En Afrique du Sud, les élections générales du 29 mai ont confirmé que le front de libération ANC soutenu par le Parti communiste sud-africain reste la première organisation politique du pays. L’ANC a obtenu 40 % des suffrages aux élections législatives, et la majorité dans 6 provinces.
Le Parti communiste sud-africain s’est fortement impliquée dans la campagne électorale avec l’ANC. Le 28 mai, la veille du scrutin, il publiait un communiqué appelant à la plus large mobilisation de ses militants et sympathisants :
« Le mercredi 29 mai 2024, mobilisons-nous tous pour voter pour l’ANC. Unissons-nous dans notre force et notre détermination, élevons nos voix grâce au pouvoir du scrutin et marquons notre marque en faveur de la transformation démocratique et du développement pour tous.
Faisons tout pour défendre les améliorations résultant de notre percée démocratique durement acquise en avril 1994, puis des politiques adoptées par le gouvernement dirigé par l’ANC. »
Ce dimanche les résultats ont été publiés.

Un dissident de l’ANC contre le front de libération

Derrière l’ANC, le principal parti d’opposition « Alliance démocratique » et le parti NK fondé par un dissident de l’ANC, Jacob Zuma. En 2018, l’ANC avait fait démissionner Jacob Zuma de son mandat de président de la République à la suite de la révélation d’une affaire de détournement de fonds publics. L’ancien dirigeant de l’ANC a créé un parti, NK. Durant la colonisation et l’apartheid, les colonisateurs avaient exacerbé les divisions entre Zoulous et autres populations constituant le peuple sud-africain. NK a obtenu ses meilleurs résultats au Kwazulu-Natal, province majoritairement zouloue. Elle obtiendra probablement la présidence du gouvernement de la province. Aux législatives, NK a réalisé 15 % des voix, mais en raison de la loi, Jacob Zuma ne pourra pas être député.

ANC : « reconstruire l’économie et mettre fin à la corruption »

« L’ANC sort des élections avec le ferme mandat de continuer ce travail de reconstruire l’économie, mettre fin à la corruption, lutter contre la vie chère et continuer la transformation de l’économie et de la société », a déclaré hier son secrétaire général, Fikile Mbalula.
La crise énergétique est une grande préoccupation avec de nombreuses coupures de courant.
Pour qui l’électricité est indispensable, il est nécessaire de consulter le site de Eskom pour s’assurer des heures de distribution. Le chômage et les inégalités restent également très importants ce qui a pu décourager des soutiens du front de libération. A cela s’ajoute la hausse du coût de la vie, car l’Afrique du Sud n’est pas à l’écart des crises internationales, c’est une des premières économies d’Afrique. Par ailleurs, la montée de NK rappelle que l’unité dans la diversité est un combat quotidien.

L’opposition n’a pas pu gagner malgré un contexte très difficile

Tous ces faits notamment auraient pu faire penser à une victoire de l’opposition au travers d’un vote sanction. L’ANC reste en tête mais a perdu 15 points par rapport aux législatives de 2019. Le travail de rénovation et de reconstruction va se poursuivre, a déclaré le secrétaire général de l’ANC. Le front de libération reste le pivot de la vie politique du pays.
Sur la base des résultats aux législatives, l’ANC n’aura plus la majorité à elle seule au Parlement. Elle devra donc composer une majorité avec d’autres organisations. « L’ANC s’est engagé dans la formation d’un gouvernement qui reflète la volonté du peuple, qui est stable et capable de gouverner efficacement », a précisé Fikile Mbalula, ajoutant que des discussions auront lieu durant les prochains jours avec les organisations motivées pour faire avancer le pays.

M.M.