Un article de Salim Lamrani

50 vérités sur Gabriel García Márquez -2-

10 août 2017, par Salim Lamrani

L’écrivain colombien, génie du réalisme magique dont les écrits ont marqué à jamais l’histoire littéraire universelle, s’est éteint au Mexique le 17 avril 2014 à l’âge de 87 ans.

Après deux années d’études de Droit, il abandonne l’Université pour se dédier à son autre grande passion : le journalisme. « Quand j’ai commencé la troisième année de Droit, cela ne m’intéressait plus car j’étais totalement passionné par la littérature et le journalisme ». Entre 1948 et 1952, il travaille en tant que reporter pour les journaux El Universal puis El Heraldo à Barranquilla. « Je suis arrivé au journalisme car il permet de raconter des choses […]. Il faut considérer le journalisme comme un genre littéraire », souligne-t-il.

En 1954, il retourne à Bogotá où il est engagé comme reporter et critique de cinéma par le journal El Espectador. En 1955, García Márquez révèle la vérité sur la tragédie du navire de guerre A.R.C. Caldas. Il publie une série de quatorze chroniques à ce sujet, basées sur des entretiens avec Luis Alejandro Velasco, un marin ayant survécu au drame qui a coûté la vie à sept personnes tombées à la mer. García Márquez y démontre non seulement tout son talent d’écrivain et de conteur mais détruit également la version officielle du naufrage selon laquelle la tragédie serait due aux mauvaises conditions climatiques. En réalité, le pont du navire était surchargé de marchandises de contrebande (appareils électroménagers ramenés des Etats-Unis) et la rupture d’un câble avait fait tomber huit hommes à la mer. La révélation de ce scandale suscite l’ire du régime militaire et García Marquez est envoyé à Europe en tant que correspondant pour fuir d’éventuelles représailles. En 1970, ce récit sera publié sous le titre Journal d’un naufragé.

Avant de s’envoler pour l’Europe, Gabriel García Márquez publie en 1955 son premier roman, Des feuilles dans la bourrasque, qui est salué par la critique, mais qui est un échec commercial. Pour ce roman, « le plus sincère et le plus spontané », où il évoque pour la première fois ce village imaginaire appelé Macondo, le jeune écrivain ne reçoit « même pas un centime de droits d’auteur ».

Garcia Márquez visite plusieurs pays d’Europe occidentale et du monde socialiste et publie plusieurs reportages dans El Espectador.

L’écrivain colombien s’installe ensuite à Paris en 1957. Son séjour dans la capitale française revêt une importance transcendante : « Ce qui a été important pour moi à Paris a été la perspective que la ville m’a donnée de l’Amérique latine. Là-bas, je n’ai pas cessé d’être un caribéen, mais un caribéen qui s’est rendu compte de ce qu’était sa culture ». C’est dans la capitale française, berceau de la Révolution, que débute son engagement politique : « J’ai pu me passer de tous les engagements que j’avais avec la littérature et je me suis centré sur l’engagement politique ». Grâce à son ami Nicolás Guillén, poète cubain, il s’intéresse à la Révolution de Fidel Castro qui secoue le joug de la dictature militaire de Fulgencio Batista.

A Paris, Gabriel García Márquez vit dans des conditions économiques précaires et il est contraint de fouiller les poubelles pour s’alimenter. En pleine guerre d’Algérie, il fréquente les indépendantistes du Front de Libération National. Il est même arrêté et malmené par la police française qui l’avait pris pour un « rebelle algérien ».

Salim Lamrani


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