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Un article de Salim Lamrani paru dans l’Humanité : « La plus belle cause de l’Humanité : la contribution de Cuba à la libération de l’Afrique et à la lutte contre l’Apartheid » -2-
11 octobre 2018, par
Après le soutien à la libération et à l’indépendance de l’Algérie, la seconde partie de l’article de Salim Lamrani paru dans l’Humanité évoque la solidarité de Cuba avec les luttes au Congo, en Guinée-Bissau, au Cap Vert et en Ethiopie.
En 1961, les Etats-Unis commanditèrent l’assassinat de Patrice Lumumba, leader indépendantiste du Congo belge. Lauwrence Devlin, Chef du Bureau de la CIA dans le pays, reconnut la responsabilité de Washington : « Je devais procéder à une élimination physique, c’est-à-dire assassiner Lumumba. J’ai immédiatement demandé qui avait donné ces instructions et la réponse a été qu’elles venaient du Président Eisenhower ». Avec la complicité de la Belgique et des troupes des Nations unies, le Premier Ministre congolais fut assassiné par Mobutu, lequel instaura une dictature qui durerait jusqu’en 1997, avec le soutien des Etats-Unis.
Les forces lumumbistes déclenchèrent alors un mouvement insurrectionnel à travers le pays sous le leadership de Laurent-Désiré Kabila, chef de la rébellion congolaise. Kabila sollicita alors l’aide de Cuba pour lutter contre le régime de Mobutu soutenu par les nations occidentales. En avril 1965, Che Guevara, à la tête d’une colonne de 120 combattants cubains, arriva au Congo pour soutenir la guérilla. Sa présence dura huit mois et six internationalistes cubains tombèrent au combat.
Mais le combat était inégal entre une rébellion affaiblie et un régime disposant du soutien militaire des Etats-Unis et des mercenaires blancs payés par Washington. Cléophas Kamitatu, alors Ministre de l’Intérieur de Mobutu, fut chargé de mater les insurgés : « Nous avons organisé une opération de récupération du pays en utilisant l’armée [et] les mercenaires […] payés par les Etats-Unis ».
Face à l’offensive de l’armée de Mobutu, la Tanzanie, qui soutenait la guérilla, demanda le départ de Guevara et de ses hommes, lesquels durent s’exécuter en novembre 1965. L’expérience congolaise fut un « échec » selon le Che, en raison des luttes internes, du manque de discipline au sein des insurgés et de la décision unilatérale de la Tanzanie de cesser d’approvisionner les rebelles.
Dans une lettre, Guevara exprima son incompréhension et sa colère :
« Cuba a offert une aide sujette à l’approbation de la Tanzanie. Vous avez accepté et l’aide est devenue effective. Elle était sans conditions ni limites dans le temps. Nous comprenons les difficultés de la Tanzanie aujourd’hui, mais nous ne partageons pas votre point de vue. Cuba ne recule pas face à ses engagements et ne peut pas accepter une fuite honteuse en abandonnant son frère dans le malheur à la merci des mercenaires ».
La même année, en 1965, Amilcar Cabral, leader révolutionnaire du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée Bissau et du Cap-Vert (PAIGCV), reçut une aide militaire de Cuba pour ses guérilleros dans leur lutte contre le colonialisme portugais. Dès 1966, suite à la Conférence tricontinentale qui eut lieu à Cuba et qui réunit les mouvements révolutionnaires du Tiers-monde, La Havane dépêcha plusieurs dizaines d’instructeurs, de techniciens et de médecins auprès de la guérilla du PAIGCV, afin de former et de soigner les combattants guinéens. La guerre d’usure lancée par Cabral contre l’occupation portugaise déclencha la Révolution des Œillets en avril 1974 contre la dictature de Salazar, orchestrée par d’anciens capitaines ayant servi en Guinée Bissau. Elle sonna le glas de la présence coloniale du Portugal en Afrique, contribuant ainsi à l’indépendance de la Guinée Bissau en 1974, ouvrant la voie à la libération du Mozambique et de l’Angola.
Pedro Pires, Président du Cap-Vert de 2001 à 2011, a exprimé l’hommage de son peuple pour les Cubains :
« Durant notre lutte de Libération nationale, nous avons bénéficié de la solidarité indéfectible de Cuba. Personne ne peut rester indifférent face à la contribution cubaine, et particulièrement de Fidel Castro, pour la libération de l’Afrique. Je me suis moi-même formé à Cuba et j’ai fait ma formation militaire là-bas. Les Africains ont une dette morale et une dette d’honneur vis-à-vis de Cuba, de Fidel et de ses combattants internationalistes ».
Pour sa part, Maneca Santos, membre du Comité central du PAIGC, souligna l’apport décisif de Cuba « durant la lutte de libération nationale ». La Havane a joué un rôle prépondérant « dans les luttes dans les anciennes colonies portugaises, particulièrement en Guinée Bissau et au Cap-Vert. »
De son côté, Iva Cabral, fille d’Amilcar Cabral, exprima le sentiment de son peuple vis-à-vis de Cuba :
« Fidel Castro a soutenu nos luttes de libération nationale sans aucune restriction. Il a joué un rôle fondamental dans l’indépendance de l’Angola et dans la Chute de l’Apartheid en Afrique du Sud. Il On ne peut pas parler de l’Histoire du XXe siècle sans parler de Fidel Castro. […] C’est une figure incontournable de l’Histoire mondiale du XXe siècle et particulièrement du Tiers-Monde. Comme Africaine, j’ai du respect et une admiration profonde pour Fidel Castro. »
En juin 1977, la Somalie, soutenue par les Etats-Unis, lança une guerre de conquête territoriale contre l’Ethiopie, dans le but de s’emparer de la région de l’Ogaden de près de 300 000 kilomètres carrés, soit un tiers du pays. L’armée somalienne réalisa une percée de près de 1 000 kilomètres à l’intérieur du territoire éthiopien, atteignant les villes de Hara et Dire Dawa. En décembre 1977, le gouvernement éthiopien de Mengistu Haile Marian sollicita l’aide de Cuba pour repousser l’invasion. La Havane lança alors l’Opération Protesta de Baraguá en janvier 1978, dépêchant ses troupes dans le pays. Après d’âpres combats, les Ethiopiens et les soldats internationalistes cubains repoussèrent l’armée somalienne hors des frontières en mars 1978. Mulatu Teshome, Président de la République d’Ethiopie, souligna la contribution de Cuba « dans notre lutte pour défendre notre intégrité territoriale » ainsi que « son soutien durant les temps difficiles ».
(à suivre)
Salim Lamrani
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