Après l’Irak, un nouvel eldorado s’annonce pour les majors du BTP
450 milliards pour reconstruire en Ukraine : le pactole convoité par les capitalistes occidentaux
1er mars
L’invasion de l’Irak par les Etats-Unis et le Royaume-Uni avait permis à Washington de mettre la main sur les puits de pétrole irakiens, mais avait aussi fait la fortune de capitalistes occidentaux pour reconstruire les infrastructures détruites par les bombes d’armées de l’OTAN.
Pour l’Ukraine, le pactole sera sans doute bien plus impressionnant. Selon la Commission européenne, les besoins estimés par le régime au pouvoir à Kiev sont évalués à 452,8 milliards d’euros si la guerre soutenue par l’OTAN s’arrêtait aujourd’hui.
Près de deux ans après le début de la guerre entre l’Ukraine et la Russie, une version actualisée de l’évaluation conjointe rapide des dommages et des besoins (« Rapid Damage and Needs Assessment », ci-après la « RDNA3 ») a été publiée par le gouvernement ukrainien, le Groupe de la Banque mondiale, la Commission européenne et les Nations unies estime actuellement qu’au 31 décembre 2023, le coût total de la reconstruction et de la relance de l’Ukraine s’établissait à 486 milliards de dollars (452,8 milliards d’euros) au cours de la prochaine décennie, contre 411 milliards de dollars (383 milliards d’euros) estimés il y a un an.
Pour la seule année 2024, les autorités ukrainiennes estiment que le pays aura besoin d’environ 15 milliards de dollars (14 milliards d’euros) pour ses priorités immédiates en matière de reconstruction et de relance tant au niveau national qu’au niveau des communautés, l’accent étant mis en particulier sur le soutien au secteur privé et la mobilisation de celui-ci, parallèlement à la restauration des logements, des infrastructures et des services non techniques, de l’énergie et des transports. La RDNA3 souligne que, si quelque 5,5 milliards de dollars (5,1 milliards d’euros) de ces fonds ont été obtenus, tant auprès des partenaires internationaux de l’Ukraine qu’à partir de ses propres ressources, environ 9,5 milliards de dollars (8,9 milliards d’euros) ne sont actuellement pas financés.
La RDNA3 constate que les dommages directs en Ukraine ont à présent atteint près de 152 milliards de dollars (141,6 milliards d’euros), le logement, les transports, le commerce et l’industrie, l’énergie et l’agriculture étant les secteurs les plus touchés. Les dommages se concentrent dans les oblasts de Donetsk, de Kharkiv, de Louhansk, de Zaporijjia, de Kherson et de Kiev, soit les mêmes régions que celles qui avaient subi les dommages les plus importants indiqués dans l’évaluation précédente.
Dans l’ensemble du pays, 10 % du parc immobilier a été endommagé ou détruit, ce qui a prolongé les déplacements d’Ukrainiens loin de leurs communautés. La destruction du barrage de Kakhovka et de la centrale hydroélectrique en juin 2023 a eu des incidences négatives importantes sur l’environnement et l’agriculture et a exacerbé les difficultés déjà rencontrées par les personnes qui peinent à accéder au logement, à l’eau, à la nourriture et aux services de santé.