A Cuba, la pire crise sociale depuis l’effondrement du bloc soviétique

21 août 2024, par Salim Lamrani

Dans un article paru sur Le Monde, Salim Lamrani a été interrogé par Alice Soledad (La Havane, envoyée spéciale) qui a indiqué que "les inégalités s’accroissent au sein de la société entre les habitants de l’île qui ont de la famille à l’étranger, et les autres". Extrait de l’article

"Le pétrole, aussi utilisé pour produire de l’électricité, est une denrée rare depuis des années à Cuba, et pourrait encore se raréfier avec la crise post-électorale au Venezuela, l’un de ses principaux fournisseurs. « Washington a appliqué des sanctions aux pays qui exportaient du pétrole à Cuba [comme le Royaume-Uni, Chypre, le Panama et le Venezuela], occasionnant de sérieuses pénuries énergétiques dans le pays", rappelle Salim Lamrani, professeur en histoire de l’Amérique latine à l’université de La Réunion.

Sanctions imposées par Trump

Cette situation a été aggravée par la pandémie due au Covid-19, qui a brutalement ralenti le tourisme, la troisième source de devises de l’île derrière la vente de services médicaux, et les remesas, les envois d’argent de la diaspora à leur famille restée au pays. Cuba a aussi souffert des nouvelles sanctions imposées par l’ex-président américain Donald Trump, qui ont mis un terme aux arrivées de visiteurs des Etats-Unis.

"Près de 500 000 Américains venaient chaque année à Cuba, le tourisme le plus généreux en termes de pourboire. Trump a imposé un total 242 sanctions contre Cuba, en moyenne plus d’une par semaine durant quatre ans, dont cinquante en pleine épidémie de Covid", explique Salim Lamrani.

Le dernier jour de son mandat, Donald Trump a placé Cuba sur la liste des pays soutenant le terrorisme, stoppant net les quelques investissements étrangers sur l’île. "Et Joe Biden n’a pas tenu ses promesses de campagne de supprimer ces sanctions", ajoute M. Lamrani.


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus