fidel Castro lui propose de partir en Afrique, au Congo, où Patrice Lumumba venait d’être assassiné par la CIA trois ans auparavant. Situé au centre de l’Afrique, doté de frontières avec neuf pays, le Congo pouvait être le noyau révolutionnaire qui s’étendrait à tout le continent.

En 1965, Guevara écrit la lettre d’adieu à Fidel Castro dans laquelle il renonce définitivement à ses fonctions et à la nationalité cubaine et fait part de sa volonté de faire la révolution dans d’autres contrées. La lettre sera rendue publique en octobre 1965 lors du Premier congrès du Parti communiste cubain.

En avril 1965, Guevara arrive en Tanzanie, base arrière des révolutionnaires congolais. La présence du leader argentin sur le champ de bataille suscite l’inquiétude chez les chefs de la rébellion congolaise en raison des implications internationales. De la même manière, alors que ces derniers passent la majeure partie de leur temps à Dar es Salaam, en Tanzanie, Guevara leur rappelle par sa présence qu’un chef doit être parmi ses hommes en première ligne de combat. L’expérience congolaise qui durera neuf mois sera un « échec » selon le Che, en raison des luttes internes, du manque de discipline au sein des insurgés et de la décision unilatérale de la Tanzanie de cesser d’approvisionner les rebelles. Dans une lettre au Président Julius Nyerere, Guevara exprime son incompréhension et sa colère : « Cuba a offert une aide sujette à l’approbation de la Tanzanie. Vous avez accepté et l’aide est devenue effective. Elle était sans conditions ni limites dans le temps. Nous comprenons les difficultés de la Tanzanie aujourd’hui, mais nous ne partageons pas votre point de vue. Cuba ne recule pas face à ses engagements et ne peut pas accepter une fuite honteuse en abandonnant son frère dans le malheur à la merci des mercenaires ».

Après un séjour à Prague, Guevara retourne secrètement à Cuba où il décide de partir pour la Bolivie, alors sous le joug de la dictature du général René Barrientos. L’objectif est de lancer un mouvement insurrectionnel qui s’étendrait à toute l’Amérique du Sud.

Le 7 novembre 1966, Guevara commence la rédaction de son journal de Bolivie. Au total, 47 combattants, dont 16 Cubains, composent l’Armée de libération nationale de Bolivie et occupent la zone montagneuse du sud-est du pays près du fleuve Ñancahuazú.

En mars 1967, l’arrestation de deux déserteurs met en alerte le régime militaire qui sollicite l’aide des Etats-Unis pour capturer Guevara et ses hommes. Le même mois débute les combats entre la guérilla et l’armée bolivienne, qui inflige de sérieuses pertes à la troupe d’insurgés.

Le 20 avril 1967, l’armée arrête Régis Debray et Ciro Bustos, deux membres du réseau de soutien de la guérilla. Tous deux sont soumis à des actes de torture et donnent des informations qui permettent au régime de localiser les révolutionnaires.

Mario Monje, secrétaire général du Parti communiste bolivien, censé apporter une aide logistique et humaine à la troupe, abandonne Guevara et les guérilleros à leur sort.

Loin de se résigner, Guevara lance son célèbre « Message aux peuples du monde » et exhorte les révolutionnaires à « créer deux, trois, de nombreux Vietnam ».

En août 1967, la colonne n°2 est anéantie par l’armée et Guevara se retrouve seul avec une vingtaine de combattants à la tête de la colonne n°1.

À suivre

Salim Lamrani

Docteur ès Etudes Ibériques et Latino-américaines de l’Université Paris IV-Sorbonne, Salim Lamrani est Maître de conférences à l’Université de La Réunion, et journaliste, spécialiste des relations entre Cuba et les Etats-Unis.

Son nouvel ouvrage s’intitule Fidel Castro, héros des déshérités (Paris, Editions Estrella, 2016) et comporte une préface d’Eduardo Galeano.

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