Courrier des lecteurs

A quels jeux joue Biden ?

7 juin 2022, par Ary Yée-Chong-Tchi-Kan

Mercredi 1er juin, les patrons des grandes banques américaines se sont réunis pour sonner le tocsin.

Selon différentes sources, le patron de la puissante banque JPMorgan Chase, Jamie Dimon, a déclaré qu’il prépare son établissement à faire face à un « Ouragan ». Il conseille à tout le monde d’agir dans le même sens, en soulignant que l’éclairci actuel est trompeur. Pour lui, il ne fait aucun doute, l’ouragan est là et « fonce vers nous ». Il y voit 2 causes : l’augmentation des prix de matières premières, exacerbée par la guerre en Ukraine, et les décisions de la Fed de réduire brutalement des surplus de dollars en circulation, après avoir abusé de la planche à billet et inondé les marchés comme de vulgaires faussaires. Il fallait bien entretenir l’illusion d’une prospérité quand on vit au-dessus de ses moyens, avec une dette colossale de 30 000 milliards de dollars !

Quelques jours avant, le 26 mai, The Washington Post publie un long article :« Ukrainien volunteer fighters in the east feel abandonned ». Il est signé de Sudarsan Raghavan, un reporter de premier plan. Les détails qu’il fournit montrent qu’il est bien informé et, surtout, il a été autorisé de divulguer des faits et des opinions. Cela ressemble à une confrontation entre Biden, le décideur politique, et les militaires, qui devront en supporter les conséquences.

On peut ainsi noter dans l’article « la partie du plan de Biden visant à provoquer la Russie dans une guerre comme moyen de renforcer la position des États-Unis en Europe a bien fonctionné ». Zelensky a été instrumentalisé pour atteindre cet objectif. L’auteur avance une interrogation : « combien de temps la coalition de l’Ouest tiendra-t-elle lorsque l’inflation, la pénurie d’énergie et la faim s’installeront ? ». Son pessimisme repose sur la fragilité de l’unité européenne pendant que « la Russie se porte mieux que ce que l’on attendait ».

Sa conclusion est la suivante : « Quel est le plan de Biden maintenant que les choses s’effondrent ? L’escalade vers une guerre plus large est une option, mais le risque est bien plus élevé que les gains potentiels. Pourtant, pour Biden, c’est peut-être la seule voie qu’il est prêt à emprunter ».

Une telle perspective fait froid dans le dos car Biden, le politique, est celui qui a permis le retour des Talibans en Afghanistan après 20 ans d’occupation par la plus grande coalition militaire mondiale, dont l’OTAN. Il en est réduit à voler 7 milliards de dollars que les Afghans ont en réserve aux États-Unis pendant que la population crie famine, et que l’avenir de 10 millions de femmes et jeunes filles a été brisé.

Cet irresponsable s’est imposé à la direction de l’Union européenne qui va être entraînée dans son aventure anti-chinoise. Il a réussi à briser la sécurité énergétique des Européens qui n’avait jamais été entravée, même pendant la guerre froide. Biden, réussira-t-il à briser le pont ferroviaire Chine-Europe ? L’an dernier, 15 000 trains de marchandises ont relié les 2 grands marchés de consommation. C’est un réseau sécurisé et très avantageux. Mais dans les 2 cas, énergie et marchandises, les États-Unis n’en retirent aucun profit direct. Alors, il vaut mieux détruire tout ce qui peut enrichir un concurrent.

Après ça, ils viendront bavarder sur la liberté du commerce, le libre échange, le droit de propriété, la protection des investissements et des investisseurs, etc. On peut comprendre la panique qui s’est installée chez les banquiers, peu habitués à réfléchir à une économie réelle, avec des taux d’intérêts réels, dans un monde multipolaire.

Ary Yee Chong Tchi Kan

A la Une de l’actuUkraine

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus