60 milliards de dollars pour Kiev bloqués par le Congrès des USA, les Européens pourront-ils compenser ?

Guerre contre la Russie : Joe Biden obligé de racler les fonds de tiroir

14 mars, par Manuel Marchal

Une aide militaire de 60 milliards de dollars promise par le président des États-Unis à Kiev est bloquée par le Congrès dominé par le Parti républicain. Ce parti a choisi son candidat à la présidentielle de novembre prochain : Donald Trump. Donald Trump affirme que s’il est réélu, les États-Unis ne donneront plus un sou à Kiev pour acheter des armes. Face à cette situation, Joe Biden a raclé les fonds de tiroir pour fournir une aide de 300 millions de dollars. Ces 300 millions proviennent d’un reliquat d’aide militaire à Kiev. En attendant que les 60 milliards soient débloqués, Kiev ne peut compter que sur l’argent donné par les dirigeants européens. Mais ces derniers pourront-ils compenser un manque à gagner de 60 milliards de dollars ?

Joe Biden a reçu mardi le président et le Premier ministre de la Pologne. Il leur a promis une aide militaire de 3,5 milliards de dollars. Ce geste visait à montrer le soutien de l’OTAN à cet État membre.
De son côté, le régime de Kiev attend une aide de 60 milliards de dollars promise par le président des États-Unis. Kiev n’aura que 300 millions de dollars, pris sur le reliquat d’anciens programmes d’aide militaire à l’armée ukrainienne. Le régime de Kiev va-t-il se tourner vers les pays européens membres de l’OTAN pour compenser ?

Le candidat des Républicains contre l’aide militaire à Kiev

A la différence des 3 milliards donnés par Paris à Kiev où le président français a signé un traité avec son homologue ukrainien, les 60 milliards de dollars d’aide militaire des USA nécessitent l’accord du Congrès.
Les USA sont à moins de 300 jours de l’élection présidentielle. Le parti démocrate et celui des républicains ont désigné leurs candidats. Ce seront respectivement Joe Biden, président sortant, et Donald Trump, son prédécesseur.
Donald Trump a fait part de sa volonté d’arrêter la guerre en Ukraine s’il est réélu en novembre prochain. Sa stratégie est très simple : Washington ne donnera plus d’argent au régime de Kiev. Sans l’aide des États-Unis, les Européens seront les seuls à soutenir financièrement la guerre contre la Russie et d’après Donald Trump, ils n’en auront pas les moyens. Kiev seul n’aura donc plus assez d’argent pour payer des armes, les militaires et ses mercenaires et devra donc faire taire les armes et répondre favorablement à la proposition de négocier pour régler le différend avec la Russie. Il s’agit de stopper un conflit qui débuta en 2014 à la suite d’un coup d’État pro-OTAN à Kiev pour chasser un président légitimement élu.

L’aide militaire américaine dépend de la situation intérieure des USA

Il s’avère que le Congrès des USA est dominé par le parti républicain, dont le candidat est Donald Trump, qui montre clairement son hostilité à toute implication des États-Unis dans la guerre en Ukraine.
Par conséquent, les 60 milliards de dollars promis par Joe Biden à Kiev ne seront pas débloqués rapidement, à moins que le président des États-Unis fasse d’importantes concessions aux Républicains au moment où débute la campagne présidentielle.
En attendant que la situation se débloque au Congrès des États-Unis, Kiev ne peut donc compter que sur l’aide des dirigeants européens.

Les Européens peuvent-ils seuls soutenir la guerre contre la Russie ?

Le besoin d’aide semble urgent. Un reportage du journal télévisé de France 2 du 12 mars a indiqué que, d’après l’armée ukrainienne, la moitié des chars livrés par l’Allemagne l’an dernier ne sont plus opérationnels faute de pièces détachées pour les maintenir en activité. Les images montraient aussi du matériel livré par les États-Unis en 2023 immobilisé pour la même raison.
Ceci donne un avant-goût de ce qui attend donc les dirigeants européens en cas de réélection de Donald Trump à la présidence des États-Unis. Sont-ils prêts à consacrer des dizaines de milliards d’euros pour soutenir la guerre au profit de l’OTAN ?

M.M.

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