En préambule du grand meeting tenue hier soir par l’Alliance pour l’Outre-mer à Saint-Denis, Alain Armand (MRA) affirme : "La victoire des régionales est celle des Réunionnais qui ont affirmé par leur vote : nou lé pa plis, nou lé pa moin, ni giny pran rèsponsabilité."
La vice-présidente de la Région Réunion, Catherine Gaud, intervient à sa suite et rappelle les fondamentaux de l’Alliance, qui rassemble "des gens de partis différents pour mettre en commun les valeurs ", des gens qui ont "oublié l’intérêt de leur parti pour celui de tous les Réunionnais et les Réunionnaises." Pour elle, "sénateur et président de Région, Paul Vergès n’avait pas prévu cette nouvelle sollicitation" mais il est candidat "pour maintenir la dignité des DOM-TOM." Pour cela "il a choisi une femme qui lui ressemble, qui combat pour l’honneur, la dignité des Antillais. Une femme capable de défendre les intérêts de chaque île." "Dimanche ne vous abstenez pas, votez. Tout le monde est représenté non pas avec une force partisane, mais par un seul parti, celui du peuple" conclue-t-elle.
Camille Sudre (Free Dom)appelle aussi à voter pour poursuivre "l’aventure formidable de l’Europe". "Dimanche votez pour un précurseur de La Réunion dans l’Europe. L’Europe n’est pas loin de La Réunion grâce à l’action de la Région", déclare-t-il. "L’Europe ça coûte pas cher mais ça peut rapporter gros. Pour défendre La Réunion, il faut le meilleur avocat ; nous devons continuer à nous battre pour écrire une page d’histoire incroyable. L’Europe c’est comme l’Alliance, c’est l’union dans la diversité."

"Le leadership de Paul Vergès s’impose"

Avant de présenter Madeleine de Grandmaison, Alain Armand explique : "l’Alliance, née à La Réunion, la désot la mer. Elle a été capable de se faire entendre et de créer l’Alliance outre mer." Et la seconde sur la liste de l’Alliance entame son discours par "un salut fraternel, celui de toute la Martinique et celui d’Aimé Césaire notre leader".
Elle s’adresse à la foule : "Vous voir est une récompense. On se sent parfois perdu dans la mer des Caraïbes. Et dans la politique française nous ne sommes pas représentés au niveau de nos attentes." Heureuse de recevoir Paul Vergès la semaine dernière, elle voit en lui "un compagnon de longue lutte, car Aimé Césaire et la famille Vergès font route ensemble de 1945 à aujourd’hui."
Quand elle a reçue sa sollicitation, elle dit ne pas avoir hésité : "L’heure de l’entente et de l’union a sonné. Devant un intérêt supérieur, nous ressentons tous le besoin d’union, de gagner, d’avancer, de préparer l’avenir."
Elle indiquait que pour Aimé Césaire, "aucun problème de l’outre-mer n’est étranger à Paul Vergès dont le leadership s’impose, est incontournable." Elle voit en lui "un guide", "une mémoire", "un initiateur de ce qui a pu se concrétiser dans l’Europe."
Laissant la campagne en Martinique pour venir ici, elle clame : "notre présence n’est pas contrainte, nous sommes là de notre heureux gré pour continuer et gagner. Ne croyez pas ceux qui pensent que l’outre-mer est une circonscription ingérable. Nous devons préparer le rassemblement d’hommes et de femmes des îles qui restent les confettis de l’histoire de l’empire colonial. Une fois qu’on nous a confié nos affaires, nous pouvons les mener à bien. Nous pouvons défendre ce que nos pères ont acquis, préparer l’avenir, pour qu’une Europe sociale naisse. Nous sommes les maillons d’une même chaîne. Affirmons notre droit d’exister, nous n’avons pas de complexe à avoir. Il faut éviter le désordre social."

Entendre les voix du progrès

Pour Paul Vergès, ce vote est important pour l’avenir et pour la vie de tous les jours. Un rendez-vous important parce qu’il désigne les responsables de 2004 à 2009 et c’est en 2006 qu’il faut trouver une solution définitive à la banane, comme au sucre. Il faut lutter contre toute solution injuste et empêcher cette crise. "Les peuples de nos pays ont ce rendez-vous."
La tête de liste de l’Alliance évoquait “un autre rendez-vous, un autre meeting à Sainte Clotilde en 1944, avec des noms comme Vergès, Lapierre et Lépervanche, réunis pour sortir de la colonie." Pour Paul Vergès, la solution actuelle doit sortir de La Réunion même, ce n’est pas à Paris de dire quoi que ce soit : "cette révolte contre les habitudes parisienne, ce signal parti de La Réunion a gagné les autres îles."
Il faut continuer sur la voie de ceux qui après-guerre se sont battus pour la liberté, l’égalité et le développement. L’Alliance entend ces grandes voix, comme celle d’Aimé Césaire, porteur de la loi de départementalisation. "Cette génération là peut être fière car elle a changé le sort de la population. Zot lé mor mé zot i apèl anou a levé. Pour aller dans le sens du progrès, de l’avenir. Cette révolte là a gagné toutes les îles. Les témoignages viennent du monde entier, l’heure de l’outre-mer a sonné, nous n’avons plus besoin de maîtres. Il y a un immense mouvement qui se lève partout comme en 1946. Quand le sort du pays est en cause. Nous devons avoir un seul parti : La Réunion.
Pour la première fois, toutes les îles sont présentes sur une liste, cette liste a rétabli l’équilibre grâce à la solidarité. Après la victoire, il faut rester unis, rester solidaires. Les manigances de dirigeants de parti ont eu le résultat contraire : plus jamais Paris doit nous désigner nos représentants, c’est à nous de leur montrer voilà qui nous choisissons. "

Eiffel

Christiane Taubira à La Réunion

L’Alliance a publié hier le communiqué suivant : "Nous avons le plaisir de vous informer de la visite dans notre île de Mme Christiane Taubira, députée de la Guyane, candidate tête de liste aux européennes en Ile-de-France et Présidente du Comité de soutien de la liste de l’Alliance conduite par Paul Vergès.
Mme Taubira arrivera à Gillot le vendredi 11 juin à 9H30 par le vol régulier d’Air Austral et quittera La Réunion le soir à 21H 10.
Elle tiendra une conférence de presse en compagnie de Paul Vergès à 11 heures à l’Hôtel Le Saint-Denis et participera à un meeting à Sainte-Suzanne (salle des fêtes du Bocage) vers 18 heures.
Par ailleurs, nous vous informons qu’elle participera à une conférence-débat organisée à l’amphithéâtre Geneveaux (Campus universitaire de Sainte-Clotilde) à 16 heures sur le thème de l’esclavage crime contre l’humanité et sa réparation."