Un sixième de la production mondiale menacée par une maladie

98 millions de dollars pour contenir la grave menace pesant sur la banane

19 octobre 2017

Un champignon risque de décimer l’ensemble de la production mondiale de bananes, ce qui entraînerait d’importantes pertes commerciales et aurait des répercussions sur les moyens d’existence des 400 millions de personnes qui dépendent du fruit le plus exporté au monde pour se nourrir ou encore pour tirer leurs revenus.

L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et ses partenaires, Bioversity International, l’Institut international de l’agriculture tropicale et le Forum mondial de la banane, ont lancé vendredi un programme mondial requérant 98 millions de dollars afin de contenir et de faire face à cette nouvelle souche - Tropical Race 4 (TR4) - de la jaunisse fusarienne.

Il s’agit d’une maladie insidieuse qui peut rester pendant plusieurs années dans les sols et se propager vers d’autres champs de diverses manières, à savoir par le biais de matériel de plantation infecté, par l’eau, les chaussures, les outils ou encore les véhicules agricoles.

« Il s’agit d’une menace majeure pesant sur la production de banane dans plusieurs régions du monde. Nous devons agir vite afin d’éviter sa progression et soutenir les pays déjà affectés dans leurs efforts visant à faire face à la maladie. Améliorer la résilience à long terme des systèmes de production de bananes pourra uniquement être fait en continuant la surveillance, en adoptant des stratégies de confinement efficaces, en renforçant les capacités nationales et en améliorant la collaboration internationale en vue de mettre en œuvre des méthodes intégrées de gestion de la maladie », a déclaré le Directeur de la Division de la production et de la protection des plantes à la FAO, Hans Dreyer.

La jaunisse fusarienne TR4 a été détectée pour la première fois en Asie du Sud-Est dans les années 90 et a depuis été identifiée sur 19 sites dans 10 pays, dont le Mozambique, en Afrique subsaharienne, et d’autres au Proche-Orient et en Asie du Sud. Le programme mondial cible initialement 67 pays et a pour objectif d’éviter sa progression, tout en y faisant face.

Sans une intervention coordonnée, les scientifiques estiment que la maladie pourrait affecter jusqu’à 1,6 million d’hectares de bananes d’ici 2040, ce qui représente un sixième de l’actuelle production mondiale, dont la valeur est estimée annuellement à 10 milliards de dollars. Le programme vise à réduire les zones potentiellement affectées de 60 pour cent.

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