Réponse à la volonté sécessionniste de chefs anti-indépendantistes

FLNKS : « une Kanaky indépendante dans un pays un et indivisible »

19 juillet

Ce 17 juillet, le FLNKS a tenu une conférence de presse. Le FLNKS demande que Paris retire ses troupes de Kanaky Nouvelle-Calédonie et « la libération et le rapatriement de nos prisonniers politiques ». « Le FLNKS dénonce la volonté de l’opposition de reproduire à l’échelle du territoire, l’apartheid social qui sévit à Nouméa » et félicite « le peuple de Kanaky mais surtout sa jeunesse, de toutes origines, qui s’est mobilisé les 30 juin et 7 juillet dernier, non pas pour le FLNKS mais pour notre Pays ».

« Le FLNKS souhaite réaffirmer aux Calédoniens que notre vision d’une Kanaky indépendante s’inscrit clairement dans le cadre d’un pays un et indivisible, d’un peuple Kanak riche de sa diversité identitaire, ethnique et culturelle et d’un gouvernement élu démocratiquement par son peuple.

Dans ce cadre et avec la volonté ferme de rétablir la paix dans notre pays, le FLNKS demande que l’Etat retire immédiatement ses troupes de notre territoire car cela n’a pour seule conséquence que d’envenimer la situation. La répression militaire et policière ne sont pas les solutions d’un État de droit mais bien celles d’un État autoritaire où la démocratie n’est qu’une mascarade. Le FLNKS souhaite également dénoncer la différence de traitement dans les affaires judiciaires avec d’une part la déportation de nos prisonniers politiques, qui sont toujours présumés innocents et d’autre part la liberté de certains élus politiques anti-indépendantistes qui font acte de violence et restent libres de circuler sur notre territoire, sans être inquiétés. Le FLNKS considère ainsi qu’il est temps pour l’Etat de rappeler les représentants de sa dictature coloniale, le Haut-Commissaire ainsi que le Procureur de la République, qui sont des sources évidentes d’instabilité de notre Pays.

Nous souhaitons rappeler que la crise que notre pays traverse, depuis le 13 mai dernier, est la conséquence du vote du projet de loi constitutionnelle portant le dégel du corps électoral provincial, à l’Assemblée Nationale, contre l’avis des Calédoniens. Ce projet qui a été passé en force et porté par l’ensemble des anti-indépendantistes locaux. Le mois suivant, à l’issue des Européennes, le président Macron a choisi unilatéralement de dissoudre l’Assemblée Nationale et de plonger la France entière ainsi que notre pays dans une incertitude politique. A présent, sans majorité clairement définie et d’interlocuteur identifié, le dossier calédonien risque d’être placé dans un tiroir en attendant des jours meilleurs.
Ainsi, le FLNKS demande au président Macron de mettre en œuvre toutes les conditions nécessaires à la reprise d’un dialogue serein et sincère. Nous lui demandons de nommer son Premier ministre rapidement et de le désigner en qualité d’interlocuteur privilégié auprès du FLNKS. Nous demandons la venue d’une mission de dialogue de composition politique, neutre et de niveau international car la situation de notre Pays intéresse l’ensemble de nos soutiens à l’ONU, au Groupe du Fer de Lance Mélanésien, au Forum des îles du Pacifique et au Mouvement des Non-Alignés. Nous insistons également sur la demande de retirer toutes ses troupes militaires de notre territoire. Nous exigeons la libération et le rapatriement de nos prisonniers politiques. Nous réitérons notre demande de retirer définitivement le projet de loi constitutionnelle portant le dégel du corps électoral. Enfin, son prochain gouvernement devra se saisir du dossier calédonien et établir toute la vérité sur nos prisonniers politiques, sur les arrestations et les interpellations injustes, sur les assassinats de nos enfants et concernant les vices de procédures judiciaires.

Le FLNKS souhaite également rappeler que l’histoire est un fil continu d’évènements qui s’établissent selon un contexte bien précis et nous permet d’en tirer des leçons pour construire un avenir plus serein et plus équitable pour tous où chacun est reconnu à sa juste place. La triste déclaration de ces derniers jours est clairement un aveu de faiblesse de l’opposition, qui n’a eu de cesse de cumuler les échecs politiques en s’enfermant dans des discours rétrogrades, prouvant leur méconnaissance flagrante de l’histoire et démontrant leur déni de la culture kanak et océanienne. Le consensus a toujours été porté par le FLNKS et c’est sur cette base que nous construirons l’avenir de notre pays, sur une trajectoire qui nous mènera tous peu importe notre origine vers notre pleine et entière souveraineté.

Le FLNKS dénonce la volonté de l’opposition de reproduire à l’échelle du territoire, l’apartheid social qui sévit à Nouméa. Nous sommes tous les témoins aujourd’hui des dégâts d’un apartheid, qu’il soit social, économique, ethnique ou culturel, à l’échelle communale, souhaitons-nous la même chose à l’échelle de notre Pays ? Est-ce cette démocratie que nous voulons pour notre Kanaky ?
Il est évident que NON, cette perspective s’éloigne totalement de l’héritage politique de paix des accords de Matignon et de Nouméa. Elle s’écarte de la dynamique populaire qui s’est enclenchée sur ces 36 dernières années, dans un contexte colonial, avec une tendance favorable à l’indépendance du pays POUR et AVEC tout le monde.
Le scrutin de ces dernières législatives avec 83 000 voix pour les candidats indépendantistes, soit 10 000 voix d’avance sur l’opposition, est la preuve flagrante que les autres communautés nous ont rejoint et sont épuisées d’être manipulées par des politiques anti-indépendantistes qui ne pensent qu’à leur propre confort et à la conservation du pouvoir. Nous ne sommes plus dupes !

L’échec de l’Accord de Nouméa est le bilan politique des anti-indépendantistes majoritaires depuis les accords de 1988 et de 1998.

Enfin, nous souhaitons féliciter et remercier le peuple de Kanaky mais surtout sa jeunesse, de toutes origines, qui s’est mobilisé les 30 juin et 7 juillet dernier, non pas pour le FLNKS mais pour notre Pays. Afin que notre pays puisse être dignement représenté à l’Assemblée Nationale. Afin que notre voix, celle du peuple kanak, celle du peuple océanien, celle de toute la population calédonienne puisse enfin être entendue au niveau nationale. Afin que nous puissions, tous ensemble, atteindre cet objectif, notre pleine et inéluctable souveraineté.

Dans cette perspective, le FLNKS tiendra son Congrès prochainement afin de définir la nouvelle stratégie en réponse à la réalité politique nationale qui se dessinera dans les prochains jours ».

Pour l’animation du Bureau Politique du FLNKS

Laurie Humuni
Secrétaire Générale du RDO

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