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Débat du PCR : « La Kanaky doit vivre libre »
27 mai 2024, par
Ce 25 mai, le Parti communiste réunionnais organisait une réunion « la Kanaky doit vivre libre ». L’échange eut lieu sur le Parvis des Droits de l’Homme à Champ-Fleuri. Les interventions ont rappelé la solidarité entre le PCR et le mouvement de libération de Kanaky Nouvelle-Calédonie, ainsi que les liens entre ce pays et La Réunion. Elles ont également rappelé qu’il appartient au peuple de Kanaky Nouvelle-Calédonie de décider de son avenir. Ce point de vue est largement partagé dans d’autres pays grâce à l’internationalisation de la lutte. L’attitude de Paris est observée par l’ONU, il lui sera difficile de faire de Nouméa un nouveau Mayotte lorsque la Kanaky Nouvelle-Calédonie sera redevenue indépendante. Il importe donc à Paris de réaliser une première : une décolonisation réussie grâce à la diplomatie.
Depuis plusieurs mois, la Kanaky Nouvelle-Calédonie connaît d’importantes manifestations car l’État a choisi ne plus être neutre dans le processus de décolonisation du pays. Il a pris le parti des anti-indépendantistes en choisissant de trahir l’Accord de Nouméa. Il veut changer les règles des deux scrutins qui concernent directement la Kanaky Nouvelle-Calédonie : les élections provinciales qui désignent les exécutifs provinciaux et les élus du Congrès qui ensuite choisissent un gouvernement, les consultations sur le retour à l’indépendance. Paris veut réduire à 10 ans la durée de résidence pour voter à ces scrutins. La conséquence est de diminuer la part du peuple autochtone kanak dans ce corps électoral, avec la possibilité que les Kanaks y soient minoritaires. Le vote de ce texte à l’Assemblée nationale a déclenché des émeutes, 7 personnes sont décédées.
Le PCR a organisé un échange sur cette question d’actualité. Outre des militants de différentes sections PCR et des citoyens qui s’intéressent à ce sujet, Julie Pontalba, présidente du Mouvement réunionnais pour la Paix et Georges Gauvin, président du Comité de solidarité Chagos La Réunion étaient également présents.
Ary Yée-Chong-Tchi-Kan, candidat du PCR aux Européennes, est revenu sur une des causes du problèmes. Ce fut la volonté de Paris exprimée en 1971 par Pierre Messmer, alors ministre des DOM-TOM. Il considérait que le pays était le dernier du monde où des Occidentaux pouvaient émigrer dans le but de faire taire toute revendication : « la revendication nationaliste ne sera évitée que si les communautés non-originaire du Pacifique représentent une masse démographique majoritaire. » 20 ans plus tard, les Kanaks étaient minoritaires dans leur pays.
La création du corps électoral spécifique découle de l’internationalisation de la lutte. Les Kanaks ont oeuvré pour réinscrire la Kanaky Nouvelle-Calédonie sur la liste de l’ONU des territoires à décoloniser, a rappelé un intervenant, jeune Réunionnais ayant vécu en Océanie. C’est donc sous le regard de l’ONU que se sont déroulées les discussions ayant amené à la création d’un corps électoral spécifique pour les élections provinciales et les consultations sur le statut, afin de corriger la politique migratoire de Paris.
Lors de cet échange, il a été question des Calédoniens originaires de La Réunion. Ils sont issus de deux vagues migratoire. La première remonte au 19e siècle lors de la colonisation du pays, tandis que le seconde est bien plus récente. Ary Yée-Chong-Tchi-Kan rappelle que lorsque des colons réunionnais furent expulsés de la Sakay à Madagascar, certains préférèrent émigrer en Kanaky Nouvelle-Calédonie ou en Guyane plutôt que de retourner au pays.
Parmi ces originaires de La Réunion, certains militent pour l’indépendance, d’autre contre.
La situation sociale fut également évoquée. 70 % des Kanaks sont sous le seuil de pauvreté, et le dernier rapport d’Amnesty International souligne la sous-représentation du peuple autochtone dans les sphères de décision, dans les cadres et dans l’économie alors que les accords de Matignon et de Nouméa devaient rééquilibrer la situation entre le peuple autochtone et les populations immigrées d’Europe. 30 ans plus tard, ce rééquilibrage est encore loin, ce qui explique pourquoi les Kanaks et une partie des immigrés veulent faire évoluer la structure de la société par le retour à l’indépendance afin d’être les décideurs de tout ce qui les concerne.
Parmi les perspectives, la crainte d’un séparatisme néo-colonial a été évoqué. Lors de l’indépendance des Comores, Paris a maintenu son administration à Mayotte, car le gouvernement français de l’époque avait besoin d’une tête de pont pour soutenir l’apartheid en Afrique du Sud, déstabiliser le jeune État comorien et justifier sa présence militaire à l’entrée du Canal du Mozambique.
La répétition de l’aventure comorienne est une éventualité. Le gouvernement a clairement pris parti pour les anti-indépendantiste et la « Nouvelle-Calédonie » est citée par Paris comme un pion essentiel de son axe indo-pacifique destiné à contrer la Chine.
Un séparatisme pourrait être encouragé afin que Paris continue d’occuper la province de Nouméa quand la Kanaky Nouvelle-Calédonie sera redevenue indépendante.
Mais ce que Paris a pu faire en 1975 sera-t-il possible en 2024 ? Les rapports de force dans le monde ont changé. L’Europe et les Etats-Unis sont sur le déclin par rapport à des grandes puissances qui reprennent la place qu’elles occupaient avant d’être colonisées par les Occidentaux. Le BRICS regroupe les principales économies du monde à l’exception de l’Occident et il s’est élargi. Le Groupe d’initiative de Bakou est l’illustration de ce monde qui change. Il rassemble des partis indépendantistes de Corse, Guadeloupe, Guyane, Martinique et Kanaky Nouvelle-Calédonie. Il est intervenu récemment pour dénoncer la répression contre les Kanaks.
Plus que jamais, la situation dans le pays est scrutée de près par l’ONU et il semble difficile d’imaginer qu’une majorité de Calédoniens acceptera la partition de son pays.
L’internationalisation de la lutte a permis au peuple de Kanaky Nouvelle-Calédonie de commencer à construire une nationalité calédonienne avec le corps électoral spécifique. Ce corps lie toutes les composantes de ce peuple pour un destin commun. Mais le gouvernement a remis en cause cette paix et est totalement responsable des émeutes et de leurs conséquences. Il importe donc à Paris de réaliser une première : une décolonisation réussie grâce à la diplomatie.
M.M.
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