Deux jeunes tués par les forces françaises en Kanaky Nouvelle-Calédonie, 43 ans jour pour jour après l’assassinat de Pierre Declerq
FLNKS : « Halte au génocide du peuple kanak ! L’État français fait la guerre a la tribu de Saint-Louis »
21 septembre
Après la mort ce 19 septembre de deux jeunes tués par les forces françaises en Kanaky Nouvelle-Calédonie dans la tribu de Saint-Louis, « le FLNKS appelle l’ensemble de la population à ne pas céder à la violence, malgré la douleur et les provocations ».
Le FLNKS demande « la mise en place, sans délai, d’une enquête indépendante et impartiale pour faire toute la lumière sur les circonstances de ces assassinats ».
Le FLNKS sollicite « une nouvelle fois l’envoi d’observateurs internationaux pour garantir la transparence des opérations et faciliter la reprise du dialogue. Il est essentiel de réouvrir les négociations sur l’avenir institutionnel et politique de notre pays, afin de répondre aux aspirations profondes du peuple kanak à la pleine souveraineté, conformément aux engagements pris dans l’accord de Nouméa »
« Jeudi noir pour le Peuple Kanak : 43 ans jour pour jour, après l’assassinat non élucidé de Pierre Declercq, 36 ans après l’opération Victor, l’Histoire se répète. Le Front de Libération Nationaliste Kanak et Socialiste (FLNKS) exprime sa profonde indignation et sa tristesse face aux tragiques événements survenus ce matin (du 19 septembre — NDLR) sur les terres coutumières de la tribu de Saint-Louis, commune du Mont-Dore, où deux jeunes Kanak ont été abattus par les forces de l’ordre.
Le FLNKS dénonce les méthodes barbares et humiliantes utilisées par les FDO, qui n’ont pas hésité à procéder à une exécution sommaire d’un des jeunes en question. Ces morts viennent s’ajouter au lourd bilan humain qui frappe notre pays depuis mai 2024 ; treize morts, dont deux gendarmes.
Le FLNKS condamne l’usage disproportionné de la force par les autorités de l’État français qui relève de pratiques coloniales. Ces actions ne font qu’aggraver la situation sur le terrain et éloigner la perspective d’une solution pacifique. Nous exigeons une désescalade immédiate des interventions militaires dans le Sud de notre pays, particulièrement à Saint-Louis, où la militarisation et les pressions continuent sur la population qui ne peuvent que conduire à davantage de drames humains.
En effet, suite au dernier Congrès du FLNKS des 30, 31 Aout et 1° septembre 2024 à la tribu de Pagou Commune de Koumac, le Front a réaffirmé être sur le desserrage de l’étau et la désescalade. C’est dans ce cadre que les barrages ont été progressivement levés sur l’ensemble du territoire. Ne restait que la situation de Saint Louis. C’est dans cet objectif qu’une réunion entre le FLNKS, la CCAT et la population de Saint Louis a été organisée le 8 septembre dernier pour livrer les décisions du Congrès du Front. Les jours qui ont suivi, d’autres rencontres ont été organisées à la tribu ou entre les chefferies et le Haut-Commissariat. Des propositions ont été formulées par les chefferies ou par les jeunes en question pour une sortie de crise sans effusion de sang.
Mais l’Etat par le biais de ses représentants locaux que sont le Haut-Commissaire et le Procureur (dont nous avons maintes fois exigé leur rapatriement), poussé par la droite extrémiste locale ont décidé d’un passage en force dans l’objectif n’est autre que d’abattre encore du kanak.
Le FLNKS appelle l’ensemble de la population à ne pas céder à la violence, malgré la douleur et les provocations. Aujourd’hui plus que jamais, la paix et la justice doivent guider nos actions, en vue de préserver la stabilité de notre pays. Nous demandons également la mise en place, sans délai, d’une enquête indépendante et impartiale pour faire toute la lumière sur les circonstances de ces assassinats afin d’établir les responsabilités. La confiance entre les forces de l’ordre et la population, déjà gravement entamée, ne pourra être rétablie que par la vérité et la justice.
Nous réitérons également notre appel à la France et à la communauté internationale pour qu’elles interviennent rapidement et prennent acte de la gravité de la situation en Nouvelle-Calédonie. Nous sollicitons une nouvelle fois l’envoi d’observateurs internationaux pour garantir la transparence des opérations et faciliter la reprise du dialogue. Il est essentiel de réouvrir les négociations sur l’avenir institutionnel et politique de notre pays, afin de répondre aux aspirations profondes du peuple kanak à la pleine souveraineté, conformément aux engagements pris dans l’accord de Nouméa.
Enfin le FLNKS apporte son soutien à la tribu de St Louis, sa population, aux clans, aux familles concernés, appelle la jeunesse à préserver leurs vies et à la population en général de rester mobilisée, en toute responsabilité. »
Pour l’animation du BP FLNKS
Aloisio Sako