Le conflit a déplacé plus de 10 millions de personnes, plus de 19.000 tués depuis avril 2023

Le système de santé du Soudan ne tient plus qu’à un fil, alerte l’OMS

1er août 2024

L’Organisation mondiale de la Santé a alerté sur la fragilité du système de santé au Soudan, dénonçant plus de 20 attaques récentes contre des établissements de santé. Ces attaques, violant le droit international, rendent le système de santé « précaire ». Les hôpitaux et autres infrastructures de santé sont cruciaux pour la population soudanaise, en proie à des combats incessants et des déplacements fréquents, mais ils sont constamment ciblés.

Clémentine Nkweta-Salami, Coordinatrice humanitaire des Nations Unies pour le Soudan, a condamné les attaques aveugles contre un hôpital et un marché à El Fasher, au Darfour-Nord, qui ont tué ou blessé 97 civils le 27 juillet. La ville avait connu un calme relatif, permettant la réouverture des marchés et une reprise des moyens de subsistance.
Depuis avril 2023, plus de 19.000 personnes ont été tuées et plus de 33.000 blessées. Le conflit a déplacé plus de 10 millions de personnes, dont 5 millions d’enfants, et forcé plus de 2 millions de personnes à fuir vers les pays voisins. La situation alimentaire est critique, avec 25,6 millions de personnes en situation de faim aiguë et 8,5 millions en urgence alimentaire. Les humanitaires soulignent la nécessité de reprendre les activités économiques, garantir l’accès à l’aide humanitaire et augmenter le financement pour éviter la famine.
Malgré des ressources limitées et un environnement difficile, les partenaires humanitaires ont aidé 7,1 millions de personnes entre janvier et mai. L’appel humanitaire de 2,7 milliards de dollars n’est financé qu’à 32 %. Mme Nkweta-Salami exhorte les donateurs à honorer leurs engagements pour prévenir une famine à grande échelle.

Phénomène climatique extrême

Parallèlement, des pluies torrentielles ont touché le sud-est du Soudan, inondant des abris à Kassala et affectant 10.180 personnes, principalement des déplacés récents de l’État de Sennar. Au moins cinq personnes sont mortes, dont trois noyées et un enfant dans un site de déplacement. Les déplacés, accueillis dans cinq sites de rassemblement à Kassala, vivent dans des conditions précaires, sans accès à la nourriture, à l’eau potable ou à des installations sanitaires.
Le département météorologique de Kassala a enregistré des précipitations parmi les plus élevées depuis des années. Le manque d’entretien des berges de la rivière Gash et des canaux d’irrigation aggrave l’impact des pluies. Le gouvernement de Kassala cherche un terrain pour reloger les personnes touchées, et les partenaires humanitaires travaillent à les évacuer vers des sites plus sûrs.

Inondations et routes impraticables contrarient l’aide

Les partenaires humanitaires ont fourni des tentes, de la nourriture et des articles non alimentaires, et installé des systèmes d’approvisionnement en eau et d’assainissement temporaires. Cependant, les eaux de crue ont submergé les tentes et installations, forçant les déplacés à vivre en plein air. Les besoins prioritaires incluent le relogement, la nourriture et l’accès à l’eau potable et aux installations sanitaires.
Les routes impraticables compliquent l’accès humanitaire, aggravant une situation déjà alarmante. Les inondations et les hostilités en cours entre les Forces armées soudanaises et les Forces de soutien rapide augmentent les défis pour les humanitaires. Le poste frontière de Tine, crucial pour le transport des biens entre le Tchad et le Darfour, est impraticable, ajoutant aux difficultés d’accès aux zones méridionales du pays.

Inondation

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