Plus de 5 millions d’expulsés

72 ans après la Nakba, les Palestiniens toujours privés de leurs terres

16 mai 2020, par Mathieu Raffini

Nous célébrions le 15 mai le triste 72e anniversaire de la Nakba, qui a mené suite à l’annexion de leurs terres à l’expulsion de près de 800.000 Palestiniens. En effet, à cette date, le gouvernement israélien a décidé de l’annexion de nombreux territoires, notamment de Jérusalem qui n’étaient pas comprise dans le premier plan de partage de la Palestine. Cela faisait suite à une stratégie élaborée par les services paramilitaires israéliens de détruire par l’occupation militaire et de dépeupler les principales villes à majorité palestinienne de l’ouest et à proximité de Jérusalem.

Cette catastrophe, qui n’a malheureusement été que le début des souffrances endurées par le peuple palestinien fait qu’ils sont aujourd’hui plus de 5 millions à avoir dû quitter leur pays en attendant des jours meilleurs pour leur peuple. Aujourd’hui encore, ils subissent toujours la guerre sans fin, la colonisation de leurs territoires et la non-reconnaissance de leur existence par Israël.
Ainsi, si la Bande de Gaza n’est plus officiellement occupée, elle reste toujours sous une énorme pression et un blocus permanent de la part de l’Etat d’Israël, mettant sa population dans une grande précarité. De plus, la Cisjordanie continue à être en grande partie occupée et des colonies ne cessent de s’installer sur ce territoire palestinien. Jérusalem a quant à elle été annexée par Israël dans son entièreté.

Cette politique menée par le gouvernement israélien continue d’être soutenue par les puissances occidentales, et en particulier par les Etats-Unis. Ainsi, alors qu’il y a un certain consensus à ne pas reconnaitre Jérusalem comme étant la capitale d’Israël, du fait que selon la communauté internationale son statut doit être négocié entre les peuples palestinien et israélien, les Etats-Unis ont décidé il y a deux ans d’y déplacer leur ambassade.
Plus grave encore, au début de l’année, Trump a proposé un plan qui n’est rien d’autre que celui d’annexer une grande partie de la Cisjordanie ainsi que Jérusalem sous couvert de la mise en place d’un plan visant à la paix, qu’il vient en réalité d’enterrer avec ce même plan.

Toutefois, un maigre espoir pour le peuple palestinien est apparu le 30 avril. En effet, la Cour Pénale Internationale par la voix de sa procureure en chef a reconnu le droit au peuple palestinien à poursuivre l’Etat d’Israël pour crimes de guerre dans les territoires palestiniens, position qui si elle se confirme pourrait amener à de grandes avancées, ne serait-ce que pour la reconnaissance au niveau international du peuple palestinien et de son droit à disposer d’un Etat.

Quoi qu’il en soit, plus que jamais nous avons une nécessité de défendre le peuple palestinien comme tout peuple opprimé afin de faire reconnaitre leur droit à disposer d’eux-mêmes, à vivre en paix et dans de bonnes conditions dans leur pays.

Mathieu Raffini

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Messages

  • Merci à Mathieu pour cet opportun et salutaire rappel ; je sens que je vais faire grincer quelque dents , mais depuis deux mois où nous avons passé notre temps , ici à La Réunion , à nous regarder le nombril et à nous lamenter sur notre confinement - excusez - moi , mais en termes de confinement physique , social et psychologique , je crois pouvoir dire de quoi je parle depuis quinze ans en ce domaine - , s ’ il est un peuple qui a été pour le moins confiné , dans tous les domaines et les acceptions que ce mot peut recouvrir , c ’ est bien le peuple palestinien . Nous mêmes , sans vouloir tomber dans la culpabilisation facile , avons - nous été à la hauteur , face à tous les mensonges , les désinformations , les passivités , etc ...dont ce malheureux peuple a été victime ? Merci mille fois à Mathieu d ’ avoir réouvert ce dossier dont il va
    bien falloir reparler dans les jours à venir .
    Jean - Paul Ciret


Témoignages - 80e année


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