Après le passage d’Irène près de New York

Adapter pour mieux prévenir les risques

30 août 2011, par Céline Tabou

Pendant trois jours, New York aura été paralysée dans l’attente de l’ouragan Irène qui n’a finalement pas eu les effets craints. Le maire Michael Bloomberg a exprimé son optimisme vis-à-vis d’une rapide remise en état des installations, « tout compte fait, on s’en sort plutôt bien », a-t-il déclaré.

Cinq millions de foyers et bureaux ont été privés d’électricité et plusieurs états ont du faire face à des inondations et l’abattement de milliers d’arbres. L’ouragan Irène a fait au moins 21 morts sur la côte est des États-Unis. Le Centre national des ouragans a dégradé le cyclone en dépression tropicale lundi vers 3 heures GMT, alors que son centre était à 165 km au sud de la ville de Québec et progressait vers le nord avec des vents de 80 km/h. Dans une allocution, le président américain, Barack Obama, a alerté des risques de crue des rivières, provoquée par le passage de la tempête, « je veux que chacun comprenne que ce n’est pas fini ».

Anticiper aurait évité une telle situation

En dépit de toutes les mesures prises, l’ouragan Irène aura épargné la Grosse Pomme et comme l’a indiqué le "New York Times", « les habitants se souviendront d’Irène pour ce qu’elle n’a pas fait, pas pour ce qu’elle a fait ». Reprenant la liste faite par le journal américaine, "Le Monde" retranscrit « les fenêtres [qui] ne se sont pas brisées, le métro [qui] n’a pas été inondé, le réseau d’eau [qui] n’a pas explosé. Il n’y a pas eu de morts dans les cinq quartiers de la ville et les fleuves autour de Manhattan n’ont pas débordé ». Cependant, l’ouragan devrait coûter 5 à 7 milliards aux assureurs pour des dommages sur les habitations, voitures et pour les entreprises.
De vendredi à lundi, la capitale financière et ville la plus peuplée des États-Unis a retenu son souffle. Aéroports, métros et activités ont été stoppés, les autorités ont évacué plus de 300.000 New-Yorkais et ont appelé les habitants à quitter la ville. Cette évacuation massive met en évidence le manque d’anticipation face aux catastrophes naturelles, mais aussi la nécessité d’adapter la société à de tels évènements.
Le coût financier de l’arrêt brutal de l’économie n’a pas encore été indiqué, mais une chose est certaine, les autorités fédérales devraient mettre en place une politique d’adaptation dans l’aménagement du territoire, l’architecture et la hausse du niveau de la mer. L’alerte de New York aura permis d’alerter les Américains, qui n’ont pas ratifié le protocole de Kyoto, qu’avec une prise en compte des changements climatiques et un aménagement anticipé, une telle catastrophe aurait eu des conséquences moins importantes.

L’adaptation, au cœur des préoccupations

Au moment même, où le groupe BASIC appelle les pays riches à diminuer leurs émissions de gaz et a alerté sur la nécessité de signer un nouveau protocole de Kyoto afin de réduire les effets du réchauffement de la planète. En rendant leurs territoires moins vulnérables face aux dérèglements climatiques, à travers le reboisement, un aménagement du territoire adapté au sol, des évacuations des eaux mais également protégeant les zones littorales sujettes à la hausse du niveau de la mer et aux effets des tempêtes.
Comme l’a expliqué Paul Vergès, président de l’Onerc, lors de sa conférence sur les changements climatiques, l’urbanisation doit s’inscrire dans une stratégie particulière qui ne met pas en danger les habitants lors de catastrophes naturelles ainsi que préserver les zones à risques.
Le développement de l’urbanisation et la hausse démographique n’ont pas seulement des effets à l’étranger, La Réunion vit cette même évolution. C’est pour cette raison que le président de l’Onerc alerte depuis plus de dix ans sur les conséquences du réchauffement climatique. En plus, d’une pluviométrie dense qui entraine chaque année son lot d’inondation, la hausse du niveau de l’océan, la sécheresse et l’intensification des cyclones ont un impact direct sur la vie des Réunionnais, qui devront changer pour que les conséquences de ces catastrophes ne conduisent à des difficultés économique, politique et sociale plus importantes.

Céline Tabou

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