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par le Dr Raymond Vergès

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Accélérer la transformation de l’agriculture et de la santé en Afrique grâce au secteur de l’eau

20 millions de personnes supplémentaires reliées à l’eau potable

jeudi 30 juillet 2020


Du Mozambique (au Sud) au Maroc (au Nord), 20 millions d’Africains vivant dans les zones rurales et urbaines ont eu accès pour la première fois à l’eau potable grâce aux projets financés par la Banque africaine de développement, indique un rapport d’évaluation publié récemment par l’évaluation indépendante du développement (IDEV) de la Banque.


Cet accès à l’eau potable est particulièrement important en cette période de pandémie de Covid-19, car la propagation du virus est étroitement liée à l’eau et à l’assainissement. Garantir un accès fiable à l’eau potable pour boire et se laver les mains peut réduire la transmission du coronavirus et aider les gens à rester en bonne santé. Mais aujourd’hui, environ 2,2 milliards de personnes n’ont pas accès à un approvisionnement en eau géré en toute sécurité, et la plupart se trouvent dans les régions les plus pauvres d’Afrique. En outre, plus de 750 millions d’africains n’ont pas accès à un assainissement amélioré. Ces défis liés à l’eau et à l’assainissement risquent d’être encore aggravés par la crise liée au changement climatique en Afrique et d’exacerber la situation actuelle de pandémie de Covid-19. Pour relever ces défis, la Banque a investi 4,5 milliards d’Unités de compte au cours des dix dernières années afin de promouvoir un accès universel et équitable à une eau potable sûre et abordable et à un assainissement adéquat et équitable - l’un des principaux Objectifs de développement durable (ODD 6).
La pandémie de Covid-19 en cours, affecte également la production agricole, avec un impact négatif sur la sécurité alimentaire et la nutrition. L’insécurité alimentaire pourrait tuer plus de personnes en Afrique que le Covid-19. À titre de comparaison, le taux de mortalité dû au Covid-19 dans le pays le plus touché en Afrique est d’environ 0,06 à 0,08%, soit moins d’un dixième de point de pourcentage. En 2017, dix pays d’Afrique ont perdu plus de 1% de leur population totale à cause de décès prématurés dus à la malnutrition, principalement des enfants et des femmes. Selon le rapport d’évaluation d’IDEV, les projets de la Banque dans le domaine de la gestion de l’eau (en agriculture) ont joué un rôle clé dans la réduction de la corvée d’approvisionnement en eau à des fins domestiques et agricoles, et dans l’augmentation de la production et de la productivité agricoles en termes de diversification des cultures agricoles. Ils ont également augmenté les revenus des bénéficiaires des projets. La gestion de l’eau agricole peut aider les agriculteurs africains à optimiser la production, à nourrir une population en croissance rapide et à accélérer la reprise après la pandémie de Covid-19, ce qui rend les leçons de cette évaluation particulièrement pertinentes.

Malgré ces résultats positifs, la Banque peut faire davantage pour relever les défis de l’Afrique et accélérer le développement humain et économique du continent. L’évaluation d’IDEV fournit des leçons clés pour améliorer les interventions de la Banque dans le secteur de l’eau et accélérer la transformation à long terme du secteur de l’agriculture et de la santé en Afrique.

IDEV a mené quatre évaluations liées au secteur de l’eau : trois évaluations groupées de projets (approvisionnement en eau et assainissement dans des contextes ruraux et urbains, et gestion de l’eau agricole) et une évaluation du secteur de l’eau. Ces évaluations résument les éléments probants, les conclusions et les leçons tirées d’une évaluation indépendante de l’appui fourni par la Banque africaine de développement au secteur de l’eau sur une période de 12 ans (2005-2016), couvrant plus de 400 opérations à travers le continent pour un coût total de 8,2 milliards de dollars américains.

L’un des principaux facteurs de succès relevés par l’évaluation est que l’adoption d’approches pilotées par les bénéficiaires est pertinente lorsqu’elle est appliquée de manière cohérente. L’étendue et la qualité de la collaboration avec les parties prenantes locales sont importantes. Au Ghana, par exemple, la participation active des membres de la communauté tout au long de la mise en œuvre du projet a été notée. Cela a été rendu possible grâce à la participation de plus de 600 000 membres de la communauté aux diverses activités du projet liées à la sensibilisation et à la compréhension de l’approche axée sur la demande.

L’évaluation a également identifié certains obstacles au succès d’une intervention dans le secteur de l’eau. Par exemple, la réalisation des résultats de développement peut être compromise par une mauvaise prestation de services, une capacité humaine insuffisante, un financement et une performance limités de la composante assainissement et hygiène ou le manque d’évaluation appropriée des risques critiques du secteur de l’eau. De plus, la mauvaise qualité des études de faisabilité, a eu des conséquences sur la conception du projet et sur sa mise en œuvre.
Dans l’ensemble, avoir une vision à long terme des interventions dans le domaine de l’eau est primordial pour le suivi post-réalisation de la fonctionnalité des installations et de la durabilité des résultats, indique IDEV.

Ces leçons peuvent fournir des réponses rapides à la crise sanitaire actuelle et servir pour la sécurité alimentaire, en accélérant la transformation à long terme du secteur agricole et de la santé en Afrique.


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