Une décision de justice stoppe un mouvement revendicatif demandant au gouvernement de négocier la libération de prisonniers du Hamas

Israël : démocratie où la grève générale est interdite ?

4 septembre 2024, par Manuel Marchal

C’est un fait sans doute sans précédent dans un pays dont le régime se dit démocratique : une décision de justice a ordonné l’arrêt d’une grève générale. La revendication du mouvement social était simple : le gouvernement doit agir pour obtenir la libération des Israéliens faits prisonniers par le Hamas lors de l’attaque du 7 octobre. L’extrême droite au pouvoir préfère poursuivre la destruction de Gaza à tout prix, écrasant sous les bombes des réfugiés palestiniens contraints de vivre depuis des décennies dans un ghetto, avec le risque de faire tuer les prisonniers israéliens par les bombes de l’armée israélienne.

Ce 2 septembre, pour la première fois de sa courte histoire, Israël a été touché par une grève générale. Tous les transports étaient paralysés. La revendication était la suivante : le gouvernement doit agir pour libérer les Israéliens capturés par le Hamas le 7 octobre lors d’une attaque du Hamas dans le territoire de la Palestine colonisé depuis 1947 et devenu depuis un État, Israël.
Pour obtenir la libération de ceux que le Hamas considère comme des prisonniers de guerre, et les dirigeants occidentaux comme des otages, le gouvernement d’Israël doit négocier.
Cela signifie que les bombardements destructeurs sur les Palestiniens réfugiés à Gaza depuis la création d’Israël doivent cesser. Ces attaques valent au Premier ministre israélien d’être sous la demande d’un mandat d’arrêt international de la Cour pénale internationale pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité perpétrés sous son autorité à Gaza. 10 mois après le début du bombardement massif de Gaza, ces crimes continuent de se poursuivre. La plupart des dirigeants occidentaux continuent de recevoir avec les honneurs le chef du gouvernement d’Israël. Les mêmes dirigeants occidentaux refusent de stopper les livraisons d’armes aux militaires servant le régime de Tel Aviv.
Ceci renforce l’extrême droite au pouvoir en Israël. Elle entend continuer le massacre et cherche à étendre la guerre dans tout le Moyen-Orient pour obtenir une intervention des États-Unis dans cette guerre coloniale. Ainsi, des dirigeants palestiniens ont été assassinés à Beyrouth au Liban et à Téhéran en Iran. Le régime de Tel Aviv est fortement suspecté d’être le responsable de ces crimes perpétrés sur le territoire d’États souverains reconnus par l’ONU. A cela s’ajoute le bombardement par l’aviation militaire israélienne d’un port du Yémen, à près de 2000 kilomètres de la capitale d’Israël, Tel Aviv.
Devant cette situation, une grande partie des Israéliens veulent que le massacre cesse, notamment pour que les Israéliens prisonniers du Hamas soient libérés après 10 mois de captivité. Chaque jour, ces Israéliens risquent d’être victimes d’une bombe israélienne.
De nombreuses manifestations ont eu lieu pour que Tel Aviv aille dans le sens de la négociation. L’extrême droite fait la sourde oreille. Alors lundi, la contestation a franchi un cran supplémentaire avec un appel à la grève générale. Cet appel a été très suivi car les transports étaient paralysés.
Mais cette grève a été jugée illégale par un tribunal. Fort de cette décision, le pouvoir a pu violemment réprimer une manifestation.
Une question ne peut que se poser : Israël est-il encore un État démocratique ou est-il devenu un Etat d’une autre nature où la grève générale est interdite quand elle déplaît à la politique du régime ?

M.M.

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