Epidémie hors de contrôle

887 morts du virus Ebola

6 août 2014, par Céline Tabou

Depuis quelques jours, certaines capitales internationales ont recommandé à leurs ressortissants d’éviter tout voyage non essentiel dans les trois pays touchés : le Liberia, la Sierra Leone et la Guinée. Paris a de son côté ajouté à la liste, le Nigeria. Des compagnies aériennes ont d’ailleurs refusé de desservir certaines destinations de la région.

L’équipement de protection d’un travailleur sanitaire de MSF est désinfecté à la sortie de l’unité d’isolement réservée aux malades atteints d’Ebola, à Kailahun. Photo : Tommy Trenchard/IRIN

Conakry a accueillit vendredi 1er août le sommet régional, parmi lesquels les trois pays touchés, ainsi que la Côte d’Ivoire et l’OMS (Organisation mondiale de la santé) dans le but de mettre en place des mesures d’isolement des communautés rurales les plus touchées. Ainsi, les forces de sécurité interdiront à toute personne montrant les symptômes de la maladie de sortir d’un périmètre où se concentrent 70% des 1.323 cas, dont 729 mortels, recensés à ce jour.

Un virus « hors de contrôle »

La directrice générale de l’OMS, Margaret Chan, a expliqué au quotidien « Les Echos » que les efforts pour lutter contre l’épidémie sont « encore insuffisants », en raison d’un manque de communication et de suivi des contacts. Le bilan humain et socio-économique est selon cette dernière « catastrophique » et le risque de propagation à d’autres pays « réel ». Pour cette dernière, tout dépendra de la « manière dont les choses vont être expliqué aux gens » pour éviter la contagion.
Le bilan du virus Ebola s’est alourdit ces derniers, pour atteindre 887 morts, a annoncé, lundi 4 août, l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Pour l’heure, l’épidémie a contaminé 1.603 personnes, elle serait la plus mortelle jamais observées, depuis la découverte du virus en 1976 au Congo. L’OMC a fait état de 358 morts en Guinée, 255 au Liberia, 273 en Sierra Leone et un au Nigeria.
Face à cette situation, la Banque mondiale a annoncé, lundi 4 août, avoir débloqué un fonds d’urgence de 200 millions de dollars pour aider les pays touchés à contenir la propagation de l’épidémie. Cependant, deux jours plutôt, Médecins sans frontières a assuré que l’épidémie était « hors de contrôle ». Il a un « réel risque de voir de nouveaux pays touchés », a affirmé l’ONG.
La Banque mondiale a mobilisé 200 millions de dollars en urgence pour aider la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone à contenir l’épidémie d’Ebola, indique un communiqué publié lundi à Washington.

Une aide de 200 millions d’euros

Le président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, médecin spécialisé dans les maladies infectieuses, a exprimé son inquiétude en affirmant que « de nombreuses vies sont en danger si on ne parvient pas à stopper l’épidémie d’Ebola dans son élan », dans un communiqué de presse. Ce dernier a annoncé l’aide financière alloué aux pays et indiqué qu’il surveillait « en permanence l’effet meurtrier de la maladie et je suis très attristé de voir qu’elle touche des travailleurs médicaux, des familles et des communautés ».
Les aides iront à l’achat de matériel médical, au paiement du personnel soignant ainsi qu’à la mise en place d’un système de veille médicale et de laboratoires dans les régions touchées. De plus, le fonds servira à aider les communautés économiquement affectées par l’impact de la maladie, a précisé la Banque mondiale.
D’après les estimations faites par le Fonds Monétaire International (FMI) et l’institution de développement, la Guinée pourrait perdre un point de croissance de son Produit Intérieur brut (PIB) qui passerait de 4,5% à 3,5% à cause de l’épidémie. D’ailleurs, dans les trois pays touchés, le secteur agricole est le premier impacté par l’épidémie, car les travailleurs fuient les régions atteintes, tandis que le commerce transfrontalier est ralenti, que des mines ont été fermées et que des vols ont été annulés.

Céline Tabou

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