Michel Virama, fonctionnaire de l’Éducation nationale

’Aplanir les disparités entre les différentes économies’

26 mai 2005

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Michel Virama a suivi des études d’Histoire à l’Université de La Réunion. Sa Maîtrise lui donne accès à différents concours. Après une brève expérience en Métropole, il est revenu à La Réunion. Aujourd’hui il occupe un poste au sein de l’Éducation nationale. Ce fonctionnaire est pour une Europe mais pas celle qui est imposée par ce traité. Il souhaite une Europe où "l’éducation ne serait pas enserrée dans un grand marché au rouage ultralibéral".

Pour Michel Virama, "il est indéniable que le Traité européen en l’état est une apologie du libéralisme au sens où toute intervention de l’État est proscrite au profit de l’instauration d’un immense marché fondé exclusivement sur “la concurrence libre et non faussée”. Or, en France, depuis la Seconde Guerre mondiale, la France a adopté le régime de l’État providence avec la garantie fondamentale des droits sociaux notamment dans le travail. Mais l’instauration d’un marché dérégulé prévu par ce projet où par exemple aucun dispositif d’harmonisation fiscale n’est prévu entre les États-membres entraînera nécessairement des délocalisations, sachant par exemple que le taux d’imposition sur l’entreprise en Estonie est de 0% et en France 30%".

"Une harmonisation par le bas"

Il dira le moment venu "“oui” à l’Europe mais à une autre Europe où l’éducation, par exemple Article 3-282, ne serait pas enserrée dans un grand marché au rouage ultralibéral avec le risque de délocalisation et l’externalisation. La mise en “concurrence libre et non faussée” des États dans le cadre de la future Constitution, sans que les promoteurs de cette Europe n’aient pensé à aplanir les évidentes disparités entre les économies et les législations de travail, notamment par rapport aux dix pays entrants, ne peut entraîner qu’une harmonisation de fait par le marché lui-même à travers “la concurrence libre et non faussée”, mais ce sera une harmonisation par le bas : la délocalisation, le chômage, l’externalisation...".

Jean-Fabrice Nativel


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