Guerre Israël - Palestine

Israël utilise le déplacement forcé comme une arme à Gaza

10 août 2024

Israël continue d’entasser des millions de personnes sur un petit bout de terre sans leur permettre de respirer, et a réitéré ses menaces de regrouper la population sur 12 kilomètres carrés.

Depuis le 7 octobre 2023, les 2,3 millions d’habitants de Gaza ont été systématiquement déplacés par l’armée israélienne sous la menace d’ordres d’évacuation, et repoussés sur un petit bout de terre.

Depuis cette date, les attaques israéliennes ont fait 39 699 morts, dont 16 314 enfants et 10 980 femmes, dans la bande de Gaza. Les personnes encore vivantes sont soumises à une migration forcée en raison des attaques d’Israël qui ont transformé Gaza en ruines.

Selon les données de l’Organisation des Nations unies (ONU), 9 personnes sur 10 à Gaza, où vivent environ 2,3 millions de Palestiniens, ont été déplacées de force. Ils sont obligés de choisir entre la mort et la migration forcée, les habitants de Gaza ont été déplacés à maintes reprises.

Contraints de migrer une fois par mois

Les déplacements forcés sont devenus une épreuve sans fin pour les Palestiniens de Gaza, car les forces israéliennes déclarent fréquemment que des zones supposées être "sûres" sont des "zones de conflit". Ainsi, 2,3 millions de Palestiniens ont été déplacés d’un endroit à l’autre de manière inlassable.

Les Nations unies soulignent que de nombreux habitants de Gaza ont été contraints de fuir chaque mois depuis le 7 octobre. L’armée israélienne a elle mené des attaques sur des zones "sûres" sous divers prétextes.

Depuis le 7 octobre, l’armée israélienne a intensifié ses attaques sur la partie nord de Gaza, où vit plus de la moitié de la population palestinienne. En plus des frappes aériennes intensives, l’armée israélienne a bombardé la région depuis la mer et la terre et a ordonné à 1,4 million de Palestiniens du nord de la bande de Gaza de quitter leurs maisons, affirmant que le sud était "sûr".

Les Palestiniens ont refusé de quitter la région malgré les attaques et se sont réfugiés dans les hôpitaux et les écoles. Cependant, des milliers de Palestiniens ont été contraints de fuir lorsque l’armée israélienne a lancé une offensive terrestre dans le nord de Gaza le 27 octobre, ciblant les hôpitaux et les écoles de la région.

La majorité des Palestiniens contraints de fuir le nord se sont réfugiés à Khan Younès, la deuxième ville de Gaza. Le 1er décembre 2023, l’armée israélienne a lancé une attaque terrestre sur Khan Younès, où les Palestiniens déplacés du nord s’étaient également réfugiés.

L’armée israélienne a déclaré Khan Younès comme zone de conflit dans le nord, et a demandé aux Palestiniens de quitter la zone. Après cela, les Palestiniens ont repris la route.

Israël a attaqué Rafah qualifié de "ligne rouge" par Joe Biden

Les Palestiniens déplacés en raison de l’intensification des attaques dans le nord et à Khan Younès ont migré vers Rafah, où il y a peu de constructions à la frontière égyptienne. Faute de bâtiments à Rafah, des dizaines de milliers de Palestiniens peinent à survivre.

La population de Rafah, qui comptait environ 280 000 habitants avant les attaques israéliennes, a été multipliée par quatre et a dépassé 1,4 million d’habitants avec les Palestiniens déplacés qui se sont réfugiés dans la région.

Le président américain Joe Biden a exprimé à plusieurs reprises son opposition au lancement par Israël d’une attaque terrestre dans cette région, affirmant que Rafah, où les Palestiniens déplacés ont trouvé refuge, est une "ligne rouge".

Pourtant, le 6 mai, Israël a lancé une attaque terrestre sur Rafah, l’administration américaine a alors fermé les yeux sur les attaques, arguant qu’Israël "n’a pas franchi la ligne rouge de Biden" à Rafah. Environ 1,4 million de Palestiniens déplacés par ces attaques ont dû fuir Rafah en désespoir de cause.

L’armée israélienne, qui a déclaré la majeure partie de la bande de Gaza "zone de conflit", oblige les Palestiniens à se déplacer vers la zone d’al-Mawasi, qu’elle prétend être "sûre".

Poursuivant sa politique d’entassement de millions de personnes, Israël a réitéré ses menaces de concentrer la population sur 12 kilomètres carrés.

Al-Mawasi, située sur la côte méditerranéenne entre les régions de Deir Belah, Khan Younis et Rafah, est une région dépourvue d’infrastructures. Le Croissant-Rouge palestinien a affirmé qu’il n’y a pas de tente à Al-Mawasi en raison de la migration vers la région après l’attaque terrestre sur Rafah.

Selon les Nations unies, seuls 14% de la bande de Gaza se trouvent actuellement en dehors des zones qu’Israël veut évacuer. Cela signifie que la grande majorité des habitants de Gaza sont confinés dans un espace étroit.

En raison des conditions difficiles, notamment la hausse des températures et la pénurie d’eau, de nombreux Palestiniens ont commencé à vivre dans les décombres de leurs maisons au lieu de se rendre à Al-Mawasi.

Ces dernières semaines, l’armée israélienne a exigé l’évacuation de certaines parties d’Al-Mawasi, qu’elle considère comme une "zone de sécurité". Les habitants de Gaza qui se sont réfugiés à Al-Mawasi sont coincés dans une zone étroite sur la côte méditerranéenne.

Israël n’autorise pas les Palestiniens coincés entre al-Mawasi et la mer Méditerranée à retourner dans les zones d’où ils viennent, même si elles ont été détruites. Les Palestiniens n’ont nulle part où aller et sont obligés de vivre à Al-Mawasi, où ils se sont réfugiés. Les ONG et observateurs craignent que l’armée israélienne lance une attaque terrestre sur Al-Mawasi d’ici quelques jours.


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