Election présidentielle au Vénézuela

La cour suprême valide les résultats de l’élection présidentielle

24 août 2024

La Cour suprême de justice du Venezuela a validé le 22 août les résultats de l’élection présidentielle tenue le 28 juillet, selon lesquels Nicolas Maduro a été réélu à la présidence du Venezuela.

Le Conseil national électoral a confirmé cette validation, annoncée par la présidente de la cour, Caryslia Beatriz Rodriguez. La décision a été vérifiée "de manière illimitée et sans équivoque" par les experts électoraux nationaux et internationaux qui ont participé au processus d’audit, a-t-elle dit.

Les experts électoraux ont affirmé que les résultats "sont corroborés par les feuilles de décompte" générées par les machines à voter, a ajouté la présidente de la cour.

L’opposition dénonce cette décision

"Le pays et le monde connaissent votre partialité et, par conséquent, votre incapacité à résoudre le conflit", a réagi le candidat de l’opposition, Edmundo Gonzalez Urrutia, qui revendique toujours la victoire à la présidentielle.

L’opposition, qui revendique la victoire, avait déclaré "nulle et non avenue" toute décision de la haute juridiction sur le sujet. Or Nicolas Maduro a été proclamé vainqueur avec 52% des voix par le Conseil national électoral, qui n’a cependant pas fourni les procès-verbaux des bureaux de vote, en raison d’un piratage informatique.

Une telle attaque est jugée peu crédible par l’opposition et de nombreux observateurs, qui y voient un moyen pour éviter de divulguer le décompte exact des votes. Selon l’opposition, qui a rendu publics les procès-verbaux obtenus grâce à ses scrutateurs, son candidat Edmundo Gonzalez Urrutia a remporté le scrutin avec plus de 60% des voix.

"Messieurs du TSJ : aucune décision ne remplacera la souveraineté populaire. Le pays et le monde connaissent votre partialité et, par conséquent, votre incapacité à résoudre le conflit ; votre décision ne fera qu’aggraver la crise", a déclaré sur les réseaux sociaux, Edmundo Gonzalez Urrutia, appelant Nicolas Maduro à permettre une "transition politique" dans la paix.

Dix pays d’Amériques latine rejettent la victoire de Maduro

Dix pays d’Amérique latine et les Etats-Unis ont rejeté, le 23 août, la décision de la justice vénézuélienne de valider la victoire de Nicolas Maduro à l’élection présidentielle du 28 juillet, selon une déclaration commune publiée à Quito.

L’Argentine, le Costa Rica, le Chili, l’Equateur, le Guatemala, le Panama, le Paraguay, le Pérou, la République dominicaine, l’Uruguay et les Etats-Unis disent rejeter « catégoriquement l’annonce du Tribunal supérieur de justice [TSJ] du Venezuela qui indique avoir conclu une prétendue vérification des résultats du processus électoral ».

Le Venezuela « rejette avec la plus grande fermeté le communiqué grossier et insolent  », a réagit lors d’une déclaration télévisée le ministre des affaires étrangères, Yvan Gil, évoquant «  un acte d’ingérence inacceptable dans des affaires qui ne concernent que les Vénézuéliens  ».

Les Etats-Unis ont assuré dans un communiqué distinct, le 23 août, que la décision de la Cour suprême «  manque totalement de crédibilité, au vu des preuves accablantes que Gonzalez a reçu le plus de voix le 28 juillet  ». «  La volonté du peuple vénézuélien [doit] être respectée  », a ajouté dans le communiqué Vedant Patel, un porte-parole du département d’Etat américain.

L’annonce de la réélection de Nicolas Maduro pour un troisième mandat a provoqué des manifestations spontanées, rapidement réprimées. Elles ont fait 27 morts, selon un nouveau bilan des autorités, le 22 août. En outre, 192 personnes ont été blessées et 2 400 arrêtées.


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