Les projets visant à intégrer les réfugiés dans la production alimentaire à Lunda Norte ont commencé en 2019 avec le HCR
Angola : des réfugiés retrouvent autonomie et dignité grâce à des projets agricoles soutenus par l’ONU
3 juin
Dans les champs verdoyants de la province de Lunda Norte, au nord-est de l’Angola, un projet transformateur initié par l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et le Programme alimentaire mondial (PAM) ne se contente pas de cultiver du riz, du maïs et des légumes, mais nourrit également l’autonomie et la dignité au sein des communautés réfugiées.
Avec plus de 160 réfugiés travaillant activement dans les champs grâce à cette initiative, et 110 autres qui devraient les rejoindre bientôt, l’impact va bien au-delà de la simple subsistance pour eux et leurs familles — il touche également les autres réfugiés et les communautés hôtes auxquels ils vendent une partie de leur production.
Dirigé par Maman Antho, une ancienne fonctionnaire de la République démocratique du Congo (RDC) devenue un symbole d’émancipation féminine, le projet incarne une transition de la dépendance à l’aide internationale vers l’autonomie.
Son propre parcours, de bénéficiaire de l’aide alimentaire à fer de lance de l’autosuffisance agricole, incarne l’essence de l’autonomisation des réfugiés, illustrant un puissant message sur l’égalité des genres et le rôle crucial que les femmes peuvent jouer dans leurs communautés.
« Nous avons le devoir de cultiver la terre. Ainsi, nos enfants peuvent voir leurs parents travailler pour vivre. Nous aimons emmener les enfants ici pour leur montrer que notre nourriture de base vient de notre travail », a déclaré Maman Antho. « Nous ne voulons pas dépendre de l’aide humanitaire parce que nous savons qu’un jour elle peut s’arrêter. Les temps d’urgence sont révolus — il est maintenant temps pour le développement ».
Résilience
La résilience des réfugiés sera célébrée lors de la Journée mondiale des réfugiés le 20 juin prochain, soulignant l’importance de l’unité et du développement de solutions pour l’intégration des personnes déplacées de force en Angola.
Pour le réfugié Jean Bafolo, père de trois enfants, le projet représente bien plus que de l’agriculture. C’est un moyen de retrouver la fierté et l’estime de soi, lui permettant de subvenir aux besoins de sa famille avec dignité et résilience.
« Je peux dire avec fierté à mes enfants que cette nourriture vient de mon travail, de ce que je fais de mes mains », a déclaré M. Bafolo. « Et un jour, ils continueront le travail que je fais ».
Sur fond de champs de riz vallonnés par un jour nuageux, les visages souriants reflètent un nouveau sens du but et de la communauté. Au-delà des récoltes, cet effort nourrit non seulement les bouches mais aussi l’esprit humain, instillant résilience et autonomie dans une communauté qui lutte pour une vie de dignité et de réalisation, assurant un héritage d’espoir et de détermination pour prospérer pour les générations à venir.
Cohésion sociale
Les projets visant à intégrer les réfugiés dans la production alimentaire à Lunda Norte ont commencé en 2019 avec le HCR. La production initiale, axée uniquement sur la culture de légumes, a pris un essor en 2023 lorsqu’un partenariat avec le PAM a permis d’élargir la production de riz et de maïs pour nourrir les communautés de réfugiés et d’accueil, encourager l’agriculture commerciale et promouvoir la cohésion sociale.
« Les histoires de Maman Antho et de Jean Bafolo offrent un phare d’espoir pour de nombreux autres réfugiés et témoignent de leur résilience, de leur ambition et de leur contribution positive aux communautés d’accueil. Le PAM est déterminé à continuer de collaborer avec le gouvernement angolais et ses partenaires pour bâtir un avenir meilleur pour les communautés de réfugiés et locales et garantir qu’elles puissent s’épanouir et prospérer », déclare José Ferrão, Représentant du PAM en Angola.
L’Angola accueille plus de 55.000 personnes nécessitant une protection internationale. Dans la province de Lunda Norte, le camp de Lóvua abrite environ 6.200 réfugiés de la RDC, y compris les familles de Maman Antho et de Jean Bafolo.